lundi 31 mai 2010
Hommage de la Cinémathèque Française à Dennis Hopper.
DENNIS HOPPER, 1936-2010
Nous avons appris avec une très grande tristesse, samedi 29 mai, la mort de Dennis Hopper à son domicile de Venice, Californie. Il était âgé de 74 ans. Nous avions eu l’immense bonheur de l’accueillir en Octobre 2008 à la Cinémathèque française, lors de l’inauguration d’une exposition qui lui était entièrement consacrée : « Dennis Hopper et le Nouvel Hollywood ». Dennis Hopper avait fait preuve d’une grande gentillesse et d’une totale disponibilité envers nos équipes, et envers les nombreux journalistes qui l’interrogèrent sur sa vie et sur son œuvre. Il se prêta également avec beaucoup de plaisir au dialogue avec le public de la Cinémathèque, enchanté de rencontrer une idole et une icône du cinéma mondial.
Dennis Hopper a traversé plus de cinquante ans de cinéma, depuis ses débuts aux côtés de James Dean dans La Fureur de vivre (Rebel without a Cause, Nicholas Ray, 1955). Sa filmographie d’acteur croise de nombreux cinéastes importants : Roger Corman, Sam Peckinpah, Francis Ford Coppola, Bob Rafelson, Abel Ferrara, Robert Altman, David Lynch, Wim Wenders, Sean Penn et tant d’autres.
En 1969, il bouscula Hollywood avec Easy Rider, son premier film comme réalisateur, road-movie nihiliste et métaphysique à la bande son explosive, qui devient le film-culte d’une génération entière. Symbole de l’anticonformisme, Dennis Hopper incarne un cinéma libertaire au bord de la rupture, au moment où une autre Amérique se fait entendre et voir, celle de l’émancipation des Noirs, des festivals pop et des sit-in anti-guerre du Vietnam.
Dans les années 60 il se met à la photographie, devient l’ami des plus grandes figures du Pop Art : Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Ed Ruscha, Wallace Berman, George Herms et tant d’autres.
Acteur et réalisateur (The Last Movie, Out of the Blue, Colors), photographe et peintre, grand collectionneur d’art contemporain, génial touche-à-tout, Dennis Hopper a été cet artiste aux nombreuses facettes. Sa vie entière fut traversée d’expériences qui l’ont placé au cœur des grands bouleversements artistiques et culturels qui secouèrent l’Amérique durant un demi-siècle. « Dès que je suis arrivé sur un plateau, dit-il à Matthieu Orléan, commissaire de l’exposition de la Cinémathèque, j’ai eu l’intuition que le cinéma était la forme artistique la plus complète et la plus aboutie. Aucun art jusqu’alors n’avait embrassé à la fois la photographie, le design, l’architecture, la musique, la littérature… Le cinéma regroupait tout. Ce qui comptait pour moi était d’introduire, d’une manière ou d’une autre, la recherche artistique au sein de l’industrie hollywoodienne. ».
C’est pour lui rendre hommage et pour mieux faire connaître en France ces dimensions multiples, que la Cinémathèque française organisa cette belle exposition (15 octobre 2008 au 19 janvier 2009). A sa famille et à ses proches, la Cinémathèque française présente ses sincères condoléances, et gardera pour toujours le souvenir de cet homme talentueux, généreux et disponible.
Costa-Gavras Serge Toubiana
Président Directeur général
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