lundi 28 septembre 2009

Et que le vaste monde poursuive sa course folle, de Collum Mc Cann !



C'est l'un des événements de cette rentrée littéraire. L'Irlandais Colum McCann, dont les lecteurs ont encore à l'esprit les fabuleuses pages de Danseur, biographie romancée de Noureev, signe un nouveau roman, cette fois-ci inspiré de la ville où il est aujourd'hui installé : New York. Une cité qu'il aime et qu'il connaît bien, si l'on en croit les 400 pages de Et que le vaste monde poursuive sa course folle, où se croisent les destins d'une pléiade d'habitants de la Grosse pomme, dans les années 70.
Une journée ordinaire, en somme, autour d'un événement bien réel qui est resté dans toutes les mémoires: le funambule Philippe Petit marchant sur un câble tendu entre les Twin Towers, le 7 août 1974. L'homme apparaît dans le livre, sorte d'ange irréel, protégeant les protagonistes de cette histoire, de sa présence bienveillante, au-dessus d'eux. Il ya ce moine irlandais, qui voue son existence à secourir les plus faibles, prostitués, grabataires... Mais aussi ces mères qui pleurent leurs fils tombés au Vietnam, ou encore ce couple d'artistes, tout juste sorti de l'enfer de la toxicomanie. Chacun semble être une pièce du puzzle de la société américaine des années 70, et Colum McCann parvient une fois encore à nous parler en chacune des langues de ces êtres si différents, dont les destins finiront par se rencontrer.
Bien sûr ce livre fait penser au 11-Septembre, à travers la marche de Philippe Petit entre les Twin Towers, mais il se démarque de l'abondante production littéraire autour de ce thème. C'est un portrait sensible des États-Unis, qui montre toute la fragilité et les contradictions d'une société en pleine effervescence, riche de sa diversité. Et l'écriture de Colum McCann est plus que jamais au service de ce foisonnement de vies, toutes imparfaites, toutes dramatiques, mais si belles, dans leur quête de sens.

Ed. Belfond, 434p., 22€.

Marie-Cécile Bérenger

Aucun commentaire: