samedi 7 mars 2009

POTRAIT DE JEAN-PAUL CLUZEL, PDG DE RADIO FRANCE, EN FIN DE MANDAT !


Aujourd'hui à mi-mandat, le président a décidé de réagir en renouvelant profondément la grille de France Inter. Ces changements, qualifiés de « brutaux » par Jacques Ricau, lui ont valu des critiques avant l'été, notamment en raison de la valse des dirigeants de France Inter. « On a le sentiment que Jean-Paul Cluzel prend beaucoup de décisions qui traduisent une grande incertitude de sa part, explique Hubert Huertas, ?secrétaire national du Syndicat national des journalistes (SNJ). Rebecca Manzoni était par exemple présentée comme " la " solution l'an dernier. Elle est désormais reléguée aux week-ends. » Frédéric Schlesinger, le nouveau patron de la station généraliste, prend la défense de son patron : « Il donne des avis pertinents, mais je prends parfois la liberté de ne pas les suivre. Quand j'étais au Mouv', je n'ai pas non plus hésité à faire le siège de son bureau pour obtenir plus de moyens. »
Une pugnacité que Jean-Paul Cluzel semble apprécier. Après avoir pérennisé Le Mouv', en dépit de ses réserves, il a promu son directeur parce que c'est un « homme qui lui apporte un projet et non pas seulement son passé ». Mais le patron de Radio France se fie à son intuition et ne change pas facilement d'avis. Malgré une pétition signée par plus de 200 000 internautes en faveur de ?Daniel Mermet, l'émission Là-bas si j'y suis a été déplacée à une heure de moins grande écoute. Règlement de comptes idéologique ? Jean-Paul Cluzel affirme qu'il n'en est rien et qu'il souhaite simplement muscler son audience face à Europe 1 et RTL. « Je ne connais aucun patron de presse qui aurait répondu favorablement à une pétition », se justifie-t-il.
Pour les syndicats, c'est une preuve supplémentaire de son entêtement. « Jean-Paul Cluzel n'est pas du tout à l'écoute. Sa porte est ouverte, il nous ?reçoit toujours avec beaucoup de courtoisie, comme si une tasse de bon thé suffisait à établir le dialogue social, mais si l'on sort du cadre de ce à quoi il pense, il se contente de nous regarder poliment », lance ?Hubert Huertas, du SNJ. Pour Jacques Ricau, de la CFDT, « il ne s'intéresse pas du tout à cette maison. Il est dépassé par les événements. » « Du coup, reprend Hubert Huertas, nous sommes obligés d'user de la menace et du rapport de force. Cela nous conduit à des rapports sociaux à l'ancienne. »
Il est certain que la gestion de quelque 4 000 salariés, auprès desquels les syndicats ont de surcroît beaucoup d'influence, est un exercice périlleux par rapport à ce qu'exigeait le management de RFI et de son millier d'employés. « À Radio France, il est obligé de déléguer encore plus qu'à RFI », analyse Patrice Cavelier, secrétaire général de la Maison Ronde. Avec Martin Ajdari, directeur général délégué, et Christine Berbudeau, en charge de la communication, cet ancien collaborateur de Jean-Paul Cluzel à la radio mondiale forme la « garde rapprochée » du président. Une poignée de personnes, issues de RFI, et qui ferait écran auprès du patron. L'intéressé écarte le reproche en arguant de la nécessaire délégation des tâches dans une grande entreprise publique.
Pour ses managers, en tout cas, le contact direct n'est pas de tout repos. « Certes, il sait se rendre accessible, mais son mode de management ressemble parfois à " je t'aime-je ne t'aime plus " et c'est difficile à vivre », confie un cadre de RFI. Une radio que Jean-Paul Cluzel n'écoute d'ailleurs plus pour une raison bien précise : « Si elle était meilleure, cela m'agacerait, si elle était moins bonne, cela m'attristerait. C'est comme dans ma vie personnelle, quand je romps avec une personne, je n'aime pas la revoir. »
Réputé bon gestionnaire, le patron de Radio France ne se désintéresse pas des ressources humaines. À la rentrée, il a créé un conseil éditorial pour que ses chaînes « s'ignorent moins les unes les autres ». Et, une à deux fois par mois, il se rend dans les stations locales de France Bleu : « À Strasbourg ou en Corse, on n'avait pas vu le président de Radio France depuis dix ans », lâche-t-il. Il aimerait aussi passer pour un champion de la diversité en recrutant, notamment, une quinzaine de journalistes en alternance issus de zones défavorisées. « À la radio, il faut que la diversité s'entende. Je pense que les accents sont une bonne chose et il serait extrêmement regrettable qu'Omar Ouahmane, de France Culture, perde le sien », explique-t-il. Ce qui ne manque pas de faire tousser certains salariés, qui craignent une politique communautariste.
Cet article de Stratégies date de 2006. Depuis, Jean-Paul Cluzel a posé avec son compagnon dans un calendrier pour le tatoueur Abraxas, dont les gains iront à Act-Up Paris. La rumeur dit que Nicolas Sarkozy n'a pas du tout apprécié cette exhibition et que ainsi... son mandat ne sera pas renouvelé !
Nous tenons à liui témoigner toute notre admiration pour l'excellent travail qu'il a fait à la tête du pôle radiophonique, et d'avoir insufflé notamment sur France Inter un ton libre, critique, et d'avoir rajeunit la station qui est redevenue une référence !

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