samedi 21 mars 2009

PETE DOHERTY EN ETAT DE GRACE POUR LES INROCKS !



Quittant ses Babyshambles, Pete(r) Doherty délaisse enfin le brouillon et signe un album solo touchant.
Créé le 20 mars 2009- par Johanna Seban3 Commentaire(s) Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte Imprimer Envoyer à un ami
Il faut bien dire la vérité : on avait beau continuer à être fasciné par le personnage, on avait fini par ignorer la voix de ceux qui promettaient, à chaque nouveau projet de Peter Doherty (car on dit désormais Peter), la belle surprise artistique, la renaissance musicale après la lose dans les prisons et les tabloïds. Car si les concerts annulés, les prestations ratées, les frasques et les scandales n’ont cessé d’alimenter la colère des détracteurs de l’Anglais, les mauvais albums de Babyshambles avaient aussi fini par décourager les nostalgiques des Libertines. Et il eût été trop facile de défendre le Londonien en déplorant son exposition médiatique : depuis sa séparation avec Carl Barat, lui qui voulait n’être aimé que pour sa musique composait hélas rarement de la musique aimable. Quelle ne fut pas notre appréhension, aussi, quand on nous présenta son premier album solo comme celui de la résurrection tant attendue, du retour aux sources salutaire. Et pourtant.
S’il on ne dégainera ici ni l’award du plus beau come-back ni le César d’honneur, il faut bien reconnaître à ce Grace/Wastelands de vraies qualités : c’est l’album le plus abouti, le plus touchant qu’ait dévoilé Doherty depuis le second des Libertines. Deux collaborations y sont certainement pour beaucoup : le producteur Stephen Street (The Smiths, Blur…) aux manettes d’abord, qui a réussi à transformer ce qui ressemble souvent à des ébauches de morceaux en de véritables folk-songs, puis son complice de longue date Graham Coxon (Blur), venu prêter son jeu de guitare.
Heureuse conséquence de ce copinage, les morceaux de Grace/Wastelands sont plutôt bien construits, savamment arrangés et évoquent parfois quelques vieilles pépites de l’âge d’or de la britpop (A Little Death Around The Eye aurait pu figurer sur Different Class de Pulp) ou les touchantes ballades des Libertines (le titre d’ouverture Arcadie). Autre bonne surprise, le single Last of The English Roses, dont le rythme chaloupé et le mélodica semblent tout droit échappés d’une face B de Damon Albarn ou de ses Gorillaz. Malgré quelques carences à déplorer (Salome ou le très mal chanté New Love Grows on Tree), l’ensemble dépasse les espérances et porte plutôt bien son nom (Grâce/Terrain vague) – pour une fois que le coquin préfère la première au second.

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