samedi 31 octobre 2009

L'HOMME EST UNE FEMME COMME LES AUTRE 2 !


Onze ans après la sortie de L'Homme est une femme comme les autres, Antoine de Caunes reprend le rôle de Simon Eskenazy, un musicien juif homosexuel, dans le film La folle histoire d'amour de Simon Eskenazy réalisé par Jean-Jacques Zilbermann. Avec Antoine de Caunes, donc, Mehdi Dehbi et la participation d'Elsa Zylberstein.
L'histoire : Dix ans après s'être séparé de sa femme, Simon Eskenazy est aujourd'hui un grand interprète de musique traditionnelle juive. Alors qu'il entretient une relation avec un professeur de philosophie, Simon voit soudain débarquer successivement sa mère envahissante, son ex-femme, son fils de 10 ans qu'il n'a jamais vu et Naïm, un jeune travesti musulman dont il va tomber amoureux...
gay-click.com

jeudi 29 octobre 2009

Portraits by Jack Pierson



Les rugbymen new-yorkais se déshabillent à leur tour !


Encore un calendrier de rugbymen dénudés! Cette fois, ce ne sont pas les joueurs d'une grande équipe nationale, mais ceux du club de rugby gay et gay friendly de New York, qui comptent ainsi mettre du beurre dans leurs épinards.
Le Gotham Knights RFC, vous connaissez? Il s'agit du club new-yorkais gay et gay friendly de rugby, un sport complètement méconnu ou presque aux États-Unis. Pas facile de survivre dans un monde de base-ball et de football américain! Du coup, les joueurs ont décidé de suivre la mode des calendriers de rugbymen presque nus pour participer au financement de leur club... et gagner en popularité.
Photographiés par Joe Oppedisano
Et les Knights de Gotham ont fait les choses en grand: leur calendrier est en format over-size, et les photos ont été réalisées par un maître de l'esthétisme viril débridé, Joe Oppedisano, à qui l'on doit entre autres Uncensored et Testosterone (têtu.com)

Les fesses de Sylvain Norget sur les abribus ?

mardi 27 octobre 2009

Action = Vie : le livre-évènement d'Act-Up Paris !


Act Up publie un "livre-événement" pour ses 20 ans. Photos, affiches, slogans, gadgets et textes fondateurs sont réunis dans un livre graphique sur ce qui a fait l'histoire de la plus radicale des associations de lutte contre le sida.
De la capote sur l’obélisque de la place de la Concorde aux "die-in" de la place de la République et de la marche des fiertés, 20 ans de photos mythiques réalisées notamment par Jean-Marc Armani et Christian Poveda sont rassemblées.
De "Votez Le Pen" à "Par le sang, par le sperme, par la loi", les affiches et slogans qui ont révolutionné la prise de parole sur le sida sont répertoriés.
Le livre présente aussi les objets emblématiques de l'association, badges revendicatifs et pleins d’humour ou tee-shirts mythiques.
Enfin, 20 ans de textes politiques, militants, graves ou drôles sont reproduits, de la déclaration fondatrice de Denver à la fiche de fabrication du faux-sang.
En 224 pages, "ACTION = VIE" est un témoignage historique de 20 ans de combats de l’association sur le front du sida.
Ce livre d’art est aussi une occasion de permettre à l’association de poursuivre son combat contre la maladie. En effet, une partie des recettes sera reversée à Act Up-Paris qui s’est engagé financièrement dans la création de ce livre préfacé par Pierre Bergé.

n vente (22,90 euros) à partir du 23 octobre 2009 en librairie, dans des lieux communautaires (associations, bars, …) et sur le site internet d’Act Up-Paris : www.actupparis.org/spip.php?article3827
e-llico.com

Sylvain Norget : Nudes !



Contemplation
Ton corps est un mirage que j' aimerais caresser du bout du doigt pour capter toutes les textures de la beauté.
Ton corps est le rivage où échouent mes rêves et mes désirs
Ton corps est le regard du monde cruel et injuste où mes illusions se perdent
Ton corps n'appartient qu'à toi, qui en connait tous les méandres, tous les mystères, toutes les magnificences
Ton corps est le mirroir où je contemple les merveilleux fantasmes qui me déchirent et me ravissent..
HD


http://nudes.blogspot.com/

Will Self, No smocking !


Attention peinture fraîche." C'est une maison victorienne dans le quartier de Stockwell, au sud de Londres. Un grand escogriffe vous ouvre la porte. Il s'appelle Will Self, mais la presse le présente plus volontiers comme le plus "féroce", "dérangeant", "iconoclaste", "déjanté", "provocateur", "immoral"... des écrivains anglais de sa génération.
C'est pourtant un homme tranquille qui vous accueille ce jour-là. En tout cas, la subversion est peu explicite dans ses premières phrases. "On fait des essais de peinture. Ce sera sans doute marron chocolat... Asseyez-vous... Vous fumez ?" Il allume une cigarette et, comme on fait remarquer que c'est tout de même un comble pour quelqu'un qui vient de signer un livre intitulé No Smoking, il précise : "Je fume peu, j'ai arrêté il y a sept ans..." Il ne revient pas sur l'époque où il fumait pour de bon, mais on la connaît : alcoolique à 15 ans, toxicomane à 19, cures de désintoxication... En 2000, il arrête tout ou presque : "L'évasion dans le roman est bien plus hallucinogène que le LSD ou la marijuana", dit-il en plaisantant à peine.
Justement, le personnage principal de son dernier roman vient d'arrêter, lui aussi. Tom Brodzinski n'était pas drogué, juste accro à la cigarette, mais, profitant de ses vacances sur une île avec femme et enfants, il vient de décider que celle-là serait la dernière. D'accord, il s'était déjà fait ce serment mille fois. Mais, aujourd'hui, c'est différent : sa cigarette est terminée - il n'en reste qu'un "croc de cendre pendouillant à une gencive mouchetée" -, il songe à la "profonde et primordiale impression de satiété apaisante" qu'elle lui a procurée. Puis, du balcon de l'appartement-hôtel loué pour l'occasion, il envoie distraitement son ultime mégot dans les airs...
Et c'est là que, suivant la courbe parfaite de ce résidu tabagique, tournoyant sur lui-même puis restant comme suspendu au zénith, éclate, tel un orage dans la touffeur des tropiques, toute la dérision burlesque de Will Self. Eh oui. Arrêter de fumer peut être dangereux, très dangereux. En l'espèce, ce dernier mégot va gravement nuire à la santé (mentale) de son personnage. Car, par malchance, il a atterri sur le crâne chauve du voisin du dessous, Reginal Lincoln, un Anglo-Saxon vieillissant dorloté par une jeune et sensuelle autochtone de la tribu des Tayswengos. De fil en aiguille, l'incident va se muer en affaire sérieuse, puis en cauchemar.
Ainsi commence No Smoking - le neuvième livre de Will Self après Mon idée du plaisir, Les Grands Singes, La Théorie quantitative de la démence... : par un incident idiot mais qui ne vous lâche pas. C'est un peu comme la peinture fraîche. On ne l'a pas vue venir, on ne s'est pas méfié, et voilà qu'elle vous colle aux doigts sans que vous puissiez vous en débarrasser. Alors que le jet du mégot devait assurer " son renouveau moral", faire de lui "un homme meilleur", Tom est accusé de meurtre, condamné par la mystérieuse tribu des Tayswengos, placé sous haute surveillance, et interdit de retour en Angleterre pendant que se poursuit interminablement l'instruction de son dossier criminel.
"La blessure d'entrée avait été mineure, une petite cloque de rien... mais la blessure de sortie, ô malheur ! Ô cette plaie béante, énorme, sanglante, que le mégot avait ouverte en se fragmentant pour partir en éclats, rejaillir sur ses enfants, sa femme, et causer de terribles dommages collatéraux", écrit Will Self page 70. A ce stade du roman, on songe naturellement au Procès de Kafka. A l'étau qui se resserre, aux interrogations sans réponse, à l'absurdité et à l'opacité de la "loi". Sauf que Tom B. n'est pas Joseph K. Il a beau tomber de Charybde en Scylla, il reste naïf, passif. Il agit "par défaut", "ne cesse de se résoudre, encore et encore". "Se résoudre et se dissoudre, écrit l'auteur, jusqu'au dessèchement final, tel le dernier pensionnaire d'un piège à cafards."
Mais au-delà du piège, Will Self explique que l'idée du livre lui est venue avec la guerre d'Irak. "Ce qui m'intéressait, c'était la façon dont les discours britannique et américain avilissaient les Irakiens. C'était tout un processus qui consistait à les mettre à distance pour en faire des "autres", c'est-à-dire en filigrane des "moins qu'humains". Or, dans le même temps - et c'est ça qui me fascinait -, on ne s'était jamais autant préoccupé, en Grande-Bretagne, d'expliquer le monde islamique et les enjeux de l'islam politique. Il m'a semblé qu'il y avait là un phénomène qui échappait à la stricte actualité. Qu'il s'y rejouait des choses que l'on avait pu connaître lors de la période coloniale ou, plus largement, que l'on observe à chaque fois qu'il se produit une confrontation entre l'Ouest et le Reste (ce que certains ici appellent le reste du monde !)."

Ambivalence constante
C'est pourquoi, en écrivant No Smoking, Will Self avait surtout en tête la longue nouvelle de Conrad, Au coeur des ténèbres, qui relate le voyage d'un jeune officier de marine marchande britannique remontant le cours d'un fleuve en Afrique noire. "Et puis, dit-il, j'aime l'ambiguïté de ce texte. Pour les uns, c'est une attaque contre le racisme et le colonialisme. Pour les autres, c'est au contraire l'histoire des Blancs dépravés par leurs contacts avec les indigènes."
Même ambivalence constante, même conclusion ouverte dans No Smoking. Au-delà de la critique post-colonialiste, et du "colonialisme post-11-Septembre", Will Self organise le carambolage des systèmes de croyances - celui de Tom et celui des Tayswengos -, en montre les limites absurdes et tire au passage sur une certaine morale de la bien-pensance.
Dans cette île jamais nommée mais qui, dit-il, "pourrait ressembler à l'Australie", Tom est aussi souvent humilié qu'humiliant. "Il fait figure d'archétype de l'Occidental, dit Will Self. Celui qui, à cause du tourisme de masse, est plein de bonnes intentions, mais qui, au fond, ne comprend rien, ne prend la mesure de rien." Pour Will Self, Tom Brodzinski est le modèle même du "kidult", ce mélange d'enfant et d'adulte qui fuit ses responsabilités. Un homme sans volonté ni libre arbitre, celui-là même pour qui, peut-être, on a inventé les réglementations antitabac.

limonde.fr

lundi 26 octobre 2009

L'imperfection harmonieuse !


Pourquoi un homme attire t-il mon attention ? Ce qui est important, ce n'est pas la perfection du corps, loin de là, c'est ce petit quelque chose qui appartient à ce corps, son imperfection, sa singularité et son identité... qui fait qu'il me plait, m' émeut. Mais avant tout, c'est un visage intéressant, attirant qui me séduit. Bon, soyons franc, ce que je vois avant tout, c'est un ensemble une apparence, qui respire à la fois la fragilité, et le force. Une harmonie tranquille que je voudrais pénétrer pour la comprendre et l'inscrire dans ma mémoire! HD

dimanche 25 octobre 2009

Abdellah Taïa : un insurgé empli de courage et de dignité !


« Crois-moi, ma mère, je n'ai aucune envie de te salir, de t'abaisser, de “t'inonder de honte”. Mais la vérité, ma vérité, j'ai besoin de te la révéler. Te communiquer ce qui change en moi », écrit Abdellah Taïa à sa mère. Dans une lettre ouverte publiée par l'hebdomadaire francophone Tel Quel, l'écrivain marocain de 35 ans redit son homosexualité, déjà révélée dans ses romans. Entretien.
Ce n'est sans doute pas le compliment qu'attend un écrivain -mais en attend-il ? : Abdellah Taïa écrit comme il parle. Doucement, fermement, furieusement. Des mots qui s'emballent puis interrogent, timides : « Je ne vous ennuie pas ? Je ne m'arrête pas de parler. »
« Ailleurs, le monde change, alors qu'au Maroc, on tente de nous faire peur »
Il ne s'arrête plus en effet lorsque le gagne le besoin d'exprimer ce qui dans son pays ne se dit pas, ne s'écrit pas. L'affirmation de son identité, marocain et homosexuel, Abdellah Taïa l'expérimente depuis plusieurs années. Dans ses romans d'abord où il a raconté un Maroc populaire et écrasant qui est le sien. Et aujourd'hui, dans cette lettre ouverte à sa mère. Ce besoin, dit-il, s'est imposé :
»Samir Barghachi, un jeune marocain, a fondé l'organisation « Kif Kif » qui défend les droits des homosexuels. Ce garçon a été traîné dans la boue par une certaine presse. Il n'a que 22 ans. Je me suis dit qu'il fallait voler à son secours. Je ne pouvais pas laisser cette actualité être exploitée par la seule presse de caniveau.
Le ministre de l'Intérieur a également fait publier un communiqué pour affirmer la protection du citoyen marocain et de sa morale par l'Etat. Dans sa ligne de mire, l'homosexualité… C'est un signe de recul très fort qui invalide les efforts des jeunes dans le sens des libertés et droits individuels.
Pour toutes ces raisons, je voulais montrer qu'il ne faut pas se laisser intimider. Je dis à maman qu'ailleurs, le monde change alors qu'au Maroc, on tente de nous faire peur. J'aurais pu écrire une lettre ouverte à un ministre mais je n'aurais pas eu de réponse. Il me fallait écrire à quelqu'un qui me reconnaisse. »
Au Maroc, l'homosexualité est passible de prison -jusqu'à trois ans. Ces dernières années, plusieurs arrestations d'homosexuels ont eu lieu. Le sujet est tellement tabou dans le monde arabe qu'il n'y a pas de mot pour désigner l'homosexualité. L'un des combats de l'écrivain est justement de nommer sans stigmatiser :
« En arabe, “zamel” est une insulte. Au Liban, un mot a été inventé ces dernières années. “Mathali”. Il vient de “mitl” qui veut dire “comme”. Celui qui aime celui qui est comme lui. C'est un mot neutre qui n'exprime pas de jugement. Celui qu'il faut utiliser. »
Son homosexualité, Abdallah Taïa l'a déjà abordée avec sa famille. Il se souvient de ce jour où sa mère lui a téléphoné après avoir découvert une interview de lui dans un journal arabophone :
« C'est un collègue de ma sœur qui avait laissé ce journal sur son bureau. Ouvert à la bonne page. Ma mère m'a demandé : “Qu'est ce que tu as fait ? Nous, on n'est pas comme ça.”
Je lui ai dit que je ne parlais pas uniquement de moi mais de l'ensemble de la société marocaine. Elle m'a dit : “Mais de quoi tu parles ? On n'est pas la société marocaine”. »
Cette conversation entre une mère et son fils est devenue le symbole du travail de l'écrivain. Il n'écrit pas pour défendre sa cause, celle des homosexuels, mais pour plus encore.
« Le combat est plus large que celui de la défense des homosexuels »
Dans un pays où les non-dits sont nombreux, où l'on ne parle pas de ses sentiments en famille, où l'on préfère taire les choses que les voir clamées, Abdallah Taïa parle pour une jeunesse qui étouffe.
Il dit « rêver » d'un autre Maroc, pas l'actuel, celui des dépliants touristiques, chameaux et thé à la menthe pour seul patrimoine. Lui rêve d'un Maroc qui pense, qui agit, qui grandit, qui renoue avec la culture :
« Il y a une nécessité intérieure de ne plus vivre l'hypocrisie qui mine le Maroc. Les réactions que je reçois vont dans ce sens là. L'histoire des sociétés passe par des minorités qui forcent les sociétés à aller de l'avant.
C'est ce que j'essaye de dire dans ma lettre. Le combat est plus large que celui de la défense des homosexuels. Il y a des élans dans ce pays qu'il ne faut pas casser, une fougue légitime de la jeunesse. »
Lorsqu'Abdellah Taïa cite Marcel Proust ou Abou Nouwas, lorsqu'il évoque les voyages en Union soviétique et au Congo d'André Gide, c'est pour insister sur l'importance de la littérature.
« Passer à l'écriture, c'est passer à l'acte »
Né à Hay Salam, quartier populaire de Salé, ce sont ces maîtres-là qui l'ont ouvert au monde. Son père, employé de la Bibliothèque générale de Rabat, apportait des livres à la maison. Depuis le départ d'Abdellah Taïa -il vit désormais à Paris- il n'y a plus de livres dans son ancienne maison :
« Il n'y a plus que la télévision. Allumée sans cesse. Je me suis dit : “Ils ne lisent plus” et j'ai alors senti le besoin de dire quelque chose à ma famille. Ils ont lu mes livres, savent que j'écris mais ne considèrent pas cela comme une réussite. Ça m'a confirmé dans mon statut de type un peu fou.
Voir cette maison sans livres m'a frappé, cette absence dit beaucoup de choses. La lettre est aussi née de cela. Passer à l'écriture, c'est passer à l'acte, je ne peux pas reculer, renoncer à cette liberté ou la refuser aux autres Marocains. La littérature, c'est aussi cela, un dialogue avec la réalité.
Cette lettre est un acte politique, comme mes précédents livres. Ma revendication, c'est celle d'un rêve marocain. Plus de libertés individuelles. »
Son combat pour un Maroc plus libre, Abdallah Taïa le sait difficile mais il tempère, rappelle que le Maroc est en avance par rapport aux autres pays arabes, que des journalistes défendent le droit des homosexuels, que des débats télévisés sont parfois consacrés à cette question. Des initiatives qui vont dans le bon sens mais qu'il ne faut pas brimer.
Son prochain projet ? Un ouvrage collectif, signé par plusieurs personnalités, qui n'ont reçu qu'une consigne : écrire une lettre adressée à un jeune Marocain. Des mots pour interpeller et faire espérer.

jeudi 22 octobre 2009

Toxique, le journal de Françoise Sagan !


Publié confidentiellement en 1964, le journal de désintoxication de Françoise Sagan, «Toxique», paraît dans une nouvelle édition chez Stock. Un bon moyen de pénétrer dans l'intimité de cette écrivaine incandescente.
Elle vivait comme elle conduisait son Aston Martin, sans modération. En 1957, trois ans après l'extraordinaire succès de Bonjour Tristesse, Françoise Sagan se retrouve sur un lit d'hôpital, «droguée» au Palfium (substitut de morphine) suite à un grave accident de voiture. Devenue accro, elle suit une cure de désintoxication (qui sera un échec). Immobilisée, seule face à elle-même, elle tient un journal, une toute petite chose de moins de 100 pages en remède à l'ennui et à la solitude.
Des réflexions brutales, sensibles, lucides
Difficile d'imaginer que Sagan n'a alors que 22 ans tant ses réflexions sont brutales, sensibles et lucides. Elle s'y interroge sur sa vie, souffre du manque, lit beaucoup, culpabilise de tenir un journal au lieu d'écrire des nouvelles, tente de définir son style: «Mon domaine, c'est apparemment 'il a mis le café dans la tasse, il a mis le lait dans le café, il a mis du sucre, etc.' Le quotidien triste». Publié confidentiellement en 1964, Toxique ressort dans une nouvelle édition chez Stock (et non Julliard, maison d'édition historique de Sagan) grâce à l'obstination de son fils unique, Denis Westhoff, décidé à sortir l'œuvre de sa mère de l'état de jachère.
Stock s'est en effet engagé à republier les titres qui n'ont pas été exploités depuis plus de quarante ans, dont Toxique. Des yeux de soie et Des bleus à l'âme ont paru également chez Stock en octobre. Idéal pour retomber sous l'emprise de ce «charmant petit monstre».
A signaler les illustrations de Bernard Buffet, très à propos, qui accompagnent jolimlent et toujours intelligemment les reflexions de Sagan, et qui donne à ce petit reccueil une valeur encore plus inestimable !

Toxique, de Françoise Sagan, Illustrations Bernard Buffet, Stock, 78 pages,

tetu.com

Mathieu, par Syvain Norget !




www.butportraiture.com

mercredi 21 octobre 2009

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Helena Christensen par Peter Linberg !

Frankie goes to Hollywood !


Quoi? Les Frankie Goes To Hollywood sortent un nouveau disque? Oui mais, ça va, “relax”, ce n’est qu’un best-of et ce n’est d’ailleurs pas le premier, ni le deuxième, mais bien le troisième! En effet, le groupe, boosté par le succès d’une pub synchronisée sur leur plus gros tube, prépare la sortie d’un greatest hits pour début novembre intitulé Frankie Says Greatest.
UN GROUPE PHARE DE LA SCÈNE HOMO NEW WAVE ANGLAISE DES ANNÉES 80
Frankie Goes To Hollywood, groupe phare de la scène homo new wave anglaise early 80’s, qui a porté le même rainbow-flambeau que les Bronski Beat de Jimmy Somerville et autres Culture Club de Boy George, se démarque très vite en combinant un son power-pop audacieux teinté d’electro, des textes explicites et une imagerie queer-en-cuir so outrageous pour l’époque. Il frappent fort dès le premier single en 1984 avec le sulfureux Relax qui, malgré la censure de la BBC qui est allée jusqu’à l’interdire de Tops of the pops alors qu’il était numéro 1, une première, est un tube instantané et devient très vite un véritable et inévitable hymne gay.
DEUX ALBUMS, TROIS BEST-OF…
Malgré ce succès fulgurant très prometteur, le quintet de Liverpool n’aura sorti que deux albums studio en seulement trois ans de carrière (Welcome To The Pleasure Dome et Liverpool). C’est short. Ce qui n’empêchera pas le groupe de trouver suffisamment de matière pour publier deux best-of: un premier, Bang! en 1993, et un deuxième, Maximum Joy en 2000.
Aujourd’hui, un quart de siècle après Relax, mine de rien, le groupe revient avec un troisième best-of intitulé Frankie Says Greatest (à paraitre le 9 novembre), et ce, grâce à la campagne de pub de la compagnie aérienne Virgin Atlantic qui, dans l’un des spots célébrant ses 25 ans, a utilisé Relax pour illustrer le flashback en 1984 nécessité par le scénario, remettant ainsi la chanson au goût du jour. “Nous sommes très heureux que notre publicité ait pu aider à convaincre Frankie Goes To Hollywood à faire son comeback. Les fans de pop des années 80 seront ravis”, confient les responsables de la compagnie au Mirror.


Il existe un site à la gloire du groupe : http://fgth.net

yagg.com

lundi 19 octobre 2009

VINCENT MALLEA CREE UNE FRESQUE POUR LES 25 ANS D'AIDES !


À l’occasion des 25 ans de l’association, sous une lumière éclatante et tendre, des personnalités de tous âges et tous horizons se rencontrent dans un énorme collage intergénérationnel, faisant la démonstration de la formidable diversité des bonnes volontés mobilisées pour une cause qui concerne tout un chacun, bien au-delà de tous les clivages sociaux, politiques ou culturels.
25 panneaux de 130cm de haut sur 81cm de large qui, mis bout à bout, constituent une fresque panoramique d’environ 30 mètres de long.
Les reproductions de ces 25 images sont déclinées sous plusieurs supports vendus au profit de l'association (coffrets-collectors en série limitée, almanachs 2010...).
L’idée est de rassembler à la fois des supporters historiques de la cause et des nouveaux visages, personnages publics ou anonymes remarquables, et de créer des rencontres inattendues, jolies et drôles. Ainsi un ministre peut s’acoquiner avec un artiste transformiste, une vedette du Top 50 se mesurer à une jeune star du sport, ou encore une Altesse Sérénissime se faire flatter par un militant de la première heure… Les références et autres clins d’œil à l’année 1984 sont nombreuses allant jusqu’à l’apparition de modèles « lookalike », dont l’allure ou la silhouette rappellerai avec humour et élégance quelques inoubliables icônes de l’époque.
Le leitmotiv de cette monumentale scénette est l'incontournable préservatif, celui que l'on tend à l'ami avec un clin d'œil complice, celui que l'on glisse avec précaution dans la poche, celui aussi dont on peut sans complexe choisir la taille ou la couleur ou le parfum...

AIDES

jeudi 15 octobre 2009

Sylvain Norget fait la couverture de Try State Magazine !



TRY STATE MAGAZINE

Querelle, le dernier film de Fassbinder !


Dernier film (1982) de Rainer Werner Fassbinder, Querelle est un legs curieux. L’ogre du cinéma allemand d’après-guerre s’était, après 1978, attaqué à l’histoire de son pays, de front – les Années de Plomb avec La Troisième Génération (1979) – et plus spécifiquement via sa généalogie, des années 20 aux années 50 – Le Mariage de Maria Braun (1978), Lili Marleen (1981), Lola (1981), Le Secret de Veronika Voss (1982) et sa série TV monstre Berlin Alexanderplatz (1979-1980). Fassbinder voulait creuser les racines du mal d’une RFA qu’il jugeait d’avoir raté sa chance de consolider sa démocratie après 1945.
Adapté du roman de Jean Genet (1947), Querelle n’aurait pu être qu’une pause dans le travail balzacien de RWF. On peut difficilement imaginer œuvre plus irréaliste. Le premier cinéaste pressenti pour le film et pourtant peu réputé pour sa sobriété, Werner Schroeter, envisageait une approche plus terre-à-terre. Comme écrin pour les crimes du marin Querelle (Brad Davis), RWF dresse un Brest de bars et bordels halluciné, anachronique, suintant et écrasé sous une lumière de tapin atomique. Où des piliers phalliques encadrent des GI affublés d’impers Gestapo, sous le haut patronage de Tom of Finland et Dali.
Fassbinder créé selon ses propres termes, « un paysage composé des éléments et des signaux spécifiques de tous les thèmes abordés ». Soit des phallus partout. Une recréation qui ne peut se concevoir qu’en studio, tout comme d’autres univers mentaux faits films la même année dans des registres différents : Blade Runner de Ridley Scott, Coup de cœur de Francis Ford Coppola, Et vogue le navire de Federico Fellini ou même le porno ultime Café Flesh de Rinse Dream.
Si Blade Runner est un film néo-noir, Querelle serait plutôt… orange. Sur fond de coucher de soleil perpétuel (en fait une toile peinte), Querelle aime, joue, manipule et souffre, pris entre son frère, madame Lysiane la tenancière (Jeanne Moreau), le mari de cette dernière et son propre supérieur, le lieutenant Seblon (Franco Néro). Le caractère artificiel du film renvoie aux premiers essais bricolés de RWF (L’Amour est plus froid que la mort, Whity). L’échelle est certes autre par rapport à ses polars en chambre mais Querelle est indéniablement personnel. RWF aimait dire que « pas d’utopie est une utopie » et multiplie figures contradictoires, oxymoriques, aux humeurs masos et exaltées, saintes et pêcheresses. Les corps s’y étreignent, se violentent comme pour mieux glisser, s’évanouir la seconde d’après. Et Jeanne Moreau chante que « chaque homme tue ce qu’il aime ».
Fassbinder écrivait dans son style délicieusement circonvolu : « [Querelle] nous contraint à des constatations et à des décisions qui, et je suis tout à fait conscient du pathos, aussi douloureuses que ces constatations puissent par ailleurs nous paraître dans le détail, nous rendent notre vie plus proche. Cela veut dire également : nous nous rapprochons de notre identité ! Et seul celui qui est vraiment identique à lui-même n’a plus besoin d’avoir peur de la peur. Et seul celui qui n’a pas peur peut aimer sans juger ; le but suprême de tout effort humain : vivre sa vie ! » (Remarques Préliminaires à propos de Querelle)
Lors de la dernière édition de l’Etrange Festival à Paris, Franco Nero racontait que Fassbinder, pendant le tournage de Querelle, lui avait fait signer sur une nappe un « contrat » où l’acteur italien s’engageait à tourner deux autres films avec lui. Deux adaptations littéraires : Bleu du Ciel de George Bataille et Cocaïne de Pitigrilli qui, pour un RWF toxicomane, « ne devait pas être un film contre ou pour la drogue, mais un film sur la nature spécificité des expériences de quelqu’un qui vit continuellement sous l’influence de la cocaïne ». Dans la lignée du Genet, deux œuvres sulfureuses qui devaient dessiner un chemin de traverse sensoriel hors du sillon alors historique de Fassbinder. Il meurt le 10 juin 1982, avant d’avoir achevé le montage de Querelle. La veille, il griffonnait des notes sur un projet de film sur la révolutionnaire Rosa Luxembourg.
Les Inrocks

Jay Mc Inerney is back !


Jay McInerney restera-t-il à jamais l’auteur d’un seul livre : Journal d’un oiseau de nuit (Bright Lights, Big City, 1984), chronique urbaine et underground du New York des années 80 ? Sera-t-il pour toujours ce garçon glamour, cocaïné et couvert de top models à l’ombre de Bret Easton Ellis sur la photo de groupe d’une clique de jeunes écrivains circa 1985, dont certains vite perdus de vue ? Tous voulaient renouveler la littérature américaine en chroniquant crûment leur propre vie : entre marques de fringues et excès de drogues, de nuits blanches, de sexe, de fric et de désenchantement. Et si Jay McInerney était l’écrivain le plus sous-estimé de l’Amérique ? Le plus mal lu ? Quelques décennies et romans plus tard, il serait temps de mesurer l’importance de celui qui a su prendre le pouls d’une ville, New York, à une époque donnée (des années 80 à nos jours), prétexte à radiographier l’humanité occidentale et son intimité à l’aune de ses bouleversements sociétaux (la fin de la fête 80’s avec Trente ans et des poussières, l’onde de choc du 11 Septembre dans la vie des New-Yorkais avec La Belle Vie).
Si l’establishment l’a toujours regardé de travers, Jay McInerney, qui aurait pu sombrer dans l’autodestruction comme un Truman Capote, l’a peu à peu pénétré, qu’il soit littéraire ou social (il a épousé l’héritière Anne Hearst, soeur de Patty et petite- fille de Randolph Hearst, le magnat des médias qui servit de modèle au Citizen Kane d’Orson Welles). Qu’on le veuille ou non, il a participé à l’un des pans les plus importants de la littérature américaine et, à 54 ans, il est en train de s’imposer comme l’un des meilleurs écrivains de son temps avec un recueil de nouvelles, Moi tout craché, unanimement acclamé dans son pays. Seize microromans parfaits de concision, de finesse, d’une acuité sans concession quant à ses contemporains, où il approfondit encore son sujet de prédilection : les amours ratées sur fond de Manhattan cocaïné, cynique, ambitieux, largué. Seize textes qui nous donnent plus que jamais des nouvelles de New York, d’hier et d’aujourd’hui.

Les inrocks

Red Models (4)

mardi 13 octobre 2009

Une journée commémorative pour Harvey Milk !


Le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, a finalement signé ce week-end le projet de loi dédiant un jour commémoratif à Harvey Milk, premier élu ouvertement homosexuel de l'État, assassiné en 1978. Le 22 mai, jour de naissance d'Harvey Milk, est donc désormais proclamé « Harvey Milk Day » en Californie.
Cette proposition de loi du sénateur démocrate Mark Leno, premier élu ouvertement homosexuel du Sénat des États-Unis, s'était vue opposer le veto du gouverneur Schwarzenegger l'année dernière lors de sa première présentation.
La campagne contre la Proposition 8, le film de Gus Van Sant et la Médaille Présidentielle de la Liberté décernée à Harvey Milk par Barack Obama, semblent avoir eu un impact positif sur le gouverneur de Californie, puisqu'il a signé le même jour une autre proposition de loi de Mark Leno, qui reconnait comme valides en Californie, les mariages de couples de même sexe réalisés dans les États où ils sont déjà légaux.

GAY-CLICK

lundi 12 octobre 2009

James Franco pur GQ ! Le t-shirt mouillé va très bien au plus bel acteur du MONDE !!!!


Françoise Sagan en librairie !


Toxique, son journal de désintox tenu en 1957 et Des bleus à l'âme, un roman-essai où elle jette son mythe à la figure de ses détracteurs. Du très grand Sagan réédité.

Le 11 octobre 2009- par Service ActuAjouter un commentaire Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte Imprimer Envoyer à un ami
Vous avez 20 ans et vous venez de débarquer à Paris, vous vous promenez une nuit d’été à Saint-Germain-des-Prés et vous croisez le mythe parisien par excellence, Françoise Sagan, à bord d’une voiture étincelante. C’est l’âge où la vie, comme cette nuit d’été, comme Paris, promet d’être une suite de coïncidences merveilleuses – toujours. Pour l’heure, avant de vous mettre à vivre pour de vrai, vous lisez Proust, Flaubert, Dostoïevski, Modiano et Sagan. Vous savez que tous vous parlent de la vie que mènent les adultes, mais vous savez que vous y échapperez, que la vie ne vous aura pas, parce que vous n’êtes pas si bête… Vous êtes encore de l’autre côté d’un miroir que vous vous jurez de traverser sans tomber dans les mêmes pièges décrits à longueur de romans.
La force et la poésie de Françoise Sagan, c’est d’écrire depuis ce côté du miroir : éternelle enfant qui observe le monde des adultes et son cortège d’implacables médiocrités, de joies sensuelles, de micro et macro-lâchetés, de bonheurs amoureux vite évaporés. Mais qui observe ce monde et le restitue avec la connaissance des adultes mêmes. Des années plus tard, vous relisez Sagan, Des bleus à l’âme parce que réédité avec Toxique, et vous tombez sur une phrase qui dit à peu près que la vie vous coince toujours. Vous comprenez alors que vous non plus, vous n’avez échappé à rien… et que vous auriez mieux fait de mieux lire Sagan : toute son oeuvre ne parle que de cette impossibilité- là.
C’est Toxique, journal tenu en 1957 lors de sa première cure de désintox (qui sera un échec), épuisé depuis sa première sortie et enfin réédité aujourd’hui, qui aurait dû étonner, marquer, faire événement, or c’est Des bleus à l’âme qui l’emporte. Composé de fragments, envahi par les dessins ultradatés de Bernard Buffet, Toxique pourrait même paraître anecdotique s’il ne marquait un tournant quasi historique dans la vie et l’oeuvre de Françoise Sagan : comment elle commença à se droguer, par accident, littéralement. A la suite de son grave accident de voiture en 1957, gavée de morphine pour fuir la douleur, Sagan devient accro.
Si Toxique marque le basculement d’une jeune fille fêtarde dans son propre mythe – drogues dures, dépendance, etc. –, Des bleus à l’âme est le livre de l’acceptation de ce “mythe” auquel on la renvoie toujours, mythe ou plutôt poncifs qu’elle jette à la figure de ses détracteurs avec panache, humour, et une très profonde intelligence. Bref, deux textes comme les deux extrémités d’une même corde.
Des bleus à l’âme, petite chose hybride qui, l’air de rien, est magnifique, est l’une des propositions littéraires les plus étonnantes qu’on ait lues. Sagan y tente un roman typiquement saganien à la limite du pastiche – luxe, voitures, amours faciles et cyniques, frivolité, bref, tout ce que les mauvais critiques lui reprochèrent – mais le court-circuite d’emblée d’une sorte de journal intime, de ses commentaires, de son humeur contre ces critiques mêmes, de ses pensées. Quand l’auteur fait irruption dans son roman et vous en montre les coulisses et se met à vous dire ce qu’elle pense de tout, d’elle et de l’époque – et aussi distante qu’une enfant avec le monde des adultes, elle se pose une marche au-dessus, ou un pas de côté, de l’époque même et de son esprit de sérieux, des clichés du temps (on est en 1971 et 72, mais ce temps-là vu par Sagan ressemble au nôtre – puissance d’un écrivain que de rendre le particulier universel).
Face à la vie, face au succès, “ma seule solution, et je m’en félicite vivement, était de faire ce que j’avais envie de faire : la fête. Ce fut une bien belle fête, d’ailleurs, entrecoupée de romans divers et de pièces diverses. Et là finit mon histoire. Après tout, qu’est-ce que j’y peux ? Ce qui m’a toujours séduite, c’est de brûler ma vie, de boire, de m’étourdir. Et si ça me plaît, à moi, ce jeu dérisoire et gratuit à notre époque mesquine, sordide et cruelle, mais qui, par un hasard prodigieux dont je la félicite vivement, m’a donné les moyens de lui échapper”. Echapper aux diktats de toute époque parce qu’ils vous éloignent de vous-même, au sérieux de toute époque parce qu’il vous contraint à vivre en hypocrite – trahir l’époque plutôt que se trahir soi.
“Et d’ailleurs, comment ne pas être reconnaissante à ce masque délicieux, un peu primaire, bien sûr, mais qui correspond chez moi à des goûts évidents : la vitesse, la mer, minuit, tout ce qui est éclatant, tout ce qui est noir, tout ce qui vous perd, et donc tout ce qui permet de vous trouver. Car on ne m’ôtera jamais de l’idée que c’est en se colletant avec les extrêmes de soi-même, avec ses contradictions, ses goûts, ses dégoûts et ses fureurs que l’on peut comprendre un tout petit peu, oh, je dis bien, un tout petit peu ce que c’est que la vie.”
Cette frivolité de Sagan, comme disait Jean Cocteau, est le meilleur antidote à l’angoisse – et pour être angoissé, avoir conscience de l’angoisse, l’analyser si bien, il faut ne pas être si frivole que ça. Elle avait toujours parlé du succès de Bonjour tristesse comme d’un accident. Et c’est encore un accident qui, plus tard, la mettra sur le chemin de sa chute. Et c’est peut-être le plus bouleversant message que Sagan nous aura délivré, avec son corps, avec ses livres : toute vie n’est qu’un long accident.
Toxique (Stock), 84 pages, 15€ ; Des bleus à l’âme (Stock), 176 pages, 16,50 €, en librairie le 14 octobre

les inrocks

jeudi 8 octobre 2009

La mauvaise vie, le livre sublime qui fait polémique


Le livre de Frédéric Mitterrand "La mauvaise vie", paru en 2005, a d'abord été un ouvrage à succès avant de devenir ces derniers jours objet de scandale vilipendé par le FN, puis par Benoît Hamon, le porte-parole du PS.

"La mauvaise vie", paru en 2005, a d'abord été un ouvrage à succès - près de 190.000 exemplaires - avant de se muer, après l'entrée de son auteur au gouvernement en juin, en objet de scandale vilipendé par le FN.

Dans ce récit qualifié par un critique d'"autobiographie mi-réelle, mi-rêvée", le futur ministre revisitait son enfance choyée, son adolescence hantée par les blessures que lui vaut l'homosexualité.

Il décrit son goût pour la clandestinité, l'habitude prise très tôt de payer les étreintes des garçons et ces "foires aux éphèbes" où le mépris de celui qui est payé n'a d'égal que le mépris de celui qui paye.

Parmi les scènes les plus fortes : des pages hallucinées dans des maisons closes de Thaïlande où des jeunes gens défilent devant des hommes venus du monde entier, des nuits pluvieuses à Djakarta où le narrateur cueille un "boy" aux allures de paysan athlétique.

"L’argent et le sexe, je suis au coeur de mon système, celui qui fonctionne enfin, car je sais qu’on ne me refusera pas", écrit l'auteur, face à cette profusion de chair à l'étal.

Lors de sa sortie, le livre (éditions Robert Laffont) n'avait suscité aucune des critiques dont il est l'objet de la part du FN - relayé par le porte-parole du PS Benoît Hamon -, dans la foulée du soutien apporté par Frédéric Mitterrand au cinéaste Roman Polanski en butte à la justice qui l'accuse de viol d'une mineure, une affaire remontant à trente ans.

"L'accueil de la presse avait été extraordinaire, unanime", se souvient Betty Nialet, son éditrice. "Quand on le lisait dans le corps du texte, cela n'a choqué personne. Il a été reconnu comme un vrai écrivain avec ce livre-là".

Pour elle, dans cet ouvrage, Frédéric Mitterrand "ne fait pas l'apologie" du commerce des corps, "il se torture littéralement, il pose les problèmes éthiques et moraux".

Ce succès critique s'est accompagné d'un grand succès public, avec une édition de poche et, annonce Betty Nialet, une prochaine parution aux Etats-Unis puisque la traduction en anglais du livre est en cours.

e-llico.com

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