samedi 24 janvier 2009

JACQUES TATI A LA CINEMATHEQUE EN AVRIL !


En 2007, Tati aurait eu cent ans…
En 2009, il aura 102 ans, le temps justement pour la Cinémathèque française de lui rendre hommage hors des commémorations obligées. Un peu de retard… cela lui aurait plu… L’année en tout cas que nous avons choisie pour honorer son génie. Et jouer avec lui. 2009 donc, c’est le grand chambardement. Exposition de 650 m2 organisée par Macha Makeïeff et Stéphane Goudet (commissaires de l’exposition), films projetés en salle, et un vaste terrain de jeu dans le hall de la Cinémathèque française. N’était-ce pas le plus grand souhait de Tati de voir tous les arts du
spectacle investir les lieux du cinéma ?
Cette exposition sera donc un hommage original et excentrique au brillant cinéaste français, Jacques Tati, dont les films (Playtime, Mon Oncle…) sont l’emblème même de la modernité (espace, design, automobile, mode, architecture). La scénographie originale conçue par Macha Makeïeff, à la fois dans le but de plaire et de désorienter joyeusement le public, propose une déambulation à
rebours, depuis Parade, le dernier film de Tati, jusqu’à ses débuts au music-hall où tout s’invente ; elle mettra le spectateur acteur dans une suite d’impressions visuelles et sonores singulières, réunira
différents types d’oeuvres d’art qui, esthétiquement, sont proches de l’univers filmique de Tati. Des oeuvres qui interrogent le rapport de la société à l’espace, de la couleur au son, de l’abstraction au réel : dessins de Saul Steinberg et de Pierre Etaix, des photographies d’Henri Cartier-Bresson et
de Willy Ronis, des oeuvres de Raoul Dufy et de César (qui fit une apparition dans Les Vacances de Monsieur Hulot, et s’intéressa comme Tati aux compressions de voitures), une photographie architecturale de Dan Graham, une oeuvre originale de Pierrick Sorin, un livre de Guillaume Cassar, une machine dynamique de Jean Tinguely, une création sonore de Pierre Henry… sans oublier une série de meubles typiques du modernisme de l’après-guerre édités par Domeau et Pérès
et la collaboration enthousiaste de quelques écoles d’art.
Ces oeuvres seront confrontées, dans une épure assumée, à ce qui permet de documenter l’univers cinématographique de Jacques Tati : photographies rares, carnets de gags dessinés de sa main, maquettes, archives (provenant des Films de Mon Oncle) et affiches (dont certains font partie de la
collection de la Cinémathèque française), costumes et accessoires, sans oublier croquis et aquarelles de son ami et collaborateur Jacques Lagrange, qui fut son conseiller artistique jusqu’à Parade.
Après l’immersion visuelle et sonore dans l’oeuvre de Tati vient le temps de l’exégèse. « Les 6 leçons du Professeur Goudet », dispensées sur 12 écrans au centre de l’exposition, font, de façon ludique,
oeuvre de pédagogie et abordent, par l’analyse filmique et le travail sur les archives, à la fois la formation de Tati, son travail sur le son, son rapport aux Etats-Unis ou encore son souci permanent de la transmission.
Des entretiens exceptionnels ont en outre été réalisés avec des personnalités du monde de l’art dont le travail a été nourri par la connaissance des films de Tati . Ces témoignages de Michel Gondry, Wes Anderson, David Lynch, Elia Suleiman, Otar Iosseliani, Olivier Assayas, Jean- Jacques Annaud, Jean-Claude Carrière, Blanca Li, Sempé, Jean Nouvel, Dominique Perrault, Andrée Putman trouveront leur place en marge de l’exposition (mezzanine et catalogue) pour que la
succession désirée par Tati s’accomplisse et qu’en un sens il en soit de l’exposition comme de Playtime vu par son réalisateur : qu’elle commence « quand vous quitterez la salle »… Projections, conférences, lecture, stages, visites contées, ateliers jeune public et catalogue de l’exposition (Editions Naïve) accompagneront cet événement.
Rendez-vous prochainement sur www.taticinematheque.fr
Attachée

Aucun commentaire: