mercredi 28 avril 2010

Mourir comme un homme, de Joao Pedro Rodrigues, sur les écrans !



"Mourir comme un homme", du Portugais Joao Pedro Rodrigues qui sort en salles, aborde sur un mode à la fois réaliste et onirique, les thèmes de la transsexualité et de l'homosexualité.

A l'affiche de treize salles, ce film a été présenté en sélection officielle du Festival de Cannes 2009 dans la section Un Certain Regard.

A Lisbonne aujourd'hui, Antonio, alias Tonia (Fernando Santos), s'accroche tant bien que mal à son quotidien de transsexuel quinquagénaire, et voit peu à peu sa réalité s'éroder.

Cette ancienne vedette d'un spectacle de travestis entretient des relations conflictuelles avec son fils (Chandra Malatitch), jeune militaire homosexuel qui n'assume ni l'identité sexuelle de son père, ni la sienne, au point de recourir à la violence.

Alors que le statut de star de Tonia est menacé au cabaret par Jenny, ancienne prostituée noire qu'il a formé (Jenny Larrue), son amant junkie Rosario (Alexander David), l'incite à un choix radical : faire l'opération chirurgicale qui le rendra définitivement femme.

Ses rapports ambigus avec le jeune Rosario relèvent à la fois du sexuel et du paternel, Tonia comblant ainsi ses frustrations de père par un lien quasi filial avec cet amant qui pourtant, le domine psychologiquement.

Alternant prises de vues crues sur l'homosexualité et intermèdes musicaux lors desquels le héros/héroïne exprime pathétiquement son mal-être sur fond de fado, ce long métrage dresse un portrait des transsexuels qui oscille entre le kitch, le glauque et l'émouvant. Tout au long du film, la générosité du héros transparaît autant que sa tristesse.

Malgré des passages originaux tels que l'échappée bucolique des personnages principaux dans une forêt enchantée où ils font la connaissance de la fantasque Maria Bakker, un autre transsexuel, le réalisateur ne parvient pas à éviter les longueurs.

La cohorte de paumés que Tonia draîne dans son sillage et les scènes de sexe explicite accentuent le réalisme de sa lente descente aux enfers. Le caractère inexorable de sa déchéance, révélé par des détails sordides montrant la lente putréfaction de son corps, donne une dimension tragique au film, sélectionné dans de nombreux festivals internationaux.

Joao Pedro Rodrigues est également le réalisateur de "O Fantasma" et de "Odete", second long métrage, primé notamment à la Quinzaine des réalisateurs 2005, à Cannes.
e-llico.com

Aucun commentaire: