mercredi 30 septembre 2009
Homo-ghetto !
"Homo-ghetto" de Franck Chaumont, qui paraît aujourd'hui aux éditions du Cherche midi, témoigne de l’enfer quotidien des lesbiennes et des gays en banlieues.
La parution du livre "Homo-ghetto; Gays et lesbiennes dans les cités : les clandestins de la République" fait évènement.
De nombreux articles ou reportages dans la presse d'information généraliste ont déjà précédé l'arrivée de ce livre - rédigé par l'ancien directeur de la communication de Ni putes ni soumises et actuel assistant de la députée PS Aurélie Fillipetti - chez les libraires.
Cet ouvrage, résultat de deux années d'enquête, rassemble des témoignages forts sur le quotidien des lesbiennes et des gays identifiés comme tels dans les banlieues de la République.
"Le livre confirme ce qu’avait constaté SOS homophobie lors de son enquête dans les banlieues en 2005, souligne l'association. Ces dernières sont de véritables zones de non droit où le fait d’être identifié comme homosexuel-le-s est passible des pires châtiments (ainsi le pourcentage d'agressions physiques émanant des banlieues s'élevait à 46% des témoignages contre 12% pour le reste du territoire)".
Le livre pointe notamment comment l'abandon par l’Etat de territoires entiers, les a placés à l'écart des principes républicains et laïques. Le sexisme, le machisme et l'homophobie, issus de traditions et d'interprétations religieuses archaïques ou de phénomènes de bandes niant les individus les ont remplacés. L'homosexualité y est désormais un crime passible des pires rétorsions parcequ'elle entre en contradiction avec la culture machiste qui domine dans les cités.
Voila pourquoi Franck Chaumont qualifie les homosexuels qui vivent dans les cités de "clandestins de la République".
Pendant deux années d'enquête, il a recueilli, non sans difficulté, leurs témoignages.
"Ils s'appellent Nadir, Sébastien, Dialo, Nadia... Ils sont blacks, blancs ou beurs. Certains rasent les murs, le regard fuyant. D'autres se la jouent viril et vont même jusqu'à casser du pédé à l'occasion. Mais tous ont en commun le mensonge et la schizophrénie liés à leur double vie et à la peur d'être démasqués", écrit-il.
"Car, en parlant, ajoute-t-il, ils risquaient tout. Leur honneur, bien sûr. Mais aussi leur vie".
Franck Chaumont s'en prend essentiellement aux politiques, mais aussi à ce qu'il nomme les "notabilités homosexuelles dans les centres-villes" qu'il tient pour co-responsables de cet "abandon" des homos des cités.
A travers la question de l'homosexualité, son livre dresse un portrait terrifiant de nos banlieues gangrenées par la misère sociale, éducative, affective et sexuelle.
"Homo-ghetto. (Gays et lesbiennes dans les cités : les clandestins de la République)", Franck Chaumont, Editions Le Cherche-Midi.
Une rencontre avec l'auteur est organisée au Centre LGBT de Paris le Samedi 24 octobre 2009 à 18h00.
> Le témoignage de Brahim, un homo dans la cité
Dans "Un homo dans la cité", Brahim Naït-Balk témoigne à la première personne de l’impossibilité de vivre son homosexualité en banlieue.
D’origine marocaine, à 22 ans il se retrouve dans les années 80 à Aulnay-sous-Bois. Sa différence éveille les soupçons et il finit violé, abusé dans une cave de la cité.
"A l’époque, je me disais, je ne suis qu’un sale pédé. Et maintenant je me demande comment j’ai pu me laisser faire", confie celui qui est désormais entraineur du Paris Football Gay.
"Un homo dans la cité", de Brahim Naït-Balk (éditions Calmann-Levy).
e-llico.com
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire