lundi 31 mai 2010
Hommage de la Cinémathèque Française à Dennis Hopper.
DENNIS HOPPER, 1936-2010
Nous avons appris avec une très grande tristesse, samedi 29 mai, la mort de Dennis Hopper à son domicile de Venice, Californie. Il était âgé de 74 ans. Nous avions eu l’immense bonheur de l’accueillir en Octobre 2008 à la Cinémathèque française, lors de l’inauguration d’une exposition qui lui était entièrement consacrée : « Dennis Hopper et le Nouvel Hollywood ». Dennis Hopper avait fait preuve d’une grande gentillesse et d’une totale disponibilité envers nos équipes, et envers les nombreux journalistes qui l’interrogèrent sur sa vie et sur son œuvre. Il se prêta également avec beaucoup de plaisir au dialogue avec le public de la Cinémathèque, enchanté de rencontrer une idole et une icône du cinéma mondial.
Dennis Hopper a traversé plus de cinquante ans de cinéma, depuis ses débuts aux côtés de James Dean dans La Fureur de vivre (Rebel without a Cause, Nicholas Ray, 1955). Sa filmographie d’acteur croise de nombreux cinéastes importants : Roger Corman, Sam Peckinpah, Francis Ford Coppola, Bob Rafelson, Abel Ferrara, Robert Altman, David Lynch, Wim Wenders, Sean Penn et tant d’autres.
En 1969, il bouscula Hollywood avec Easy Rider, son premier film comme réalisateur, road-movie nihiliste et métaphysique à la bande son explosive, qui devient le film-culte d’une génération entière. Symbole de l’anticonformisme, Dennis Hopper incarne un cinéma libertaire au bord de la rupture, au moment où une autre Amérique se fait entendre et voir, celle de l’émancipation des Noirs, des festivals pop et des sit-in anti-guerre du Vietnam.
Dans les années 60 il se met à la photographie, devient l’ami des plus grandes figures du Pop Art : Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Ed Ruscha, Wallace Berman, George Herms et tant d’autres.
Acteur et réalisateur (The Last Movie, Out of the Blue, Colors), photographe et peintre, grand collectionneur d’art contemporain, génial touche-à-tout, Dennis Hopper a été cet artiste aux nombreuses facettes. Sa vie entière fut traversée d’expériences qui l’ont placé au cœur des grands bouleversements artistiques et culturels qui secouèrent l’Amérique durant un demi-siècle. « Dès que je suis arrivé sur un plateau, dit-il à Matthieu Orléan, commissaire de l’exposition de la Cinémathèque, j’ai eu l’intuition que le cinéma était la forme artistique la plus complète et la plus aboutie. Aucun art jusqu’alors n’avait embrassé à la fois la photographie, le design, l’architecture, la musique, la littérature… Le cinéma regroupait tout. Ce qui comptait pour moi était d’introduire, d’une manière ou d’une autre, la recherche artistique au sein de l’industrie hollywoodienne. ».
C’est pour lui rendre hommage et pour mieux faire connaître en France ces dimensions multiples, que la Cinémathèque française organisa cette belle exposition (15 octobre 2008 au 19 janvier 2009). A sa famille et à ses proches, la Cinémathèque française présente ses sincères condoléances, et gardera pour toujours le souvenir de cet homme talentueux, généreux et disponible.
Costa-Gavras Serge Toubiana
Président Directeur général
dimanche 30 mai 2010
samedi 29 mai 2010
vendredi 28 mai 2010
Johan, mon été 75, de Philippe Vallois !
«Johan, mon été 75»: «Je voulais raconter la vie cachée des homos»
Par Margaux Duquesne vendredi 28 mai 2010, à 13h04 | 524 vues
Plus de: Philippe Vallois, Johan, cinéma
L'Institut Lumière de Lyon projetait hier le film «Johan, mon été 75», réalisé par Philippe Vallois. Ce fut l'occasion de redécouvrir ce premier film sur la culture gay en France, dont l'auteur nous rappelle la genèse.
La projection de «Johan, mon été 75» était un choix de Michel Chomarat, chargé de Mission pour la Mémoire à la Ville de Lyon et militant de la mémoire homosexuelle, à qui l'association Ecrans mixtes avait donné carte blanche.
Johan, mon été 75 retrace l'amour naissant que porte le réalisateur à un homme, Johan, qu'il a rencontré lors de l'été 1975. Ce dernier, arrêté par la police quelque temps avant le début du tournage, ne pourra pas jouer dans le film. Et pourtant, on ne parle que de lui...
A l'époque, on se drague dans les rues
Plus généralement, ce long métrage de Philippe Vallois raconte et illustre la vie privée des gays, de Paris à New York, pendant cette période après-68. Et c'était le premier film à traiter de ce sujet à l'époque! «J'étais un peu fou, un peu inconscient. Il fallait l'être pour avoir fait ce film!», s'exprime le réalisateur, bien des années après. Il rajoute : «Je le signais de mon nom, je me mettais en scène, je racontais ma propre histoire. Mais j'étais amoureux et quand on est amoureux, on fait des folies!».
Le film débute par une scène de drague, dans un jardin public. A l'époque, on se drague dans les rues, car même s'il existe des bars ou des clubs privés, rien n'ouvre avant la tombée de la nuit. Les Halles sont en chantier, Beaubourg en construction : la communauté gay se retrouve principalement dans le quartier de Saint Germain-des-prés. Le Café de Flore est le repère du cinéaste !
Des gays «coincés, chics et friqués»
Un an avant le film, Philippe Vallois se rend seul aux Etats-Unis : San Francisco, Los Angeles... Il participera là-bas à sa première Gay-Pride, alors même que cette manifestation n'a pas encore été importée en France. Contrairement aux homos français qui sont, en ces temps, plutôt «coincés, chics et friqués», Philippe rencontre à New-York des hommes beaucoup plus libérés, avec un look sportif, un peu cow-boy, un peu cuir mais toujours très virils. Ces corps très puissants (en France, la culture physique est plutôt réservée aux hétéros et n'est pas bien vue) l'inspirent, et, de retour à Paris, Philippe décide de se mettre à la musculation. Puis l'idée du film lui vient : «je voulais raconter la vie cachée des homos. Ça me paraissait utile pour normaliser les choses. En 1975, c'était encore très honteux et il y avait des bandes qui cassaient la gueule aux pédés. »
Le film, comportant de nombreuses scènes explicites, était diffusé à Lyon dans sa version non-censurée. A sa sortie, ces coupes avaient été rendues nécessaires pour éviter un classement X. C'est cette version intégrale que l'on peut retrouver dans le DVD, sorti en 2006.
tetu.com
mardi 25 mai 2010
lundi 24 mai 2010
dimanche 23 mai 2010
samedi 22 mai 2010
Louis Garrel se métamorphose dans le prochain film de Xavier Dolan
Louis Garrel se métamorphose dans le prochain film de Xavier Dolan
Par Louis Maury samedi 22 mai 2010, à 02h16 | 3121 vues
Plus de: Xavier Dolan, Louis Garrel, Festival de Cannes, cinéma, Québec
Son nouveau film vient d'être présenté avec succès à Cannes et s'arrache dans tous les pays, et déjà le jeune cinéaste québecois annonce un troisième long-métrage, avec Louis Garrel tiraillé entre sa fiancée et son désir de changer de sexe.
On vous parlait depuis longtemps d'une future collaboration entre Xavier Dolan et Louis Garrel. Et bien, c'est fait! Alors que son nouveau film, Les Amours imaginaires, a été présenté avec succès au Festival de Cannes dans la section à Un certain regard, le jeune cinéaste québecois (révélé par J'ai tué ma mère) a annoncé qu'll allait très bientôt diriger Louis Garrel dans Lawrence Anyways, l'histoire d'amour impossible entre un homme qui veut changer de sexe, conscient d'être né dans le mauvais corps, et sa fiancée.
Le film sera une coproduction québéco-française. Louis Garrel sera Lawrence, un rôle que le cinéaste a imaginé pour lui. L'épouse de Garrel sera jouée par Suzanne Clément, une actrice très connue au Québec grâce à la comédie Sophie Paquin. A ses côtés, Monia Chokri (la révélation des Amours imaginaires, qui campera la sœur de Suzanne Clément, un personnage à la sexualité brutale) et de grands comédiens de la Belle province comme Yves Jacques ou Karine Vanasse.
Quatre saisons
Le tournage aura lieu l'hiver prochain entre Montréal, Partis, Trois Rivières, le Colorado et Miami. L'histoire se déclinera sur quatre saisons, ponctuant ainsi les différentes époques de la passion contrariée de ce couple. Le film devrait être prêt pour le printemps 2012. Xavier Dolan a déjà en projet trois autres long-métrages. Et annonce être occupé pour les sept ans à venir!
tetu.com
vendredi 21 mai 2010
Tony Duvert par Gilles Sebhan !
On avait signalé il y a quelque temps l'initiative de Jean Touitou, d'A.P.C., qui avait réédité avec les Éditions de Minuit deux livres de Tony Duvert. Et voici que sort chez Denoël un portrait de cet auteur qu'on qualifiera volontiers de maudit. Rappelons qu'il y a deux ans, en août 2008, on avait retrouvé son corps dans sa petite maison du Loir-et-Cher, alors qu'il était mort depuis un mois. Il vivait là, seul, retiré du monde depuis des années. Il avait toujours cultivé le secret, et on ne savait rien de sa vie. C'est donc avec curiosité et impatience qu'on a ouvert le livre de Gilles Sebhan, un court essai, fulgurant, qui nous a proprement happé. La construction de l'ouvrage, le parti-pris stylistique, la façon d'utiliser les rares témoignages et documents ou d'interroger les faits... tout est incroyablement maîtrisé. Derrière l'écrivain à l'imaginaire débridé, au style unique, on découvre un personnage révolté, insupportable, scandaleux à plus d'un titre, malade - qui nous a d'ailleurs fait plus d'une fois songer à Rimbaud. Un Rimbaud qui serait allé jusqu'au bout de l'expérience littéraire et de son rejet du monde.
Les lecteurs de Tony Duvert peuvent se précipiter sur le livre de Gilles Sebhan. Pour les autres, la question est plus délicate : on n'est pas certain qu'après avoir découvert à travers cet essai la trajectoire douloureuse et scandaleuse de Duvert, tous aient envie d'aller se frotter à son oeuvre. Qu'ils aillent plutôt d'abord juger sur pièces en lisant L'Île Atlandique, ou L'Anneau d'argent à l'oreille, ses romans les plus abordables...
C'est un article de Michel Nuridsany, dans Le Figaro, qui nous avait fait découvrir Duvert en 1982, lors de la parution d'un Anneau d'argent à l'oreille. On avait à l'époque la manie de découper les articles qui nous intéressaient et de les coller dans un cahier à spirales Messager (acheté chez Mammouth, il y a encore l'étiquette...) On reproduit cet excellent article - sur lequel on cliquera pour une lecture plus aisée.
l'éditeur siglier
jeudi 20 mai 2010
Didier Lestrade: Jenny
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mercredi 19 mai 2010
Jenny
J’ai vu Jenny Bel’Air l’autre jour au vernissage de Maga et elle m’a apporté le DVD qu’elle a sorti sur sa vie, ses performances, son histoire. Je me suis mis en retard pour le regarder parce que j’avais des trucs à faire, sorry. C’est étonnant que FB nous rapproche, car je n’ai jamais eu une relation, disons, intime avec Jenny. Je regarde toujours avec intérêt ce qu’elle dit, exactement comme je me sens heureux qu’Edwige ait accepté ma demande sur FB. On sait que ça ne veut pas dire grand chose une amitié FB, bien que, mais il y a des personnes comme ça qu’on ne connaît pas mais qu’on admire énormément. Je n’ai jamais eu de discussion directe avec Edwige et avec Jenny, c’était surtout des blagues et des manifestations d’amitié. Quand j’étais jeune, je les respectais, avec peur même, car leur fonction au Palace était tellement décisive pour ceux qui n’avaient pas de sous et on ne savait vraiment jamais si on allait pouvoir entrer. Pourtant, on n’a jamais eu de problème avec ce genre d’autorité non plus. Jenny, Edwige, Paquita Paquin étaient des filles que l’on vénérait, sans avoir l’occasion d’exprimer ce respect d’ailleurs, car on ne savait pas comment elles allaient réagir. C’était des filles mystérieuses, avec des humeurs, catastrophiquement jugementales quand elles s’y mettaient. Mais, comme dit Jenny dans le docu, « c’était un métier de mec » et c’était très important qu’elles le fassent, ce métier, car c’est ce qui rendait l’entrée du Palace plus moderne, plus proche de nous aussi, les pas célèbres, les pas riches. Face à elles, on était dans une position de supplication qui passait surtout dans le regard, tout en montrant qu’on avait du caractère quand même, c’est pourquoi (selon nous !) notre place était si nécessaire à l’intérieur.
Je ne faisais pas partie de la bande du Petit Robert et des autres cafés de la bande à Jenny, mais je l'ai suivie au fil des ans, et Jenny est devenue de plus en plus gentille. J’aime sa manière d’être entourée parfois de jeunes folles qui la voient comme une mère, qu’elle est pour nous, comme d’autres vieilles folles, des folles qui ont toujours un avis sur tout et qui ont des trucs à raconter, souvent en blaguant. Dans le film, par exemple, elle dit qu’elle ne trouve pas le sexe des femmes très beau et ça passe comme ça, personne n’a à critiquer parce qu’elle a le droit, l’expérience, enfin tout ce qu’elle a fait dans sa vie pour garantir que c’est sincère et pas méchant. Comme dit Patrick Vidal : « C’est un pilier ». Elle fait partie de ces personnes qui encadrent notre culture, des personnalités qui servent de boussole pour savoir où on est. Et puis Jenny a écrit un livre dans lequel on sent bien qu’il y a une personne très calme derrière tout ça, très domestique, un peu solitaire (comme son frère) qui a réussi à survivre, qui fait partie des pierres précieuses de notre époque, celles qui n’ont jamais explosé parce qu’elles sont trop authentiques, parce qu’elles n’ont pas eu de « plan de carrière ».
Ces folles imposent notre respect parce que nous sommes plus jeunes qu’elles (de pas beaucoup mais bon) et qu’elles nous ont servi d’exemple, c’est connu. Mais je les regarde parfois avec un autre œil, ça peut durer quelques secondes, et je les vois à côté de halos de personnes qui étaient proches d'elles.
Un ami me disait l’autre jour qu’en lisant le journal de Keith Haring, il n’arrêtait pas de se demander ce que l’art serait devenu s’il n’était pas mort. Je sais, on peut dire ça de tout le monde, même au niveau personnel. Mon angle, c’est qu’il serait formidable d’écrire un script de film où des figures importantes du sida ou de la culture gay réapparaîtraient et commenceraient à hurler sur tous les toits en prenant conscience du monde d’aujourd’hui. Il est de bon ton de ne pas faire parler les morts, mais moi je n’ai pas de problème avec ça, je trouve ça poétique. Dans les gens du sida que j’aime bien, surtout ceux qui avaient un talent oratoire, je me demande ce que dirait Vito Russo. Quelle ferveur mettrait-il dans ses discours ? Randy Shiltz, que dirait-il sur l’épidémiologie qui nous entoure ? David Feinberg, quelles blagues ferait-il sur le cynisme gay et sur les pédales de Chelsea ? Keith Haring, quelle serait l’immensité de son travail, vingt ans après ?
Il y aurait une assemblée générale avec toutes ces folles, dans un délire Stonewall ou "Angels In America", qui se mettraient toutes à crier chacune à leur tour dans leur domaine d’excellence, et elles seraient retransmises à des centaines de milliers de personnes sur Internet. On aurait enfin le plaisir de les entendre s’exprimer avec éloquence et drôlerie et colère, après toutes ces années pendant lesquelles on s’est demandé ce qu’elles aurait dit. L’éloquence ! Les cris ! La stamina !
Dans le domaine gay, nous avons perdu une énorme quantité de pensée homosexuelle et d’engagement. Nous sommes toujours à moins 30% de ce que nous aurions été aujourd’hui si ces hommes avaient pu poursuivre leur impulsion dans le mouvement. Cette perte de guidance a été prise en main par une génération plus jeune et c’est bien. Dans le dernier numéro de Out, il y a, une fois de plus, un de ces listings des 50 personnes LGBT les plus influentes aux Etats-Unis et The Advocate fait la même chose pour les LGBT de moins de 40 ans. On se demande ce qu’on attend pour faire ça en France. On verrait que la relève a été assurée, mais le charisme manque toujours. De tels listings permettraient d’y voir plus clair, mettre un visage sur un nom, savoir qui fait quoi.
Dans le documentaire, Jenny se pose la question : « Pourquoi ils sont tous partis et pourquoi je ne l’ai pas ? ». Le mot sida est tellement pudique chez elle, la profondeur de la question est telle, ça ne dure que quelques secondes. Jenny vit seule aussi parce qu’on sait qu’elle passe une partie de son temps à se demander pourquoi elle est vivante, alors que les halos des personnes l’entourent. De toutes les célébrités de notre communauté, c’est celle qui est la plus proche des esprits. Elle parle doucement, en cousant ses tissus, seule, dans la pénombre du film, et on sait que lorsque la caméra s’en va, quand elle soupire, le souvenir de ces personnes disparues est là. Parce qu’elle y pense plus que nous, qu’elle se laisse aller à une rêverie, elle a plus de temps pour imaginer ce que ces personnes diraient si elles revenaient, ou ce qu’elles auraient fait s’ils étaient restés en vie. En fait, ce sont eux qui lui disent.
C’est alors qu’on voit Jenny avec un DVD à la main et on est content qu’un DVD raconte son histoire parce qu’il y a plein de trucs qu’on ne savait pas sur elle et surtout, si ce DVD n’était pas sorti, nous aurions pris ça pour une autre malédiction. Et puis, vraiment, on voit dans ce DVD les personnes qui sont les halos dont je parlais plus haut. Elles sont dans l'ombre, il suffit d'un programme super nouveau comme dans "Blade Runner" pour scanner le noir, pénétrer dans l'image, aller plus profond dans la fibre des tissus ou de la texture de l'air. Mais ils sont là.
Publié par Didier Lestrade à l'adresse 08:57
lundi 17 mai 2010
dimanche 16 mai 2010
Théâtre : Après "Un Coeur de père" et "Un coeur sauvage", "Un Cœur en Herbe" à partir du 15 juin au Tango !
Le 15 juin au soir, le rideau du Tango s’ouvrira sur Un Cœur en Herbe, le dernier opus des Frères Botti, qui signent et mettent en scène le dernier volet de la trilogie des Cœurs ! Le personnage principal en est Mathan, un jeune gay aux prises avec les évènements qui jalonnent les différentes étapes de sa vie. Interprété successivement par Samuel Ganes et Edouard Collin, c’est Romain Poli qui endosse le rôle-titre dans Cœur en Herbes. Hugues de Veryfriendly.fr a rencontré pour vous ce jeune comédien passionné et lumineux !
Rencontre avec Romain Poli, qui joue le rôle de Mathan
VF – Bonjour Romain, parle-nous du rôle de Mathan et de "Un Cœur en Herbe" ?
RP – J’interprète un garçon de 19 ans, qui débarque à Paris pour passer le concours des Beaux-Arts. Il rencontre Jacques, auteur à succès d'une cinquantaine d'années. Ce dernier lui propose de vivre chez lui durant quelques temps. Arrive Olivier,, avocat d'une trentaine d'années, qui va s'immiscer dans l'histoire. Il va alors se créer un trio d'amour, de désir et de sexe.
VF - Comment es tu arrivé sur ce rôle ?
RP - Je connais Christophe Botti et son travail depuis plusieurs années. On a une véritable envie de travailler ensemble depuis quelques temps mais il attendait le bon moment et le bon projet. Lorsqu'il a décidé de faire passer des essais pour le rôle de Mathan, il m'a appelé !
VF - En quoi Un Cœur en Herbe, se différencie t-il des deux précédentes pièces de cette trilogie ?
Christophe Botti a écrit trois pièces de théâtre retraçant la vie de Mathan à différentes époques de sa vie. Mais aucune des trois pièces ne se ressemblent . On a affaire à trois styles d'écriture, trois styles de théâtre. Dans "Un Coeur de père", on pourrait parler de thriller sentimental. "Un coeur sauvage", c'est une pièce romantique sur l'adolescence, plus poétique, ponctuée de chansons. Dans "Un Coeur en herbe", on parlerait plus de comédie dramatique. On est face à ce jeune homme plein d'espoir, avec des principes et un style de vie, et qui voit son idéal s'effondrer à la rencontre de ces deux personnages.
VF - L’aventure est-elle nouvelle pour toi ?
RP - Oui et non. J'ai joué récemment "Mauvais Garçons" au Vingtième Théâtre, pièce écrite par Samuel Ganes et mise en scène par Hervé Bernard Omnes. Une vraie comédie dramatique aussi. J'ai découvert le travail du rire, le rythme, la rigueur que cela demande. C'est un vrai exercice, difficile. J'ai souvent joué des personnages dramatiques. Donc oui l'aventure est assez nouvelle mais c'est un véritable plaisir de justement travailler une corde que je ne maitrise pas encore. Dans ce métier, on apprend à longueur de temps et c'est ça que j'aime.
VF - Comme cela se passe t-il avec tes partenaires ?
RP - Ca ne pourrait pas mieux se passer. Je connaissais Philippe Rambaud (Jacques) que j'avais croisé à plusieurs reprises dans un théâtre où l'on jouait l'un après l'autre. C'est quelqu'un d'incroyable, avec un sens de la mesure, un sens comique. J'apprends beaucoup en le regardant. C'est quelqu'un qui maitrise parfaitement la rupture. Pour ce qui est de Samuel Perche (Olivier), c'est une très belle rencontre, autant sur le plan artistique qu'humain. C'est une autre nature que Philippe. Plus spontanée, plus instinctive. Et j'adore ça. Et l'association des deux fonctionne à merveille. Les répétitions sont sérieuses mais on n'a pas l'impression de travailler. On s'amuse, on cherche, on essaye. Toujours dans la bonne humeur. On se prend pas au sérieux.
VF - Comment travaillent les metteurs en scène ?
RP - La grande difficulté de faire une co-mise en scène, c'est que les deux metteurs en scène soient raccord sur tout. Il n'y a rien de pire que deux avis qui diffèrent, qui se contredisent. Ici, Christophe et Stéphane savent ce qu'ils veulent, et surtout ce qu'ils ne veulent pas. Ils sont très à l'écoute face à nos questions et nos doutes. En tant que comédien, on a la possibilité de proposer, d'échanger. Ils ne sont pas fermés à nos suggestions. Et ça c'est le pied !
VF – La pièce sera jouée a partir du 15 juin au Tango, puis elle sera reprise en septembre dans un théâtre plus grand ?
RP - C'est ça. Dès le 15 juin, on foule les planches du Tango, lieu très atypique mais idéal pour présenter ce projet. Puis dès le 9 septembre au Théâtre Clavel du jeudi au samedi à 21h30 jusqu'au 31 décembre.
Un Coeur en Herbe
De Christophe Botti
Mise en scène Stéphane et Christophe Botti
Avec Romain Poli, Samuel Perche et Philippe Rambaud
A partir du 15 juin, pour 6 dates exceptionneles
Le Tango
13, rue Au Maire – 75003 Paris
01 48872571
vendredi 14 mai 2010
L'énigme Salim Kechiouche !
A tort ou à raison estampillé "icône gay", Salim Kechiouche qui fait l'unanimité dans le film Le Fil, où il interprête avec beaucoup de sensibilité et de nuance, le rôle d'un jeune rebeu, revenu vivre en Tunisie, porte sur ses robustes épaules le lourd fardeau d'une beauté aux canons très actuels. !
Repéré par le jeune cinéaste Gaël Morel, dont on connait les attirances pour les arabes à la peau très sombre, alors qu'il vient d'une banlieue chaude de Lyon, qu'il exerce le métier de boxeur, Salim va se fondre pour ses premières expériences cinématographiques, dans des rôles de garçons sensibles, mais bagarreur et compliqué. Il renouvelle l'expérience dans le film de Robert Salis, Grande Ecole, où il interprête un jeune rebeu gay, aux prises avec les élèves cupides d'une grande ...Ecole. Il parait nu à l'écran et est définitivement adopté par les gays dans leur majorité, qui voit en lui la "racaille" tant fantasmée ! Il interprête ensuite le présumé assassin de Pier Paolo Pasolini, tapin mauvais garçon, dans Vie et Mort de Pier Paolo Pasolini au Vingtième Théâtre...
Le comble de son adéquation avec la "gaytitude" a sans doute été de poser pour l'objectif de Pierre et Gilles et de signer définitivement un pacte avec le diable. Car difficile pour lui de s'extraire de ce "personnage"" qui lui colle à la peau : il faut bien reconnaître qu'il n'a pour l'instant trouver de rôles d'héterosexuel convaincant et remarqué;
Salim a été le modèle privilégié de l'artiste Michel Giliberti, qui l'a photographié et peint sous toute les coutures, mais toujours avec magnificence et il a même été le fil conducteur d'une exposition de l'artiste il y a deux ou trois ans.
Retrouvez ces images sur le site de Michel Giliberti www.michelgiliberti.com et de Salim www.salimkecchiouche.com
mercredi 12 mai 2010
Agnès B expose les photos de Nicolas Guérin à Cannes !
Après des études de cinéma à la Sorbonne, Nicolas Guérin passe
à la photographie et se rapproche de la revue Positif en 2000.
En 2002, pour le cinquantenaire de la revue, ses portraits sont exposés
à travers le monde, de Cannes à Yokohama, en passant par l'Institut Lumière de Lyon. Nicolas Guérin partage désormais son temps entre les portraits,
la mode et des projets personnels en studio. Il travaille à Montreuil dans son propre studio, il voyage et collabore avec la presse internationale (GQ, Esquire, Rolling Stone, Wired, Elle, Vogue, Le Monde, Libé, Studio ciné livre, Transfuge, Io Donna...). Il prépare actuellement un ouvrage sur les écrivains américains contemporains en partenariat avec la revue Transfuge et
un ensemble sur les auteurs de bandes dessinées, avec le musée de la BD d'Angoulême. En mai 2010, il retrouve « ses premiers amours » :
la revue Positif lui consacre un numéro spécial et revient sur 10 ans de fidélité réciproque.
Notre boutique cannoise accueille une vingtaine de photos de cinéastes et comédiens qui « font » le cinéma daujourdhui, des portraits en noir et blanc, à découvrir absolument...
3èeme rendez-vous Polychromes à Nice !
Le troisième rendez-vous des Européennes de Polychromes, du 14 au 29 mai, s’associe à l’actualité internationale : la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le 17 mai, et propose cinéma, chorale et spectacle vivant.
Sous le titre "Espoirs de mai", ce rendez-vous propose une programmation cinéma passionnante avec "The Einstein of Sex" de l’allemand Rosa Von Praunheim consacré à Magnus Hirschfeld, Juif, socialiste et militant homosexuel dans l'Allemagne nazie, "Save Me", portrait d’ex-gay dans une communauté chrétienne qui prétend le guérir de son attirance pour les hommes, "Victim", un film anglais de 1961 sur un grand avocat londonien père de famille rattrapé par son passé et victime de chantage ou encore les courts métrages contre l’homophobie et la lesbophobie du concours "jeune et homo sous le regard des autres"...
Le rendez-vous est aussi muscical avec un concert de la chorale de Polychromes sous la direction Claude di Benedetto qui ira des chants traditionnels italiens aux chants de la renaissance en passant par le Gospel et les chants Zoulou.
Il faut encore ajouter un spectacle de cabaret "Les nuits de Monsieur K" et une rencontre littéraire avec l’écrivaine Nadia Galy...
Plus d'infos : polychromes.fr.
dimanche 9 mai 2010
vendredi 7 mai 2010
mercredi 5 mai 2010
Une dernière nuit avec Jimmy !
Mieux qu'une biographie du beau James Dean, Jean-Pierre Alaux livre un roman basé sur des faits à priori réels, qui s'appuie sur les souvenirs de Yves Salgues, journaliste-reporter de l'après-guerre, qui rencontra effectivement James Dean et fut un ami cher de l'auteur. Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est inventé ? A chaque page, cette question taraude le lecteur...
Étrange bouquin, archi-documenté, où l'auteur se fait un "devoir" de tracer les portraits de stars, de livrer des évènements historiques et nous plonge avec réalisme dans l'univers énigmatique du cinéma et des média d'alors, tout en y mêlant l'intrigue romanesque que constitue l'aventure qui réunit Dean et le reporter, à laquelle nous assistons comme les voyeurs assoiffés de secrets enfin dévoilés...
Comment utiliser des "célébrités" qui ont vécu, qui vivent encore pour certaines d'entre elles, et en faire les personnages centraux ou secondaires d'un roman qui dévoile une part d'ombre de beaucoup d'entre eux, et s'en sortir avec un pied de nez, sous les traits d'une fiction ? C'est ce que parvient brillament à faire Jean-Pierre Alaux avec cette Dernière nuit avec Jimmy, qui pourrait être une accroche pour Voici !
On apprend pas grand chose sur la sexualité de James Dean. Il est bisexuel, a couché pour réussir... Aime t-il souffrir, faire souffrir ? Pas de confidences sur des tendances SM, mais plutôt une quête de reconnaissance, de chaleur humaine... !
Au-delà de ce questionnement incessant, le livre est bien écrit, bien mené, et parvient à dresser un portrait psychologique crédible du beau Jimmy, non dénué d'un grand intérêt !
Une dernière nuit avec Jimmy de Jean-Pierre Alaux
Ed. Calmann-lévy
279 pages
17 euros
Enfin une palme gay au Festival de Cannes !
Le Festival de Cannes va, lui aussi, être doté d'un prix gay, la Queer Palm, décernée en marge du festival officiel qui récompensera un film présenté au sein de sélections "pour sa contribution aux questions lesbiennes, gays, bi ou trans".
La première Queer Palm sera remise le samedi 22 mai prochain, à la veille de la clôture du Festival officiel et sera parrainée par les cinéastes Olivier Ducastel et Jacques Martineau.
Cannes rejoint ainsi la Berlinale et ses Teddy Awards et le Festival de Venise et son Queer Lion.
Plus d'infos : queerpalm.fr/.
mardi 4 mai 2010
Les amours imaginaires, le nouveau film de Xavier Dolan !
Il y un an, un Québécois inconnu hors des frontières de la Belle Provine scotchait les festivaliers, avec J’ai tué ma mère, la chronique d'un amour déchiré et déchirant entre une mère et son fils. Ce bel étranger, c'était Xavier Dolan, 20 ans, dont le second long métrage, Les Amours imaginaires, vient d'être sélectionné cette année pour la section Un certain regard.
«Plus léger, plus frivole, plus cynique»
Tourné l'an dernier dans la plus grande discrétion, ce film écrit et tourné par Xavier Dolan raconte l'histoire de trois êtres qui vont violemment croiser leurs existences. Deux amis, Francis (Xavier Dolan) et Marie (Monia Chokri), vont tomber amoureux de la même personne (Niels Schneider). «Ce n’est pas un triangle amoureux, c’est plutôt un duel amoureux entre deux amis, a expliqué Dolan à la presse québécoise. On suit leur opposition pour tenter de conquérir la même personne. C’est plus léger, plus frivole, plus cynique et plus adulte (ou moins adolescent) que J’ai tué ma mère. C'était un drame qui avait certains éléments de comédie. Là, c’est vraiment un drame comique. C’est totalement différent, pour éviter le piège des comparaisons.».
L'an dernier, J'ai tué ma mère avait quitté Cannes avec trois prix. Le film vient d'achever son brillant parcours critique avec un Jutra (les César Québécois) de Meilleur film de l'année. Et un trophée de meilleure actrice amplement justifiée pour Anne Dorval (l'épatante maman de J’ai tué ma mère) que l'on retrouvera aussi dans Les amours imaginaires. Le film sera en salles au Quebec le 11 juin, avant de débarquer en France le 30.
lundi 3 mai 2010
dimanche 2 mai 2010
samedi 1 mai 2010
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