mardi 23 juin 2009

MYTHES DECISIFS, DE DAMIEN GUILLAUME !






Damien Guillaume expose la série Mythes Décisifs, au Centre LGBT Paris Idf, rue Beaubourg 75004 PARIS, à partir du 26 juin à 18h (vernissage).

dimanche 21 juin 2009

LE CINEMA FRANCAIS ET L'HOMOSEXUALITE !


Contrairement aux Etats-Unis où la censure obligeait les cinéastes à n’évoquer l’homosexualité qu’avec prudence, le cinéma français a mis en scène dès ses débuts des gays et des lesbiennes dans tous les registres du 7è art : le Sang d’un poète de Jean Cocteau (1930), Olivia, avec Edwige Feuillère et Simone Simon (1950), par exemple. Dans les années 70, des films comme la Cage aux folles ou la Meilleure façon de marcher montrent, au-delà de la farce et du drame, une réflexion sur la condition homosexuelle, tout comme des comédies récentes (Gazon maudit, ou la série télé Clara Scheller). Mais l’histoire de la représentation homosexuelle au cinéma et à la télévision côtoit aussi la censure (les Amitiés particulières, la Religieuse...), la caricature et la provocation. Ponctué d’entretiens avec des acteurs, réalisateurs et producteurs, cet ouvrage où l’on retrouve des grands classiques, des comédies de série B, des succès populaires et des films d’auteurs retrace une histoire moins taboue et plus chaotique qu’on ne l’imagine.
Anne Delabre et Didier Roth-Bettoni sont journalistes indépendants. A. Delabre est l’auteure du guide Paris gayment (Parigramme) et de Clémentine Autain, portrait (Danger public). D. Roth Bettoni a publié l’Homosexualité au cinéma (La Musardine) et l’Homosexualité aujourd’hui Milan, coll. Les Essentiels).

(éditions Danger public)

samedi 20 juin 2009

DOMINIQUE TARLE : ROCK OFF !




La galerie est fière de présenter pour la première fois en France les images de Dominique Tarlé.
Loin d’une exposition classique, c’est le travail d’un fou de musique, d’un amoureux de l’image qui s’expose ici ! Réalisées entre la fin des années soixante et le début des seventie’s, ces photos retracent des mois de prise de vue, de soirées, de concerts, de vie partagée avec
les artistes, condition primordiale pour transmettre cette intimité, ces instants privilégiés. Dominique Tarlé, bien connu des fans des Rolling Stones pour sa célèbre série sur le groupe à Nellcôte lors de l’enregistrement d’“Exile on Main street” en 1971, a choisi d’y ajouter d’autres séries, moins connues du public, telles : John Lennon, The Who, Jimi Hendrix, Led Zeppelin, Marianne Faithfull, Eric Clapton, The Pretty Things, The Kinks...
On y retrouve l’émotion et la simplicité qui ont fait son succès.
Galerie de l'Instant, 46 rue du Poitou, 75003 Paris

BIENTOT...




http://tnrp.blogspot.com/

mercredi 17 juin 2009

MARIANNE FAITFHULL A PARIS !


Alors qu'elle donne deux concerts à la Cité de la Musique de Paris les 17 et 18 juin, Marianne Faitfhull revient sur son dernier album et sur son parcours d'égérierock.
Créé le 16 juin 2009- par Géraldine SarratiaAjouter un commentaire Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte Imprimer Envoyer à un ami
Les titres qui figurent sur votre nouvel album, Easy Come, Easy Go sont très éclectiques : vieilles chansons, classiques, groupes plus récents… C’est la musiqueque j’aime écouter. J’adore ces chansons. Je ne connaissais pas les jeunes groupes. C’était le choix de mon producteur Hal Willner, et je pense qu’il a pris de très bonnes décisions. Comme pour le titre de Black Rebel Motorcycle Club, par exemple.
Avez-vous choisi la majorité des autres titres ?
Oui : Down from Dover, Solitude, Easy Come Easy Go, Sing Me Back Home, Somewhere, Many a Mile to Freedom et Black Coffee. Nous avions déjà réfléchi tous les deux aux chansons que nous voulions depuis longtemps. Nous souhaitions réunir une très large palette de styles. Cette idée me plaisait.
Est-ce que Solitude, par exemple, était difficile à interpréter après Billie Holiday?
Je ne vous dirai pas le contraire. J’ai dû travailler très dur chez moi avant l’enregistrement à New York. Solitude était un véritable défi. A force de travailler sur les chansons, un processus très instinctif se met en place et je commence à les assimiler et à me les approprier. Je refuse de reproduire ce que font les autres.
Quand vous dites que c’est un défi, vous arrive-t-il d’être impressionnée par certaines chansons ?
Bien sûr, je suis une fan à l’état pur. Je suis très impressionnée. J’ai dû rester prudente, avec Black Coffee par exemple. Je n’ai pas écouté la version d’Ella Fitzgerald, car j’aurais été submergée. Elle est tellement géniale. Elle donne tout. J’ai donc écouté la version de Bobby Darin.
Y’a-t-il un bon moment dans la vie pour chanter certaines chansons ?
Oui, je pense que c’était vraiment le bon moment pour la plupart des chansons de cet album. Pendant longtemps, j’ai pensé qu’il était préférable que j’écrive mes propres textes. C’est ce que j’ai fait pendant des années. Mais cette fois-ci, je n’en avais pas envie. J’en avais assez de mes propres créations. Ce n’est pas intéressant de ne jamais regarder ailleurs. J’ai donc trouvé des chansons d’autres artistes qui expriment ce que je ressens. C’était une expérience très agréable.
Il y a beaucoup d’invités sur votre album : Antony Hegarty, Sean Lennon, Rufus Wainwright, Teddy Thompson. Antony et Rufus, par exemple, appartiennent à la nouvelle génération. Est-ce que c’était important pour vous de chanter avec eux ?
Je ne l’avais pas vraiment planifié. Cela s’est fait comme ça. Hal les connaît, mais moi aussi. C’était une très bonne idée. C’est toujours une bonne idée de demander à quelqu’un de m’accompagner, car j’ai une voix très étrange. Ce sont tous d’excellents chanteurs. J’ai adoré chanter avec Keith Richards, aussi. C’était un moment unique. Nous avons perdu tant de nos amis. Nous sommes encore en vie et nous parvenons à faire quelque chose de bien. Je suis ravie.
Même si vous n’aviez rien planifié, est-ce que c’est important pour vous de rester en contact avec la nouvelle génération ?
Tout à fait. J’étais allée voir Antony Hegarty en concert il y a quelque temps et c’était merveilleux. C’était régénérant. C’était comme boire un grand verre d’eau fraîche.
Vous êtes toujours une icône ?
J’essaie de ne pas penser à ça, ça me dérange. Ce sont mes amis, c’est tout.
Je pense que c’est un peu ridicule de croire en sa propre légende. Je préfère ne pas m’étendre là-dessus en général, même si je sais que ça existe. Madonna croit en sa propre légende, par exemple. Cela ne me correspond pas. Elle en fait trop. Elle doit penser qu’elle vaut mieux que tout le monde, qu’elle incarne une sorte d’être sacré. Certaines grandes stars se laissent emporter par la religion : « Vous êtes l’élu, vous avez été choisi pour faire ce travail ». Quelle horreur ! Je préfère rester à ma place.
Avez-vous enregistré la plupart des morceaux en une seule prise, comme à votre habitude ?
Non, seulement Solitude. Les autres en deux à quatre prises. Nous avons travaillé très dur, nous avons enregistré trois chansons par jour.
Est-ce que c’était un enregistrement live ?
Plus ou moins. Mais j’ai dû refaire une ou deux chansons. J’ai commencé à tomber malade à New York. J’ai passé Noël couchée à regarder des DVDs. Le dernier jour de l’enregistrement, j’avais la voix très fatiguée. Nous avons donc réenregistré Black Coffee à Paris. Mais tout le reste a été enregistré en live. Cela donne une énergie hors du commun.
ur le DVD qui accompagne l’album, vous dites que votre grand-mère vous a emmenée voir West Side Story quand vous aviez 8 ans…
Je crois que c’est ce jour-là que j’ai décidé de travailler dans la musique ou le théâtre. C’était tellement magique. Je suis tombée amoureuse de cet univers. J’ai adoré cette idée de réunion entre la scène et tout ce qui se passe derrière.
Vous avez commencé par la musique pop. Quelle a été la réaction de votre famille ?
Ils n’étaient pas impressionnés du tout. Des années plus tard, après la mort de mon père, j’ai découvert qu’il avait constitué de merveilleux albums avec des tonnes de coupures de journaux. Tout ce que j’ai fait dans ma vie se trouve dans ces albums. Mais si je ne me trompe pas, je pense que ce que mon cher père aimait vraiment, c’est que grâce à moi, son nom était devenu célèbre.
Quand vous étiez enfant, saviez-vous que votre père était un agent secret ?
Non, je ne l’ai su que plus tard. Et c’était très difficile de faire parler mes parents. Ils ne voulaient pas aborder le sujet. Quand on est agent secret, on doit se taire.
Pourquoi avez-vous été attirée par la musique pop ?
Je ne l’ai pas été. J’ai été découverte. Je n’envisageais pas les choses comme ça. Je voulais faire de la comédie musicale au départ. Je voulais faire des études avant de me lancer. J’ai sauté cette étape, et c’est quelque chose que je regrette. Je me suis instruite toute seule en matière de théâtre, de musique, de cinéma. Mais j’aurais adoré aller à l’université.
Dans vos mémoires, vous parlez de votre mère et de votre volonté de prouver votre identité à tout prix.
J’aimais profondément ma mère. Mais avec le recul que j’ai maintenant, je me rends compte qu’elle était assez narcissique et que j’étais une sorte d’extension d’elle-même. J’avais besoin de me distinguer, et c’est ce que j’ai fait.
Pensez-vous que la musique pop et le fait de devenir une chanteuse a joué un rôle dans cette séparation ?
Oui, car c’était totalement inconnu pour ma mère. Elle ne comprenait pas. C’était tout nouveau, pour tout le monde d’ailleurs.
Dans votre livre, vous dites avoir été très surprise de la façon dont les années 1960 sont devenues historiques.
J’étais très jeune et je ne réfléchissais pas à l’époque. Je ne me doutais pas que les gens seraient aussi fascinés par la suite. J’aurais dû. Il y a tant de musiciens qui ont fait des disques extraordinaires. C’était une époque très intéressante, bien sûr. Et comme c’est un univers assez restreint, nous nous connaissions tous.
Mais vous préfériez malgré tout les années 1950 ?
C’est vrai. Le début des années 1950, surtout. Les habits, la musique. Ce n’étaitpas aussi rigide que certains le pensent. Si les années Eisenhower n’étaient pas des plus amusantes, il y avait à côté un véritable mouvement alternatif, avec Lenny Bruce, Coltrane, Miles Davis…. Ce que j’aimais dans les années 1960, cependant, c’était leur côté obscur.
Vous écrivez aussi que vous aviez hâte de grandir
Je pensais qu’être adulte se résumait à fumer, boire et faire l’amour. Je voyais ça d’un œil extérieur. Il m’a fallu du temps pour devenir adulte. Ce n’est que récemment que j’ai gagné en maturité.
Que pensez-vous de l’époque actuelle en termes de créativité ?
Je sais qu’il y a beaucoup d’artistes intéressants, qui sont presque tous sur mon album d’ailleurs (rires). Mais dans l’ensemble, je trouve que la culture de masse est quelque chose d’horrible. Cela a toujours été comme ça, cependant. Il y avait beaucoup de déchets aussi dans les années 1960.
Avez-vous des projets cinématographiques ?
Non, je n’arrive pas à faire plusieurs choses en même temps. Mais peut-être que si on me proposait un rôle vraiment extraordinaire, je l’accepterais.
Lorsque vous regardez en arrière aujourd’hui, que pensez-vous de votre vie ?
Je crois que j’ai eu une très belle vie jusqu’à présent. J’espère qu’elle va durer le plus longtemps possible. J’adore ma vie.
Et est-ce que vous vous aimez ?
Un peu plus qu’avant. C’est une question difficile. Mais je crois que ma confiance en moi s’améliore progressivement. Je ne pourrai jamais dire « Je m’adore ». Mais j’ai au moins envie d’entretenir une bonne relation avec moi-même.
Que pensez-vous que Marianne Faithfull ferait si elle avait pile 20 ans aujourd’hui ?
Je ne sais pas si je pourrais refaire ce que j’ai fait. J’ai vraiment eu beaucoup de chance !

Traduction : Béatrice Catanese

(*) Mémoires, rêves et réflexions. Editions Bourgois, mai 2008.
les Inrocks

mardi 16 juin 2009

LES GARCONS DE LA PISCINE, DE LOUIS DUPONT !


«Les Garçons de la Piscine» sortent mardi en DVD. Nous sommes allés à la rencontre de Louis Dupont, réalisateur et auteur de ce documentaire exaltant sur une discipline méconnue: la natation synchronisée masculine.
Avec un titre pareil, on pense tout de suite à des corps musclés et à des petits slips de bain moulants. Mais Les Garçons de la piscine, c'est bien plus que ça. Avec le souci des plans toujours impeccables, sur un fond musical soigné, ce documentaire retrace le quotidien de Fabrice, Jean-Philippe et Tom, trois athlètes gays, accros à la nation synchronisée, une discipline habituellement considérée comme exclusivement féminine. Au bout du compte, ce récit nous plonge au cœur d'une belle histoire de confiance et de passion entre les trois nageurs et leurs coaches Hélène et Isabelle, depuis les entraînements à Paris jusqu'aux EuroGames de Barcelone de l'été 2008. Retour sur les coulisses de ce tournage.
TÊTU: Pourquoi avoir fait le choix de faire ce film sur la natation synchronisée masculine ?
Louis Dupont: Cela faisait longtemps que j'en avais envie. Il faut savoir que j'ai un peu pratiqué la natation synchronisée en 1998, au tout début de la section natation synchronisée de Paris Aquatique. A l'époque j'avais été impressionné par la performance sportive des garçons. Ce film est une sorte de témoignage que je laisse. De plus il était intéressant pour une fois de traiter d'une discipline dans laquelle on ne pense pas à y trouver des hommes. Cela me permettait d'aborder la discrimination sous toutes ses formes, qu'elle soit physique, sexuelle, par l'âge, etc.

«Les Garçons de la Piscine» est aussi un excellent moyen de réflechir sur la représentation du corps. Le sport est lié aussi à l'histoire de ma famille. Mon grand-père avait été footballeur international et entraîneur de l'équipe de France avant d'être un artiste sculpteur. Le culte du corps, de son bien être et sa représentation font donc aussi partie de ma culture familiale. Il fallait que je fasse un film sur le corps et le sport - ici la natation - en liant ces deux champs à travers l'art cinématographique.

À regarder ta filmographie, la thématique du corps masculin revient sans cesse. Pourquoi un tel intérêt?
D'abord par cet héritage artistique et culturel familial dont je viens de parler. Ensuite je pense que dans dans une société où le corps est souvent confiné à un objet esthétique, il est important de mener une réflexion sur ce thème : c'est à travers nos sens, et donc notre corps, que nous sentons, désirons, agissons, exprimons et créons ! En tant qu'homosexuel j'ai eu du mal à trouver pour mon corps, confronté à des difficultés d'orientation sexuelle, une place dans la société. C'est la même chose dans mon travail de réalisateur : je me pose toujours la question de la place du corps dans l'architecture de mes plans.

C'est vrai aussi qu'ado je dessinais les corps des garçons que je désirais et je punaisais les dessins sur le mur de ma chambre. C'est devenu une obsession lorsque j'ai travaillé à Nice, dans une structure associative avec de jeunes prostitués masculins. J'ai découvert des garçons qui prenaient conscience de leur existence à travers le désir qu'ils entraînaient chez les autres et d'autres - très beaux - qui tentaient de se salir et s'auto-détruire à travers la prostitution. C'est quand j'ai perdu un de ces jeunes qui faisait partie de l'atelier artistique que j'animais que je me suis vraiment posé la question du beau et celle du langage du corps.

J'ai donc commencé par traiter au début mes angoisses nées de cette confrontation avec les jeunes prostitués et leurs corps salis à travers de courts films expérimentaux. Dans Les souffrances en 2000 j'ai filmé le narcissisme d'un jeune prostitué qui se fait agresser avant de trouver une forme de rédemption dans son travail. Dans Les Garçons de la plage, réalisé en 2004, lors de la canicule mémorable, je met en scène de jeunes hommes, paradant sur le front de mer de stations balnéaires du nord de la France. Le film suggère bien à travers le montage et la bande son l'angoisse latente générée par la fragilité des corps. Dans d'autres films je confronte le corps à la maladie (Paul ou le curieux compagnon, 1998), à la mémoire (Memosium, 2002), puis au langage (Bouche-à-bouche, 2006) et à la religion (A est grand, 2005). Si mes films s'apparentent parfois à des rites de conjuration, au fond c'est bien cette fragilité qui m'intéresse et me touche.
Comment as-tu rencontré les 3 nageurs ?
C'est par un ami membre de Paris Aquatique que j'ai rencontré Tom. J'ai ensuite fait la connaissance au cours de ses entraînements de ses acolytes, Jean-Philippe et Fabrice et aussi d'Isabelle Girault et d'Hélène Martin, leurs entraineurs. Outre leur travail et leur performance, c'est leur complicité qui m'a touché.
Comment les as-tu amenés à se livrer face à ta caméra, lors des entrainements et dans leur intimité?
Je me suis inséré peu à peu dans leur quotidien en les filmant tout d'abord à l'entraînement pour trouver mon point de vue et mon esthétique puis dans leur intimité en les interrogeant sur leur parcours. Ils m'ont très rapidement accepté dans leur univers tout au long des mois de tournage, tellement que je crois même qu'il leur arrive de regretter maintenant mon absence !
Les responsables et membres du Club Paris Aquatique m'ont énormément facilité la tache par leur accueil et leur aide pendant le tournage. Sincèrement je me sens bien avec eux et je comprends ce que peuvent apporter ces structures aux homosexuels et aussi aux autres (car ces clubs sont ouvert à tous) : l'épanouissement libre.
Pourquoi privilégies-tu le docu à la fiction dans ta démarche cinématographique?
Je n'aime pas les classifications ni les étiquettes. Je travaille d'une manière assez libre. mes films se construisent autour d'un axe libertaire. Je suis un filmeur, et je filme généralement ce qui me touche. la plupart de mes films sont souvent des actes spontanés. Ils s'apparentent donc à des documentaires.
La fiction entraîne souvent un processus de fabrication quasi commerciale et un développement lourd et parfois long, alors que j'aime que les choses m'échappent au niveau de la forme et du fond. Je trouve qu'une scène réglée est une scène morte. Chaque accident révèle toujours une part de poésie qui me touche. Même si j'admets que certains peuvent avoir du mal à s'y retrouver, je suis très à l'écoute de ces moments là et ils peuvent m'imposer la facture du film. Mon corps est aussi un éléments important de mon filmage : je travaille toujours caméra à l'épaule et mon corps participe activement au mouvement de la caméra. Je fais "corps" avec ma caméra donc !
Et pour «Les Garçons de la Piscine», comment t'y es-tu pris? Pour les plans dans l'eau par exemple?
Pour «Les Garçons de la Piscine», c'est un peu différent. Cette fois-ci j'ai travaillé en étroite relation avec mon producteur Corentin Sénéchal. Pour certain plans subaquatiques j'ai demandé l'aide d'un plongeur, Serge Hubert. Nos trois partenaires financiers sont le ministère de la santé et des sports, la fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent et Daniel Chabannes de Sars d'Epicentre films. Même s'ils m'ont laissé une entière liberté de réalisation, j'avais un message à faire passer et je tenais à ce que le film soit lisible par le maximum de monde.
Je tenais à partager le parcours de ces trois garçons attachants et épanouis, et la passion de leurs entraîneuses, l'importance du tissu associatif sportif gay et lesbien et son ouverture. Je voulais pour ce premier grand documentaire (à ma connaissance) sur le sport et les homos une image décomplexée des gays. J'ai donc répondu à certaines contraintes narratives classiques tout en n'abdiquant pas évidemment ma propre signature pour faire passer un message fort. Et je pense que cela a fait beaucoup de bien à mon cinéma ...
D'abord comédien, puis enseignant d'art dramatique à Nice, Louis Dupont a commencé en 1997 une carrière de réalisateur spécialisé dans le super-8, fortement orientée vers le cinéma expérimental. Les Garçons de la piscine sont dans la lignée de deux de ses précédentes œuvres, Les Garçons de la Plage (2004) et les Pin'Up Boys (2007), également disponibles en DVD (Les Films de l'Ange).

tetu.com

TOM FORD VA REALISER A SINGLE MAN, D'APRES CHISTOPHER ISHERWOOD !


Le sulfureux Tom Ford va réaliser une adaptation au cinéma d’un roman de Christopher Isherwood, A Single Man. Le tournage a débuté depuis quelque jours à Los Angeles. Ford avait annoncé publiquement qu’il souhaité passer derrière la camera quand il a quitté Gucci en 2004. Il a acquis les droits cinématographiques il y a un an pour A Single Man. Le roman se concentre sur un homme gay qui, après la mort soudaine de son partenaire, est déterminé à continuer dans sa routine habituelle, que l’on suit dans une de ses journée ordinaire dans le sud de la Californie, au début des années 60.

THE NAKED RABBIT ... SUITE !





http://tnrp.blogspot.com/

lundi 15 juin 2009

TOUT SUR LE NOUVEAU SARAH WATERS !


Au mois de juin dernier, les murs du métro londonien étaient couverts d'affiches annonçant la sortie de Little Strangers, le nouveau roman de Sarah Waters. Un détail plus qu'anecdotique. En mettant en scène des héroïnes lesbiennes dans l'Angleterre victorienne, Sarah Waters s'est imposé comme une des écrivaines les plus lues du Royaume-Uni. Héritière spirituelle de Daphné du Maurier, Waters cisèle des romans historiques raffinés comme des camées, où les amours entre femmes prennent toute leur place.Son dernier roman, The Litttle Strangers, est une troublante histoire de fantômes où Waters s'affirme comme un maître du suspense et de l'observation sociale.
TÊTUE: Vos trois premiers romans: Tipping the Velvet, Affinity et Fingersmith, qui vous ont rendue célèbre, mettent en scène des amours lesbiennes dans l'Angleterre victorienne de la fin du 19e siècle. Qu'est-ce qui vous a particulièrement inspiré dans cette époque?
SARAH WATERS: C'est une époque passionnante car l'homosexualité est encore cachée, et pourtant elle commence à se définir d'une façon moderne. Les mots hétérosexualité et homosexualité n'ont été forgés que vers 1860. À ce moment là, la sexualité commence à devenir une identité, ce qui va permettre à certaines personnes de se définir comme homosexuelles, et de constituer des amitiés et un réseau de relations. On peut regarder le 19e siècle et y voir des aspects de la vie lesbienne qui semblent très familiers, comme dans Caresser le Velours, qui imagine un monde plein de lesbiennes dans le Londres des années 1890. Mais il y a aussi des zones plus sombres, où les femmes vivent leur désir pour d'autres femmes de façon solitaire et anxieuse. C'est ce que j'ai exploré dans Affinités. Ce mélange entre contraintes et possibilités nouvelles rend cette période fascinante, et propice à écrire de bonnes histoires.

Votre nouveau roman, The Litlle Strangers, tout comme Ronde de Nuit, se passe dans les années 1940. Cette période tragique a-t-elle aussi été l'occasion d'une émancipation pour les gays et lesbiennes? Absolument. Même si les temps étaient très durs, c'était aussi une époque de grande excitation et de libération. Les gens se sont habitués à vivre différemment. Ils savaient que leur amante(e) pouvait littéralement se faire descendre à chaque instant, et ils sont devenus plus audacieux, moins préoccupés par les conventions sociales. Quentin Crisp parlait de la guerre comme d'une grande époque pour se faire des mecs, et le couvre-feu a offert plein d'opportunités, pas seulement aux hommes. Pour les femmes en particulier, la guerre a apporté plein de choses excitantes : des métiers habituellement réservés aux hommes, une camaraderie entre filles, des voyages. Paradoxalement, il est devenu plus dangereux d'être gay une fois la guerre terminée.

Pour la première fois, votre nouveau roman ne met pas en scène de lesbienne ..Aviez-vous peur d'être catégorisée, ou bien était-ce une sorte de challenge? Vous savez, j'ai un doctorat sur la littérature gay et lesbienne britannique, mes cinq premiers romans mettent en scène des amours saphiques, alors si j'avais peur d'être catégorisée comme écrivaine lesbienne, je m'en serais préoccupée plus tôt! Les étiquettes ne me dérangent pas, à partir du moment où on ne s'arrête pas à ça ! Disons que c'est plutôt l'intrigue qui a voulu cela. Le roman se passe à la même époque que Ronde de Nuit, mais à la campagne, dans une grande demeure que les propriétaires- désargentés et sans domestiques- n'ont plus les moyens d'entretenir. Et comme si cela ne suffisait pas, des choses effrayantes se passent dans la maison. C'est une histoire de fantôme, ou plutôt, de maison hantée. Quant à l'héroïne Caroline Hayres, est-elle vraiment hétérosexuelle? Je pense qu'elle a un vrai potentiel lesbien, mais que c'est plutôt une hétéro maladroite. Mais rassurez-vous, je n'ai pas abandonné les lesbiennes. J'y reviendrai très bientôt, probablement dans mon prochain livre.

Avez-vous le sentiment d'appartenir à une scène d'écrivaines britanniques lesbiennes?
Oui j'ai l'impression de faire partie d'un cercle très amical d'écrivaines lesbiennes britanniques. Il y a beaucoup d'auteurs de talent comme Ali Smith, Charlotte Mendelson, Carol Ann Duffy, ou Val McDermid... Nous vivons une époque vraiment privilégiée pour la littérature lesbienne.

Little Strangers de Sarah Waters (Virago Press), uniquement en langue originale (anglais) pour l'instant.

tetu.com

samedi 13 juin 2009

L'USINE A REVES, DE FRANCOIS RIVIERE !


Hollywood, années 1950. Le singulier destin d’un enfant-acteur qui va se perdre dans les troubles mirages de « l’usine à rêves ».
Bibliophile et misanthrope, Charles Dulac vit dans ses souvenirs : il a été, dans une autre vie, enfant-acteur aux grandes heures de l’industrie hollywoodienne. Héros d’une série télévisée à succès, il a connu là-bas toutes les « premières fois » qui déterminent l’adulte que l’on deviendra. De cette gloire éphémère ne lui restent que les vieilles bobines super 8 de Little Charlie detective qu’il se repasse en boucle dans sa grande villa solitaire, quelques images ensoleillées de la dolce vita version L.A. et le souvenir, obsédant, du drame qui a brisé sa carrière et broyé sa vie. Or voilà que resurgit un fantôme de ce trouble passé que Charles espérait à jamais enfoui dans les replis de sa mémoire...
Construit en un jeu de miroirs où se mêlent passé et présent, rêve et réalité, la « mauvaise vie » de Charles Dulac se lit comme un polar psychologique brillamment inspiré de la littérature policière anglaise si chère à François Rivière, l’auteur d’Olivia Sturgess. Hommage à la littérature, au cinéma et au way of life anglo-saxons, nostalgie des héros de l’enfance qui ne nous quittent jamais tout à fait, fascination pour les personnages doubles et les existences entravées par leurs propres démons : L’Usine à rêves est le roman le plus personnel du biographe remarqué d’Agatha Christie, Patricia Highsmith et Enid Blyton.

samedi 6 juin 2009

UN PASSAGER CLANDESTIN, DE PHILIPPE MEZESCAZE !


Un adolescent de quinze ans, le temps d’un été à Paris, en 1967.

Il vit dans le quartier des Champs-Élysées, rue de Marignan, entre le grand appartement déserté d’Eva Carson, vieille femme, impotente et monstrueuse, dont s’occupait sa mère, et l’étage des bonnes, désormais désert, lui aussi, car bientôt transformé en appartements de rapport.

L’adolescent solitaire vit dans le souvenir et l’obsession d’un garçon qu’il a rencontré dans le pensionnat chic où Marlène Dietrich l’avait inscrit. Celle-ci, amie d’Eva Carson, vit cloîtrée dans son appartement de l’avenue Montaigne et veille de loin sur lui.
Le garçon ne sort que le soir, et déambule dans le quartier, au gré des rencontres, belles ou moins recommandables, qui l’aident à grandir et à trouver un chemin peut-être intranquille, mais apaisé.
Nous suivons ce passager clandestin au long de ses errances dans un Paris aujourd’hui disparu, quand les Champs Élysées étaient, bien sûr, la plus belle avenue du monde, avec ses lieux tels le Drugstore Publicis ou le Pub Renault.
Dans ce beau roman douloureux et quasi aérien, Philippe Mezescaze nous emmène avec lui dans une promenade à la Modiano. Quelque chose de définitivement passé et qui pourtant parle à chacun de nous.

vendredi 5 juin 2009

LA FRONTIERE DE L'AUBE, LE DERNIER PHILIPPE GARREL, AVEC LOUIS, SORT EN DVD !


Louis Garrel et Laura Smet partagent l'affiche du drame La frontière de l'aube, un film de Philippe Garel à retrouver maintenant en DVD. L’histoire : "Une star vit seule chez elle, son mari est à Hollywood et la délaisse. Débarque chez elle un photographe qui doit la prendre en photo pour un journal…

Avec Louis Garrel, Laura Smet, Clémentine Poidatz, Emmanuel Broche,Olivier Massart, Juliette Delègue.