jeudi 23 avril 2009
RIVER PHOENIX EN CINQ FILMS !
Disparu il y a quinze ans à la suite d'une overdose, la comète teen River Phoenix revient sur les écrans cette semaine grâce à la reprise d'un beau film méconnu de Sidney Lumet. L'occasion de se reparcourir en accéléré le fil de sa filmographie fulgurante, de Joe Dante à Gus Van Sant via Indiana Jones.
Après quelques apparitions à la télévision, River – ado âgé de 15 ans - se lance dans le cinéma. L’aîné de la famille Phoenix, des bohèmes hippies qui plutôt que d'envoyer leurs enfants à l'école les poussent à entamer des carrières artistiques, ouvre la voie à son frère Joaquin ainsi qu’à ses sœurs Rain, Liberty et Summer (qu’on découvrira ensuite tous à l’écran)... Dans Explorers, River campe – plutôt bien – un petit génie à lunettes qui part avec deux copains à la rencontre des aliens. Le tout dirigé par le réalisateur de Piranhas et Gremlins, qui surfe (sans succès) sur la vague E.T et livre tout à la fois un beau récit d'enfances et un grand film théorique sur les images et la représentation. Et non, non, c'est vaguement kitsch mais ça n'a pas si mal vieilli.
1987
Stand by Me de Rob Reiner
Après Explorers, le vedettariat s’offre à River grâce au succès public et critique de Stand by Me, une chronique de l'enfance adaptée d'un roman de Stephen King. Il parcourt la campagne avec quatre amis à la recherche du corps d’un des leurs, mystérieusement disparu… River Phoenix devient l’acteur symbole de toute une génération d’Américains, dont il campe alors avec naturel et mieux que personne l'adolescence en perte d’innocence et de repères.
1988
A bout de course de Sidney Lumet
Mis en scène par Sidney Lumet (Serpico, Un après-midi de chien) dans ce beau film de cavale, River campe ici avec une grâce teen inouïe le rôle de Danny, fils en rébellion qui réclame avec force sa révolution adulte - et à travers le personnage, on sent l'acteur pris dans une aspiration semblable. Son naturel et la finesse de sa composition lui valent une nomination tant aux Golden Globes qu'aux oscars.
1989
Indiana Jones et la Dernière Croisade de Steven Spielberg
Trois ans après The Mosquito Coast où River incarnait déjà le fils d’Harris(un père inventeur et idéaliste), les deux acteurs se croisent à nouveau pour la grosse production de Steven Spielberg. A l'écran en jeune Indy le temps de quelques scènes seulement, il égalerait – presque – la présence de l’ancien, malgré sa beauté fragile, et s'affirme quelques années avant l'énorme succès des Experts (où il fera face à Robert Redford) en star montante à l'intérieur même du cinéma américain le plus populaire.
1995
My Own Private Idaho de Gus Van Sant
Son plus beau personnage, River le rencontre dans ce sommet de la première carrière de Gus van Sant. A l'évanescence du jeune homme, le cinéaste de Portland trouve un rôle idéal, celui d'un tapin narcoleptique, sublimé par la qualité d'absence de River et sa force improvisé - on dit qu'il réinventa à lui seul la magnifique scène du feu de camp où il déclame son amour au personnage de Keanu Reeves, depuis consacrée pièce mythologique du jeune cinéma indépendendant des nineties émergentes. Le film impose River en ange balbutiant de la génération grunge, mais demeurera le dernier sommet de sa fulgurante carrière. Deux ans plus tard, il meurt d'une overdose de speedball dans les bras de son frère Joaquin sur un trottoir de Los Angeles, face au Viper Room.
Les Inrocks
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