mardi 26 janvier 2010

Les Condamnés, par Philippe Castetbon !



Dans une grande partie du monde (Afrique, Asie, Moyen-Orient, Europe de l’Est…), l’homosexualité est un délit et est puni pénalement quand elle n’est pas punie par la pendaison !
Philippe Castetbon, journaliste indépendant, s’est inscrit sur des sites de rencontre gay. Il a été surpris d’avoir accès à des profils de garçons vivant dans des pays où l’homosexualité est criminalisée.
Philippe Castetbon est entré en contact avec
les individus qui se « cachent » derrière ses profils énigmatiques et ses
photos où le visage est dérobé.

Ainsi, lui est venu l’idée de collecter avec l’accord des intéressés,
les témoignages de ces garçons qui se mettent en danger et jouent avec le feu,
en voulant à tout prix rencontrer d’autres garçons, et sont obligés de
travestir leur physique et leur identité.
Il a établi un principe rigoureux : obtenir de ses correspondants,
l’initiale de leur prénom, leur âge et leur lieu de résidence, une photo
où leur visage est caché, un court témoignage sur leurs conditions de vie, et
la phrase « Dans mon pays, ma sexualité est un crime », traduite dans la
langue de chacun.
Un cinquantaine de garçons ont accepté de témoigner pour ce projet
ambitieux qui se décline par un livre édité par H&0, l’éditeur militant du
sud de la France, et d’autres par une exposition organisée par la Mairie du
3ème ardt à paris, à partir du 28 janvier.
Sur le livre, les photos où les garçons cachent leurs visages, leurs yeux
pour certains, mais toujours la volonté paradoxalement, de se mettre en avant
pour séduire, par une mise en scène habile. Elles sont accompagnées de
l’identité tronquée du participant, et de l’article criminalisant
l’homosexualité dans la législation du pays dont l’intéressé est
ressortissant. En regard de ces pages, les témoignages de chacun, souvent
bouleversant, pour nous occidentaux habitués à la visibilité « gay ».
Ce projet qui accompagne le combat des associations qui luttent pour la
reconnaissance des étrangers dans les pays européens et pour la
dépénalisation de l’homosexualité dans ces pays beaucoup trop nombreux,
dénonce les législations homophobes mais rend aussi hommage à internet, qui
est une fenêtre ouverte sur les autres. Il est essentiel et souhaitons qu’il
rencontrera la faveur du public.

« Internet a changé heureusement leur existence. Pour eux, qui vivent
opprimés et chassés, Internet est surtout une fenêtre pour s’évader un
peu, un espace de liberté pour trouver du réconfort, discuter avec les autres,
rompre la solitude et peut-être faire des rencontres… »

Les Condamnés
Dans mon pays, ma sexualité est un crime.
par Philippe Castetbon

Edition H&O
16 euros

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