jeudi 15 octobre 2009

Jay Mc Inerney is back !


Jay McInerney restera-t-il à jamais l’auteur d’un seul livre : Journal d’un oiseau de nuit (Bright Lights, Big City, 1984), chronique urbaine et underground du New York des années 80 ? Sera-t-il pour toujours ce garçon glamour, cocaïné et couvert de top models à l’ombre de Bret Easton Ellis sur la photo de groupe d’une clique de jeunes écrivains circa 1985, dont certains vite perdus de vue ? Tous voulaient renouveler la littérature américaine en chroniquant crûment leur propre vie : entre marques de fringues et excès de drogues, de nuits blanches, de sexe, de fric et de désenchantement. Et si Jay McInerney était l’écrivain le plus sous-estimé de l’Amérique ? Le plus mal lu ? Quelques décennies et romans plus tard, il serait temps de mesurer l’importance de celui qui a su prendre le pouls d’une ville, New York, à une époque donnée (des années 80 à nos jours), prétexte à radiographier l’humanité occidentale et son intimité à l’aune de ses bouleversements sociétaux (la fin de la fête 80’s avec Trente ans et des poussières, l’onde de choc du 11 Septembre dans la vie des New-Yorkais avec La Belle Vie).
Si l’establishment l’a toujours regardé de travers, Jay McInerney, qui aurait pu sombrer dans l’autodestruction comme un Truman Capote, l’a peu à peu pénétré, qu’il soit littéraire ou social (il a épousé l’héritière Anne Hearst, soeur de Patty et petite- fille de Randolph Hearst, le magnat des médias qui servit de modèle au Citizen Kane d’Orson Welles). Qu’on le veuille ou non, il a participé à l’un des pans les plus importants de la littérature américaine et, à 54 ans, il est en train de s’imposer comme l’un des meilleurs écrivains de son temps avec un recueil de nouvelles, Moi tout craché, unanimement acclamé dans son pays. Seize microromans parfaits de concision, de finesse, d’une acuité sans concession quant à ses contemporains, où il approfondit encore son sujet de prédilection : les amours ratées sur fond de Manhattan cocaïné, cynique, ambitieux, largué. Seize textes qui nous donnent plus que jamais des nouvelles de New York, d’hier et d’aujourd’hui.

Les inrocks

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