jeudi 9 juillet 2009

LE ROI DE L'EVASION, D'ALAIN GUIRAUDIE, LE 15 JUIN SUR LES ECRANS !

Le Roi de l'évasion a été présenté à Cannes en 2009 dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs.

Désordre des désirs
Avec cette histoire d'amour peu banale, le réalisateur poursuit sa chasse aux conformismes. "Le film est contre l'idée que chacun est à sa place et doit y rester", souligne Guiraudie. "Donc contre l'ordre établi. On a déjà vu le personnage de l'hétérosexuel qui un jour se lâche et goûte à l'homosexualité... Je me suis demandé ce que ça donnerait si on faisait l'inverse. Et avec un écart d'âge conséquent entre les deux protagonistes. Du coup, on a affaire à deux héros atypiques : un homosexuel d'une quarantaine d'année, en crise, et une jeune fille passionnée qui lui court après. On est dans la situation extrême d'un couple qui vit un amour interdit (...) Sauf que le héros est largué et qu'il ne sait pas vraiment ce qu'il veut, ce qui donne lieu à des situations très drôles dans son rapport au monde et à l'autre."

Ce que je suis... et ce que je poursuis
Alain Guiraudie précise ses intentions : "Le film est le fruit de mes réflexions et de celles de mon entourage autour de la crise de la quarantaine. Ce moment où l'on cherche un second souffle à sa vie. Mais où l'on se retrouve devant un cruel manque de possibles. C'est une période marquée par une grande perte de désir, de l'envie de l'autre qui, paradoxalement, se conjugue avec un grand retour de libido ! Le désir existentiel n'est plus là alors que le besoin sexuel revient en force. Et puis je voulais m'attarder sur le hiatus entre la vie fantasmée et la vie réellement vécue. Et donc faire un film qui se situerait entre rêve et réalité. Une question importante traverse le film : peut-on s'arracher à soi-même, dépasser ce que l'on est, ce que l'on a toujours été ? L'idée de changer de nature m'a traversé l'esprit tout au long de ma vie : fréquenter une jeune fille, avoir une vie de couple, comme tout le monde. Car on peut aussi se lasser d'une certaine forme de marginalité..."

Homos en campagne
Alain Guiraudie revient sur sa volonté de montrer des personnages d'homosexuels différents de ceux qu'on voit habituellement à l'écran : "La représentation de l'homosexuel au cinéma est souvent la même : il doit être jeune, bien foutu, coquet voire efféminé, au moins petit-bourgeois et urbain, en tout cas pas ouvrier, ni paysan. Dans mes films, j'admets que la proportion d'homosexuels est énorme par rapport à la réalité. Il n'empêche que ça drague à la campagne ! C'est un monde discret, un monde d'hommes qui aiment les hommes sans forcément se sentir appartenir à la communauté homosexuelle. Et cette drague en bord de route qui associe profs, paysans, étudiants ou VRP, jeunes ou vieux, est de plus en plus réprimée. La répression est douce mais réelle." Il ajoute : "Longtemps, j'ai considéré que l'homosexualité ne me déterminait pas en tant que cinéaste. J'ai montré une homosexualité qui ne posait aucun problème... Mais c'était une forme de déni. En fait, socialement, ça reste un problème. Même si Armand ne souffre pas vraiment de l'homophobie, son homosexualité lui pose problème..."

Le doux ronron des dourougnes...
Alain Guiraudie s'est toujours plu à glisser une part de merveilleux, de fantastique, dans ses films. C'est encore le cas cette fois, notamment à travers les mystérieuses "dourougnes"... Mais de quoi s'agit-il exactement ? Le cinéaste explique : "C'est une sorte de mandragore moderne possédant les vertus du viagra et de l'EPO, avec des effets désinhibants et aphrodisiaques... Bref, le dopant rêvé. On les trouve dans des endroits particuliers, au fond de la forêt. Elles sont cultivées comme un petit trésor par Robert un agriculteur du pays... Et il ne les cultive pas que pour le commerce mais aussi pour sa consommation personnelle et celle de ses amis."

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LE ROI DE L'ÉVASION DE ALAIN GUIRAUDIE
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