mardi 6 janvier 2009

TANT DE BELLES CHOSES, PAR PIERRE MIKAILOFF


Françoise Hardy est partie d’une idée simple : prendre le meilleur de ces chanteurs américains qu’elle écoutait adolescente sur Radio Luxembourg et composer des hymnes pop. Le plan a bien fonctionné. Trop bien, peut-être... En quelques mois, presque contre son gré, la sage étudiante en propédeutique de lettres était devenue la nouvelle idole des teen-agers européens.
De ce premier vinyle acidulé au succès immédiat, "Tous les garçons et les filles de mon âge", en 1962, à ce CD de duos certifié platine le jour de sa sortie, "Parenthèses", en 2006, Françoise Hardy a traversé les modes et les supports.
Elle est cette voix qui accompagne les « dimanches de la vie », pour paraphraser Queneau. La voix de ces journées où l’on réécoute en boucle "L‘Éclairage" ou "La question", en attendant que le destin frappe à la porte.
Si l’on s’en tient au vieil adage selon lequel une icône pop se juge à la qualité de ses fans: Étienne Daho, Jacno, Nick Drake, Benjamin Biolay, Keren Ann, Bertrand Burgalat, vous, moi…, il n’y a guère qu’une Marianne Faithfull qui puisse rivaliser, à cette altitude.
Au fil de ce riche portrait nourri d’anecdotes et d’interviews se dessine donc le mystère Françoise Hardy - mystère qui s’épaissit encore dès qu’il est conjugué au paradoxe Jacques Dutronc.
l fallait tout le talent et la sensibilité de Pierre Mikaïloff, écrivain rock par essence (Some clichés, une enquête sur la disparition du rock’n’roll - L’Écarlate, 2006) et exégète pop désormais incontournable (Cherchez le garçon – Scali, 2008), pour nous dresser ce portrait ou le respect le dispute à la passion.

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