samedi 2 janvier 2010
Plein Sud...
Au rayon souvenirs de jeunesse, après Patrice Chéreau et avant l’année 2010 qui s’apprête à se pointer, voici le nouveau Sébastien Lifshitz, Plein Sud. Tout garçon sensible né avant 1980, voire 1985, a forcément vu Presque rien. Du moins j’ai du mal à envisager l’inverse. Pour moi qui, pendant un certain temps, ai contemplé les visages et les torses du couple Jérémie Elkaïm-Stéphane Rideau (poster géant bien à portée de vue, à quelques mètres de mon lit), Sébastien Lifshitz est de ces cinéastes qu’on ne rate pas. Au-delà de l’émotion érotique que certaines de ses images m’ont procuré (toujours dans Presque rien, la scène où Stéphane Rideau est embouti sur la plage vaut bien l’intégrale de Cadinot!), j’ai aimé sa mélancolie et sa noirceur, à mille lieues de l’image angélique conçue à l’époque par Pierre et Gilles pour l’affiche du film.
Plein Sud succède à Wild Side, qui mettait en scène un trio atypique composé notamment d’une transsexuelle. Cette fois, il s’agit d’un quatuor de jeunes et jolis (presque trop) évoluant dans une ambiance de road movie. Je ne vais pas faire durer le suspense (intenable) concernant ce que j’ai pensé du film. Alors oui, j’ai été en partie déçu par cette histoire bien convenue de la part de Lifshitz qui m’avait jusque-là habitué à l’étrange, la différence, l’inattendu même. Écrit à trois mains, le scénario de Plein Sud, centré sur un personnage hanté par la mort de son père, ne tient pas tout à fait la route. Comme le trio de jeunes acteurs qui finissent abandonnés sur une plage, je me suis senti laissé au bord du chemin, ni concerné ni particulièrement touché par cette histoire de vengeance un peu bancale.
Mais, il y a un mais, je dirais que Lifshitz est avant tout un garçon d’images – un peu comme James Cameron et son Avatar, toutes proportions gardées. Et, tout en passant à côté de l’histoire de Sam (Yannick Renier), j’ai été troublé plus d’une fois par la force et l’érotisme torride de certains plans. Je ne suis pas lesbienne mais la première scène avec Léa Seydoux, qui drague la caméra avec aplomb, m’a fasciné. Et, une fois encore, les plages semblent inspirer le cinéaste qui y filme ses acteurs dans une lumière flatteuse, en plein jour comme de nuit, au coin du feu. Ces images, alliées à la bande-son (John Parish, Marie Modiano…) pourraient amplement se suffire à elles-mêmes. Dommage que les dialogues et un canevas un peu trop explicite alourdissent le tableau.
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