lundi 25 mai 2009

CANNES 2009 : UN FSTIVAL TRES GAY !


Jamais le Festival de Cannes, en compétition où dans les palmarès parallèles, n'aura jamais sélectionné autant de films aux thématiques LGBT. Ou plutôt gays, car les films lesbiens (à part le très évocateur Lesbian Vampire Killer présenté au marché du film, ça va être du lourd) se font rares.
Premier film présenté en compétition, Nuits d'ivresse printanière (peu convaincant), traite ainsi de la rencontre amoureuse entre deux hommes, en Chine. Un film politique (Lou Ye, le réalisateur, est censuré par son gouvernement et le festival lui a déjà donné un coup de main), le seul vraiment engagé de la compétition officielle, puisque les autres traient du sujet sans jamais le revendiquer. Ainsi, Taking Woodstock (aussi en compétition) d'Ang Lee, sous le prétexte de parler du festival de Woodstock, dresse le portrait d'un homme qui découvre sa sexualité. Pas un film militant pour le réalisateur du Secret de Brokeback Mountain, mais un « détail » du film.
Jim Carrey, follement gay
Mais au-delà de la compétition officielle, les sélections parallèles ont aussi leur lot de films traitant du sujet. Quelques jours étaient à peine passés que sortait déjà Hump Day, présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Le sujet : deux potes hétéros, deux vrais, décident de passer à l'acte après un pari idiot. Une fois la question essentielle posée (qui enfile qui ?), le film est prétexte à de nombreux gags qui révèlent une chose, l'homophobie latente de la société. Une comédie sans prétention qui, au final, ne déclame aucun vrai message. « C'est la grande évolution du festival, explique Sophie Taïeb, journaliste au magazine gay Pref Mag, l'une des rares années où le festival n'est militant de rien. Le sujet a été peu exploité. Il y a des centaines d'histoires d'amour hétéro, peu d'homo. Maintenant que les mentalités ont avancé, il n'y a plus besoin d'utiliser l'homosexualité comme un film militant : c'est simplement un élément en plus des films ». Jim Carrey, venu présenter I Love You Philip Morris, en est bien conscient. « Celui qui a pris des risques, c'était Tom Hanks à l'époque dans Philadelphia, mais aujourd'hui, ce n'est plus un problème », ajoute la journaliste. Et Jim Carrey en est bien conscient, lui qui est venu présenter son film en ne prononçant quasiment jamais une seule fois le mot « gay » . Un détail, simplement, de son histoire avant tout une histoire de passion, pourtant basée sur la rencontre de deux hommes dans une prison américaine.
Deux ultra religieux, deux hommes, qui s'embrassent à l'écran…
En lice pour la caméra d'or (meilleur premier film), Eyes Wide Open vient aussi parler d'un sujet peu traité : l'histoire d'amour entre deux juifs ultra-hortodoxes, à Jérusalem, et le regard de la communauté qui les rejette petit à petit.
« Mais finalement, c'est surtout dans les soirées qu'on peut voir l'évolution, conclut la journaliste qui vient de recevoir une invitation du directeur du festival du film catholique pour « parler du sujet ». Il y a dix ans, ici, personne ne disait qu'il était gay. Aujourd'hui, dans les soirées, la plupart des organisateurs le sont, plus personne ne se cache, c'est simplement devenu banal ». L'explication la plus logique au grand nombre de films homos à Cannes : quand la société avance, le cinéma aussi. Plus besoin de militer, il est simplement question de montrer.

Aucun commentaire: