lundi 29 septembre 2008
MICHAEL NAVA FAIT SES ADIEUX A LA LITTERATURE AVEC UN SUPERBE POLAR !
L’avocat Henry Rios est confronté à un "problème" familial : sa soeur lesbienne a eu une fille qu’elle a abandonnée, mais cette dernière réapparait, soupçonnée d’avoir tué son compagnon. Malgré la "haine" de sa nièce, Rios prend l’affaire en main et la défense de cette dernière presque contre son gré : il parviendra à metttre à jour la vérité !
C’est le dernier tome des aventures du détective gay et mexicain, Henry Rios, créé par Michael Nava et qui ressemble comme deux gouttes d’eau à son auteur, puisque ce dernier est avocat, gay et mexicain ! Défenseur des causes perdues, il se bat contre l’homophobie et le racisme ambiant, toujours avec intelligence, droiture et conviction. Longtemps avocat au barreau de San Francisco, Nava a cessé d’écrire des polars après cette série, et instruit désormais les dossiers des condamnés à mort pour la Cour suprême de Californie. Il est également l’auteur d’un essai sur les droits des homosexuels aux États-Unis. Le titre énigmatique de ce roman est emprunté à un poème de Yeats, La désertion des animaux du cirque. C’est dire que le polar est un moyen pour Nava de promouvoir ses idées, mais aussi que la littérature reste son premier centre d’intérêt. En témoigne son écriture lyrique, empreinte d’émotion, voire sentimentale. Ici, Henry Rios, qui se remet d’un infarctus, va devoir défendre Vicky, la fille de sa propre sœur, dont il ignorait l’existence. La jeune femme était maltraitée par un mari brutal, lequel a fait de la prison pour possession de drogue. Vicky elle-même a un casier : prostitution et usage de drogue. Et voici qu’elle avoue avoir tué son mari. Ce qui semble être à première vue une banale histoire de femme battue acculée à la légitime défense va évoluer vers quelque chose de beaucoup plus troublant et complexe. Parrallèlement, Henry rencontre un de ses voisins, avec qui une relation sérieuse va se nouer. On laissera donc l’avocat entre de bonnes mains (enfin), après sa liaison orageuse et tourmentée avec Josh, mort du sida après avoir quitté Henry pour un séropositif, qui mourra peu après. Henry restera le fidèle compagnon et le garde-malade dévoué de Josh, jusqu’à la fin. Eprouvé et traumatisé par l’échec de cette relation dans laquelle il s’est tellement investi, il a ensuite sombré dans une solitude pesante. Tout cela vous paraît peut-être truffé de bons sentiments, un poil mélo. Non, Nava réussit à mixer intelligemment le suspens et les énigmes à tiroirs, dignes du grand polar avec toute l’humanité et la compassion que son statut d’homme blessé par la haine et le rejet dus, d’une part, à sa nationalité et d’autre part à son orientation sexuelle, lui confèrent !
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