samedi 17 janvier 2009

JOSE LEVY EXPOSE A LA GALERIE EMMANUEL PERROTIN


José Lévy a été d'abord styliste de mode. En totale rupture avec les codes de l'époque, qui exaltent les valeurs des années quatre vingt, ses collections s'inspiraient de Tati, Modiano ou Jacques Demy et lui ont assuré une reconnaissance internationale. En 13 ans, il s'impose ainsi son univers sur la scène de la mode masculine avec sa maison, José Lévy à Paris, et s'affirme à la fois comme un coloriste hors pair et un tailleur au regard précis. Dans le même temps, il enchaîne les collaborations extérieures marquantes en dirigeant le style de Holland et Holland, Nina Ricci, Cacharel et Emanuel Ungaro. Désireux de s'adresser au plus grand nombre, il signe également des collaborations avec Monoprix, La redoute et André. Créateur libre et curieux, éclectique et précis, il a toujours illustré son regard très personnel en collaborant depuis le début de sa carrière avec de nombreux artistes (photographes et plasticiens tels que Jack Pierson, Gotscho et Nan Goldin, Philippe Parenno, Jean Pierre Khazem, les Kolkoz ; architecte comme Xavier Gonzales, ou musiciens à l'image de Jay Jay Johanson, Benjamin Biolay...)

Depuis 2007, il ses consacre désormais totalement à ce travail de création transversale, des arts plastiques et des arts décoratifs. Les Musée des arts décoratifs vient de l'inviter à exposer dans ses vitrines la collection d'objet en porcelaine dessinée par Deshoulières, il prépare les costumes et le mobilier pour la pièce Ordet mise en scène par Arthur Nauziciel et présentée au festival d'Avignon. Il travaille aussi avec la Manufacture de Sèvres et sur plusieurs projets aussi variés qu'une pharmacie, du linge de lit, de la vaisselle...

En exprimant son univers, il joue sur les notions de familiarité, d'intime, d'étrange et de théâtralité souvent piquées d'ironie. Il aime à prolonger les souvenirs, les traces du passé, les archétypes, les racines des Maisons qu'il rencontre pour en jouer et y poser un regard respectueux mais libre et distancié — mêlé d'hybridations, de mutations et d'accouplements subversifs, grinçants et naïfs à la fois.

Allées, bassin, joueurs d’échecs… Le designer s’inspire du poétique jardin pour créer un mobilier tout ce qu’il y a de décalé. « Oasis : LucoNoctambule » est à découvrir galerie Emmanuel Perrotin, dès le 17 janvier.

Travailler à embrouiller les souvenirs est un jeu proposé par José Lévy, passé maître dans cet art. Il arrive à nous faire croire qu’une bougie présentée dans un verre ballon pourrait être un verre de lait. Une pile de livres serait une sculpture lumineuse, tandis qu’un jeu d’échec vu de près dévoile des souris reines et cavaliers empaillées, rebrodées et même caparaçonnées d’orfèvrerie… Cette dernière pièce burlesque risque de tenir la vedette de l’exposition proposée à la galerie Emmanuel Perrotin. José Lévy, styliste, puis designer, travaille depuis un moment avec des musiciens, des plasticiens et des photographes, comme Nan Goldin, en parallèle de son activité de mode. Il expose chez ToolsGalerie, une galerie de designers, œuvre pour la Manufacture nationale de Sèvres, Deshoulières, Robert le héros, etc. La nature en ville l’inspire mais, cette fois, il en propose une vision en nocturne : silhouettes d’arbres (importante sculpture de 2,60 m de diamètre) diffusant des lumières, ombres de feuilles en feutre. « Oasis : LucoNoctambule » fait appel à notre inconscient, à nos petites madeleines proustiennes et finalement très parisiennes… À vous maintenant d’entrer dans ce délicat monde d’étrangetés, où un objet en cache toujours un autre.

« Oasis : LucoNoctambule »
17 janvier – 7 mars, du mardi au samedi, de 11 heures à 17 heures.
Galerie Emmanuel Perrotin
76 rue de Turenne, 75003 Paris.
Tél. 01 42 16 79 79

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