samedi 28 février 2009

LE NOUVEL OPUS DE LOUIS DUPONT SORT EN MARS !

SUR NOS ECRANS...


Twins on the road... S'inspirant du road-movie hollywoodien des années 1970, le cinéaste Pascal-Alex Vincent signe un premier long-métrage aux allures boursouflées de tout petit film indépendant français à la limite de l'autisme et dont la prétention laisse souvent perplexe. Prenant le pari de suivre deux frères jumeaux à travers un périple un brin fantaisiste, métaphore d'un rite d'apprentissage où les rencontres vont marquer les différences de deux êtres a priori semblables, le film tente de nous convaincre d'un acquis : les jumeaux ne sont pas deux êtres identiques... Ah bon ?! Mis en image à la manière d'une pub pour un parfum Kenzo, célébrant le corps masculin à outrance et sombrant dans les poncifs les plus fâcheux, Donne-moi la main se fourvoie intégralement et perd le chemin de sa dimension initiatique. Un premier film qui ne donne pas très envie d'en savoir plus...

DONNE-MOI LA MAIN
Un film de Pascal-Alex Vincent
Avec Victor Carril, Alexandre Carril, Anaïs Demoustier
Durée : 1h20
Date de sortie : 18 Février 2009

Antoine et Quentin, frères jumeaux de 18 ans, décident, à l'insu de leur père, de se rendre à pied en Espagne afin d'assister aux funérailles de leur mère qu'ils ont peu connue. La route va mettre à nu leurs différences de manière insoupçonnée.

vendredi 27 février 2009

ANSGAR A LA SCHOOL GALLERY, 81, RUE DU TEMPLE DANS LE 3EME ARRONDISSEMNT



Couleurs saturées et contrastes subtils, mises en scène sophistiquées, modèles à la beauté idéale : a priori, les photographies d’Ansgar, artiste allemand vivant aujourd’hui à Düsseldorf, relèvent du très beau cliché de mode. Pourtant, il ne faut pas s’attarder bien longtemps devant elles pour se laisser saisir par le doute. Il se pourrait bien que sous les apparences lisses et pop, cette beauté factice soit un piège, celui de la séduction du premier regard, qui, si nous y consentons, nous entraînera bien au-delà des conventions attendues.
scillant entre relecture de la peinture classique, de Rubens à David en passant par Delacroix, et transpositions de mythes fondateurs, les photographies d’Ansgar agissent dans une sorte de transversalité, opérant d’emblée une transubstantialisation de l’image, quand la photographie devient tableau parabolique.
Son travail joue avec l’Histoire de l’art empruntant ses codes iconographies au baroque, au kitsch, au gothique ou au pop, ou encore à l’ambiance du cinéma expressionniste, comme dans sa série « Angel-Demon ». Dans une ambiance de bal des vampires, Ansgar modèle ombres et lumières, renverse les valeurs, sur le thème romantique de la beauté du diable.
Dans la série « Xmas », l’artiste mêle clins d’oeil et références dans une mise en scène foisonnante. Dans « Crusade », par exemple, crâne et billets de banque rappelle le thème classique de la vanité, les armes, celui du pouvoir. Chez « Salome », les éléments de la nature morte au pied du modèle sont reconstitués « plus vrais que nature » !
Le caractère transgressif de cette série, censée évoquer l’avènement du Christ, fait se côtoyer imagerie religieuse et fantasme à connotation sexuelle, et, provoquant le trouble, questionne le sentiment mystique, suggère des liens entre beauté sacrée et beauté profane, que toute religiosité réprouve.
Ansgar définit souvent son travail comme une longue quête de beauté. Ce faisant, il en appelle tout aussi souvent à des épisodes bibliques, allant jusqu’à se mettre en scène en Christ, ou en Jean-Baptiste décapité. Etrange coïncidence : Ansgar (de son véritable prénom, étymologiquement « lance de Dieu » !), est le nom d’un saint qui, aux environs du VIIIe siècle, fut missionnaire du christianisme dans les pays du Nord. Mais bien loin de quelque évangélisme, le photographe, à l’instar de Nietzsche, considère la religion comme une réaction immature, et la beauté hic et nunc une manière d’affirmer la puissance de l’être humain.
Revisiter ainsi les mythes religieux peut être appréhendée comme une manière de se réapproprier la beauté de l’histoire, une manière de libération du religieux. Cette réappropriation de la beauté par la désacralisation n’exclut pas la spiritualité, car pour Ansgar, fidèle à une certaine tradition philosophique, le beau et le bon et le vrai sont liés, de la même manière que les choses n’existent que par contraste, ou par polarité.
« Lorsque je relâche le déclencheur de mon appareil photo », explique-t-il, « j’ai parfois l'impression que j'ai attrapé un petit aperçu de la véritable beauté. Souvent, cela implique des éléments qui sont à première vue "laids" ou pas beaux. Car la beauté ne saurait exister sans son contraire. Quand ces deux aspects de la vie se rassemblent (comme bon / mauvais, lumière / obscurité, jour / nuit, vie / mort, etc.) quelque chose de beau peut sortir de l'intégralité de cette polarité ».
Si la plupart des photos d’Ansgar soulèvent un puissant sentiment d’étrangeté, ce n’est pas seulement, comme dans la série « Xmas », dans laquelle sont projetées des images en arrière plan du modèle, par les effets induits techniquement, c’est surtout par cette irruption de l’irréalité dans le réel, sa charge fantasmatique ou onirique, ces collisions entre l’image, la forme et le contenu.
Dans la série « Révolution », cela entraîne de saisissants contrastes, des fractures insolites entre le sujet - un portement de croix, une Marie-Madeleine - et le lieu de la scène, Times Square, épicentre du spectacle de la consommation (Entertainment and shopping). En revisitant ainsi dans le contraste cette double mythologie, Ansgar les décontextualise et mutuellement, faisant appel à un système d’images contemporaines ancré dans une esthétique des apparences et reconsidérant dans le même temps nos systèmes de valeurs. Est-ce à dire qu’aujourd’hui, Jésus, ou le Che, serait une femme ?

LA CENSURE A FRAPPEE !


Lors de la rediffusion de la cérémonie, un bouquet satellite asiatique a pris l'initative «pour ne pas offenser la sensibilité des marchés», de couper le son sur les discours militants de Sean Penn et du scénariste de «Harvey Milk».
Les gays asiatiques se sont indignés après que le grand bouquet satellite de chaînes asiatiques STAR a censuré les mots «gay» et «lesbienne» des rediffusions des Oscars, en coupant le son aux moments concernés. Lors de leurs discours de remerciement qui ont suivi l'attribution de leurs Oscars du meilleur acteur et du meilleur scénario pour le film Harvey Milk, Sean Penn et Dustin Lance Black (photo), avaient en effet multiplié les messages de soutien aux personnes LGBT. C’est un critique d'art malaisien, Pang Khee Teik, qui a envoyé mercredi 25 février une lettre de protestation contre cette censure à plusieurs groupes de médias asiatiques. Des internautes gay-friendly ont ensuite réagi sur des forums de discussion, notamment en Inde et à Singapour. La porte-parole du bouquet satellite STAR, qui émet dans 53 pays d'Asie, a déclaré : «Nous ne voulions offenser personne (…) mais la chaîne a la responsabilité de prendre en compte les sensibilités de tous les marchés». Les discours en direct avaient cependant été diffusé dans leur intégralité.

têtu.com

jeudi 26 février 2009

RETROSPECTIVE ANDRE TECHINE A LA CINEMATHEQUE


Venu de la critique et de la cinéphilie, André Téchiné est l'auteur aujourd'hui de plus d'une vingtaine de films romanesques, où la psychologie est au service de la peinture de caractères singuliers plongés dans des contextes précis.

C'est l'été 1993. André Téchiné a 50 ans et déjà plusieurs vies, plusieurs vies de cinéaste. Il est en train d'en inventer une nouvelle, en racontant sa propre histoire, en la réinventant dans les lumières et tremblements du romanesque, en changeant de vitesse et d'échelle. Comme il a toujours fait, c'est-à-dire à chaque fois d'une manière différente. Cela portera deux noms, Le Chêne et le roseau, version courte pour la télévision et Les Roseaux sauvages, version longue pour le cinéma. On dira à ce moment qu'il s'agit d'une renaissance, et ce sera vrai. Mais la renaissance est son histoire même : celle d'une croyance de feu dans les puissances du cinéma, où il n'est d'autre hypothèse que de se brûler, et de mourir, pour renaître - puisque qui dit plusieurs vies dit aussi plusieurs morts, et le personnage dont on parle ici, André T., est mort plus d'une fois. L'épigraphe d'un autre de ses films renaissances, Rendez-vous, le disait explicitement : "Si le grain ne meurt...".

Les premiers films, de Paulina s'en va à Barocco

André T. est bien en effet un personnage romanesque, d'un roman qui tiendrait à la fois de Balzac et de Cocteau. Il est un héros du roman vrai du cinéma. Sa première vie de cinéaste commence à Paris, lorsqu'il y "monte" de son sud-ouest natal, comme débarquent dans la capitale tant de personnages de roman. Il vient à Paris pour le cinéma, pour préparer le concours de l'Idhec, rate le concours mais pas le cinéma, puisqu'au même moment il réussit l'entrée dans les pages des Cahiers du cinéma en prenant la défense du nouveau film de Truffaut d'alors, La Peau douce. Comme Truffaut et tant d'autres, il commencera à faire des films en écrivant aux Cahiers, continuera en suivant le même chemin d'exploration, avec son premier long-métrage. Paulina s'en va, réalisé en 1969 avec Bulle Ogier et présenté la même année au Festival de Venise, est une étude de visage et d'angoisse de vivre, et un pari sur les puissances narratives et sensorielles que recèlerait le fait de savoir bien filmer une actrice - ou un acteur, mais surtout une actrice. Le film n'est pas bien accueilli, il ne sortira que six ans plus tard, entre-temps se sera produite la première renaissance d'André Téchiné.

Elle s'intitule Souvenirs d'en France (1975), si l'ombre de Jean Renoir y rôde, la renaissance se fait surtout sous influences extra cinématographiques, celles de Bertolt Brecht et de Roland Barthes, donc de questions de récits et de représentation. Les influences sont théoriques, le résultat est joyeux et vivant, grâce à la première interférence réussie entre autobiographie - il y a plus d'une similitude entre l'entreprise que possède la famille de Téchiné et celle que dirige Jeanne Moreau - et rencontre féconde avec des interprètes : mademoiselle Moreau donc, et ô combien, mais aussi Marie-France Pisier, Orane Demazis, Hélène Surgère, Michèle Moretti, Françoise Lebrun (casting qui est à lui seul une déclaration d'amour à une certaine histoire du cinéma). Téchiné pense avec audace les manières de mettre en scène, et en même temps ressent et affronte le mystère des acteurs - et en particulier de ceux chez qui vibre cette flamme particulière qui fait qu'on les appelle des stars. Il invente un cinéma aux confins de cette recherche savante et de ce saut dans l'abîme, qui se continue avec Barocco (1976) où Isabelle Adjani et Gérard Depardieu (au carré) sont eux-mêmes le territoire fantastique qu'explore le film.

Rester fidèle en se renouvelant

Sur quoi, André Téchiné réalise son premier chef-d'oeuvre, violemment rejeté par une époque aussi crétine et aveugle que la nôtre : Les Soeurs Brontë (1979) invente avec trois immenses actrices (Huppert, Adjani, Pisier) un cérémonial pervers au centre duquel se trouve la création et la mort, au centre duquel se trouve celui vers qui toutes les forces convergent et qui en mourra, Branwell (Pascal Greggory), le frère parmi les soeurs, le garçon entre les femmes artistes elles-mêmes encerclées par la société puritaine de leur temps. Puisse la rétrospective de la Cinémathèque rendre aujourd'hui sa juste place à cette oeuvre cruelle et étrange, digne d'Ophuls...

Battu à plates coutures par les accusations absurdes qui accueillent le film, Téchiné renaît à nouveau grâce à la rencontre avec Catherine Deneuve, qui deviendra sa meilleure partenaire de création : Hôtel des Amériques (1981) est le premier des six films qu'ils feront ensemble au cours des quelque 30 ans qui viennent (sans compter nombre de projets inaboutis). Entre Téchiné et Deneuve, d'Hôtel des Amériques à La Fille du RER (2009), se joue une autre version de cette même histoire à l'oeuvre dans chaque film, cette invention d'un territoire entre un corps et un visage qui changent avec le temps et les explorations narratives d'un auteur qui se reste fidèle en se renouvelant. La dimension tragique de ce processus, celle de la mort au travail, est au centre du film de 1981, et comme soulignée par le fait que ce sera le dernier grand rôle de Patrick Dewaere.

Téchiné tente alors des projets qui n'aboutissent pas, expérimente du côté du théâtre (La Matiouette, 1983, L'Atelier, 1984), et retrouve un autre élan en inventant une histoire de fantômes qui est en même temps celle d'une naissance, à la vie et à l'art, et de fait la naissance d'une autre grande actrice, Juliette Binoche : Rendez-vous (1985). La renaissance au prix de l'imaginaire, les aventures extraordinaires d'un visage, le cinéma comme trace douloureuse et comme arme, les irruptions du fantastique dans le quotidien organisent ensuite Le Lieu du crime (1986), auquel fait pendant Les Innocents (1987), qui privilégie, lui, le tragique sur l'espoir, ce sont deux films solaires où le soleil n'aurait pas la même lumière, deux très beaux rôles de femme (Catherine Deneuve, Sandrine Bonnaire), chacune accompagnée d'un enfant, mais où l'une fraie la voie de son retour à la vie quand l'autre ne pourra être que la Némésis de jeunes hommes (Abdellatif Kechiche et Simon de La Brosse) marqués par un destin noir. A quoi fait encore écho, selon à nouveau une tonalité différente, J'embrasse pas, film urbain, nocturne, "nordique", histoire d'une nouvelle naissance, pour la première fois celle d'un garçon (interprété par Manuel Blanc) grâce à la rencontre non de fantômes mais d'une fée de la rue magnifiquement interprétée par Emmanuelle Béart, conte de la vie depuis le fond du morbide et de la tristesse.

Depuis Souvenirs d'en France, Téchiné se pose la question des articulations entre récits individuels et collectifs, ce sera le ressort de Ma saison préférée (1993), où l'appartenance de fait à une même famille engendre un lacis vivant de récits et d'interrogations dans lequel chaque personnage à sa place : le mort qui menace le vif est cette fois du côté de l'appartenance, du prédéfini plutôt que du passage du temps. Cette construction en réseau sera à nouveau le principe de ce film majeur que sera Les Voleurs (1996), agencement de trajectoires individuelles en fonction des exigences, admises ou refusées, de ce qui est sensé définir chacun - question centrale de la vie réelle, individuelle et collective, question de cinéma aussi, de définition des personnages et de la narration. Question posée par la mise en scène plus encore que par le scénario : pour mieux faire de ses films des espaces d'expérimentation autour de ces enjeux, Téchiné a par exemple inventé une méthode de tournage à deux caméras, qui construit un espace critique supplémentaire en même temps que de nouvelles conditions de jeu pour les acteurs.

Des films "en réseau"

Il est frappant de constater combien le cinéma d'André Téchiné, dans sa grande ambition, est comme sans cesse sommé d'afficher des signes de changement pour lui permettre de poursuivre. La "petite forme" des Roseaux sauvages est à vrai dire en parfaite cohérence avec des films plus amples tournés avant et après, ce signe extérieur de différence offre au cinéaste un nouveau soutien, qu'il investit dans le complexe Les Voleurs, qui reste mal compris, puis dans le très courageux Alice et Martin (1998), scénario admirable mais film qui connaît des vacillements dans sa réalisation et son interprétation. Son échec sera l'occasion d'un véritable règlement de comptes de l'industrie contre ce bizarre oiseau qui s'avisait de mener les plus audacieuses expérimentations artistiques avec les moyens du cinéma le plus grand public et le soutien des plus grandes vedettes. Il faudra, avec le soutien du producteur Saïd Ben Saïd, inventer le rebond - rebond dramaturgique, mais aussi stylistique, technique et économique - de Loin (2001), où Téchiné repart du Maroc pour reformuler son interrogation sur ce qui fonde une personnalité au sein du réseau des définitions "identitaires" (par l'origine territoriale ou culturelle, par la définition sexuelle ou sociale, etc.), puis pour reconstruire la possibilité des Egarés (2003), reconstitution historique élaborée autour d'une vedette (Emmanuelle Béart) qui remet en jeu le même questionnement. Retrouvant Tanger et Catherine Deneuve et, cette fois, Gérard Depardieu dans un de ses rares grands rôles des années 2000, Les temps qui changent (2004) renoue avec le film collectif, en croisant de manière très émouvante les enjeux dramatiques mobilisés par tous les films de la décennie qui précède, sous l'éclairage différent de l'écoulement du temps, de la mise en tension à la fois par l'actualité et par les mémoires individuelles qui continuent de hanter de leurs espoirs et de leur regrets cette actualité. Les Témoins (2007) est un autre film "en réseau", où la circulation des affects entre les cinq personnages principaux dessine dans le contexte historique de l'apparition du sida et des débuts de la lutte contre la maladie, une nouvelle arène pour le combat mythique de la vie et de la mort, combat avec lequel le cinéma, trace de la vie et suaire lumineux de l'inexorable passage du temps, a plus naturellement partie liée qu'aucun autre moyen d'expression. Ce combat qu'André Téchiné n'aura cessé de mettre en scène dans toute sa violence paradoxale, puisque les deux adversaires y sont aussi fondamentalement nécessaires l'un à l'autre qu'ennemis irréductibles.

Jean-Michel Frodon

mercredi 25 février 2009

NOUS DISPARAISSONS DE SCOTT HEIM



Dix ans après son premier roman Mysterious Skin, superbement adapté au cinéma par Gregg Araki, Scott Heim réapparaît avec Nous Disparaissons, un roman puissant sur la mort, l'oubli et l'autodestruction.
Scott Heim, enfant chéri de la littérature dite "gay" de la fin des années 90, signe son grand retour après dix ans de pénible traversée du désert. Avec Nous Disparaissons, il a vaincu ses démons. Drogue, désillusions vis à vis des paillettes du monde de l'édition et blocage de la feuille blanche n'ont heureusement pas eu raison de ce brillant écrivain à la sensibilité à fleur de peau.
Après Mysterious Skin, ce sont encore les mêmes obsessions que Scott Heim explore. L'enfance martyre des enfants disparus qui peuplent les pages des faits divers, et la mémoire retrouvée, ces souvenirs refoulés qui ressurgissent en véritables sésames de l'inconscient. Mais c'est une bonne dose de lui même et de sa vie que Scott Heim y a ajouté, donnant à Nous disparaissons toute sa justesse émotionnelle.
Le thème de la disparition s'incarne d'abord chez cette mère un peu folle, un peu alcoolo, rongée par un cancer en phase terminale et qui, dans un dernier sursaut de survie, cède à son obsessionnelle passion pour les faits divers d'enfants disparus. Elle convainc alors son fils, écrivain loser et accro au crystal meth de quitter son taudis de New York pour rentrer au Kansas, afin de poursuivre avec elle cette quête désespérée et absurde, dans l'objectif chimérique d'écrire un livre-enquête, de rendre justice à ces disparus oubliés. C'est la maladie, la vieillesse et son lot de délabrement physique et psychique qui font disparaître peu à peu cette mère bien aimée. Le fils, lui, avatar de Scott Heim, écrivain gâché, toxicomane au dernier degré, se sent lui aussi partir, disparaître à cause de cette saloperie dont il se gave, qui l'obsède et dont la quête est devenu son unique raison de vivre. Effaçant le souvenir de ce qu'il est et de ce qu'il aime de la vie.
Encore une fois, Scott Heim attribue à la mémoire un rôle central. Comme un personnage à part entière, elle ressurgit dans des éclairs de lucidité ou de délire chez les deux personnages. La mère est convaincue d'avoir été enlevée dans son enfance. Ce sont ces souvenirs insaisissables qu'elle veut à tout prix reconstituer avant de mourir. Le narrateur se souvient par flashes de son enfance et de son adolescence au bonheur en dents de scie auprès de cette mère pas comme les autres. Mémoire retrouvée ou réécrite, Heim sait jouer avec la crédulité et le doute, et retracer le processus de construction de l'individu entre déni et résilience.
D'un Kansas sinistré au coeur de l'hiver en toile de fond, d'une galerie de personnages perdus et de la mort qui rôde, Heim tire ce qu'il y a de sublime, humanisant ainsi le laid et le glauque. Tout en décrivant de manière très crue les stigmates les plus angoissants de l'agonie de sa mère, l'écrivain porte un regard plein d'amour et de tendresse sur cette scène salvatrice.
"Puis les râles dans sa gorge sont devenus insoutenables et je ne pouvais plus lutter. Je me suis rué sur le lit, passant la jambe au-dessus des lattes branlantes, glissant mon corps près du sien. j'ai posé ma tête sur son épaule. j'ai enroulé un bras autour d'elle, comme un bouclier. Je sentais son ventre et le bord strié de la chambre implantale dans sa poitrine. Ses jambes et ses bras étaient si froids, mais je sentais encore une chaleur, une ultimes tiédeur à l'intérieur d'elle. Sous mon oreille, où son coeur émettait son battement las. Je l'entendais toujours, le coeur de ma mère. j'ai essayé de la prendre dans mes bras. Je me suis demandé de quoi nous devions avoir l'air, toutes ces années auparavant, nos positions inversée, ma mère tenant Scott, nourrisson."
La mort, ici, soulage la mère, enfin en paix avec ses souvenirs, de son agonie mais aussi le narrateur, double de l'auteur qui ressort "sauvé" de cette intense épreuve. Ni réel happy end, ni émotion artificielle superflue, on referme Nous disparaissons, profondément touché par ce partage d'intimité direct, digne d'un Scott Heim revenu de l'enfer.

Nous disparaissons de Scott Heim, janvier 2009, Au Diable Vauvert

Critique parue sur fluctat.net, l'un des meilleurs sites culturels, à mes yeux...

mardi 24 février 2009

AND THE WINNER IS....

L'USINE A REVES,, DE FRANCOIS RIVIERE

Charles Dulac, bibliophile et misanthrope, vit dans ses souvenirs. Enfant-acteur dans une autre vie et héros d'une célèbre série télévisée, il ne garde de cette gloire éphémère que de vieilles bobines de Little Charlie detective. Replié dans sa villa du Sud de la France, recevant de rares visites, dont celles de Fu, le chat des voisins, et de Najat, sa femme de ménage, Charles découvre la lettre de Nilo Pharel, qui le réclame sur son lit de mort. C'est très étrange, car Charles et Nilo n'ont jamais entretenu de bons rapports, à cause du fantôme de Teddy. Ce dernier a été le meilleur ami de Charles, mais aussi son grand amour. Cela s'est passé lorsqu'ils n'étaient que des adolescents insouciants à Hollywood, c'étaient les années 50, tout était permis et Charles était à un tournant de sa vie. On ne sait pas bien ce qu'il s'est passé, et c'est d'ailleurs tout le propos du roman, de remonter le fil du temps, de rembobiner le film et revivre la jeunesse dorée de Little Charlie.

C'est un roman très précieux, où se dégagent le souffle d'une époque dorée et le train de vie d'une société qui n'existe plus que sur des clichés. Avant de débuter sa carrière d'acteur, Charles évolue dans un monde échappé d'un roman de Marcel Proust. Il est orphelin, élevé par sa Granny Maud, qui est une femme sèche et snob, avare de tendresse (et pourtant elle collectionne les amants, sans éveiller le moindre soupçon). En vacances sur la côte basque, il va rencontrer le couple anglais, Donnie et Axel Bliss. Elle est scénariste, a un coup de coeur pour le jeune garçon et décide d'en faire sa vedette en s'inspirant de lui pour écrire sa série à succès. C'est la voie royale, chacun en tire son profit et Little Charlie est un gamin naïf qui va connaître à l'adolescence de grands bouleversements.

Jusque là, j'ai bu du petit lait, tant j'ai apprécié le moindre détail rapporté dans l'histoire. Ce côté rétro, raffiné et guindé ne cessait de me plaire. Et puis on passe à l'atmosphère sulfureuse d'Hollywood, c'est totalement différent. Les personnages aussi évoluent, avec des zones d'ombre qui rendent les surfaces moins lisses et doucereuses. Ce n'est pas toujours glorieux, mais cela reste captivant. Le roman sait nous happer, ne délivrant qu'en bout de course le drame qui a broyé la vie de Charles Dulac et de ses proches. Le personnage central souffre peut-être d'une absence de charisme, recommandé pour apprécier une lecture, mais finalement le charme est ailleurs, dans la mélancolie, dans le secret, dans l'ambiance surannée. Cette usine à rêves a le don de nous embobiner... et j'aime infiniment François Rivière !

Robert Laffont, 2009 - 210 pages - 18€

lundi 23 février 2009

SEAN PENN OSCARISE POUR MILK !


Si le grand gagnant de la soirée des Oscars, cette nuit, est bien «Slumdog Millionnaire», le film «Harvey Milk» a pu recueillir la statuette du meilleur acteur pour Sean Penn et du meilleur scénario original. Heath Ledger a obtenu l'Oscar à titre postume pour «The Dark Knight».
Pour son rôle du pionnier des droits homosexuels aux États-Unis, Harvey Milk, Sean Penn a reçu cette nuit, le 22 février, l'Oscar du meilleur acteur. À 48 ans, l'acteur se voyait ainsi consacré pour la première fois après cinq nominations (notamment pour Mystic River et Dead Man Walking).
Une récompense qui prend un sens tout particulier après que les électeurs de Californie aient rejeté le mariage des couples homosexuel en adoptant la Prop 8, le 4 novembre 2008 (la Cour suprême de l'État doit se prononcer sur cette question le 5 mars prochain). Ce prix n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui qu'avait obtenu Tom Hanks en 1994 pour son rôle dans Philadelphia, également pour le rôle d'un homosexuel, et qui avait cette fois alerté sur les discriminations que vivent les personnes atteintes par le VIH.
En recevant son prix, Sean Penn a évoqué les protestataires contre le mariage des couples homos qui étaient postés à l'entrée du théâtre Kodak où se déroulait la cérémonie. «Pour ceux qui ont vu les pancartes de haine à notre arrivée ce soir, je pense que c'est le moment pour ceux qui ont voté pour l'interdiction du mariage homosexuel de s'asseoir et de réfléchir à leur grande honte et à la honte dans les yeux de leurs petits enfants s'ils continuent à se comporter ainsi. Nous devons avoir des droits égaux pour tous.»
Harvey Milk (sortie en France mercredi 4 mars) malgre ses huit nominations n'a pas obtenu la statuette du meilleur film, cette soirée ayant consacré surtout le grand favori, Slumdog millionnaire, qui a obtenu l'Oscar du meilleur film et celui du meilleur réalisateur pour Danny Boyle, catégories pour lesquelles Milk et Gus Van Sant étaient également nommés.
Mais le film a toutefois obtenu un autre prix significatif: celui du meilleur scénario original. Son scénariste de 33 ans, Dustin Lance Black (lire son interview, avec celle de Gus Van Sant, dans TÊTU n°142, en kiosques) était très ému. Il s'est rappelé comment Milk «m'a donné l'espoir de vivre ma vie, de vivre ma vie au grand jour comme je suis, et peut-être un jour tomber amoureux et de me marier».
Interrogé ensuite en salle de presse, Dustin Lance Black a dit espérer que Barack Obama prendrait l'initiative en faveur des unions homos. «La communaute homosexuelle ne doit pas trouver l'inspiration dans le combat contre la Prop 8, mais nous devons être plus ambitieux dans nos rêves et examiner la loi sur l'égalite des droits civiques en 1964, parce que personne n'a jamais obtenu des droits civiques dans ce pays État par État ou comté par comté.»

Autre récompense très attendue: l'acteur Heath Ledger, qui avait été nommé en 2006 à l'Oscar du meilleur acteur pour Brokeback Mountain, sans l'obtenir, a reçu à titre posthume l'Oscar du meilleur second rôle pour avoir interprété le Joker dans The Dark Knight.

tetu.com

dimanche 22 février 2009

GOOD LUCK TO MILK... GUS, WE LOVE YOU !





JAMES FRANCO
Best Supporting Male






DUSTIN LANCE BLACK
Best First Screenplay





THANK YOU
Film Independent Voting Members
And The Indie Film Community

JULIEN...



Parce qu'on l'adore quand il joue à poil dans le dernier Ilan Duran Cohen, Le plaisir de Chanter, un rôle de pute pas sympa du tout, mais où il illumine l'écran... on lui souhaite vraiment d'être nommé aux Césars, le week-end prochain, parce que c'est l'un des meilleurs acteurs de sa génération et un artiste protéiforme... bien plus qu'une belle gueule !

samedi 21 février 2009

SOME NEWS FROM LITTLE JOE !

Show Documentation

WHAROL TV A PARTIR DU 17 FEVRIER A LA MAISON ROUGE !


L’exposition "Warhol tv" propose d’éclairer une facette encore peu explorée de l’oeuvre d'Andy Warhol. La télévision apparaissait pour lui comme le moyen idéal de rendre compte de la diversité des pratiques artistiques qui se développaient alors, d'élargir son audience au plus grand nombre et d'introduire l’instantanéité qui manquait à la version papier.
Question posée à Andy Warhol : « Comment définissez-vous la télévision ? « Des imprimés en mouvement ».
L’exposition "Warhol tv" propose d’éclairer une facette encore peu explorée de l’oeuvre de cet artiste phare du XXe siècle qui a été sensible à toutes les formes d’expression de son temps et a marqué de son empreinte la création télévisuelle américaine dans les années 1970 et 1980.
Surtout connu pour ses représentations des icônes de l’Amérique moderne, comme les célèbres boîtes de Campbell Soup, ou les portraits de Marylin Monroe, Andy Warhol (1928-1987) a entrepris dès les années 1960, de saisir l’image de son temps à travers le dessin, la peinture, la sérigraphie, la photographie, l’archivage, les publications, l’enregistrement audio, le film ou encore la vidéo.
Ancré dans « la société du spectacle » qui le captivait, et résolu à dissoudre la frontière qui sépare culture savante et culture populaire, il fonde en 1969 la revue Interview, consacrée aux célébrités et à la mode. Par son ton - uniquement des entretiens avec des personnalités - et par son graphisme, elle marquera profondément les années 1970 et sera le prototype de ses émissions de télé.
Fasciné par la télévision depuis les années 1950, comme le confirme son journal intime - son célèbre Diary -, Warhol se tourne en 1973 tout naturellement vers ce medium de masse par excellence pour en faire le vecteur de ses obsessions. Pour Warhol, la télévision est le moyen idéal de donner un prolongement à Interview : poursuivre le procédé de l’interview et rendre compte de la diversité des pratiques artistiques qui se développent alors, tant dans le domaine des arts plastiques et du cinéma, que de la musique ou de la mode, mais aussi élargir son audience au plus grand nombre et introduire l’instantanéité qui manquait à la version papier.

C’est à travers la production télévisuelle de Warhol que l’exposition tentera de dresser un portrait de l’artiste. Judith Benhamou-Huet, commissaire de l’exposition, a sélectionné pour les visiteurs/téléspectateurs de la maison rouge les extraits les plus représentatifs des différentes étapes de sa production télévisuelle.

Ils sont proposés sur de multiples écrans, projetés ou diffusés sur moniteurs, dans une scénographie qui privilégie le confort. Pour la première fois, la majorité des programmes a été traduite et sous-titrée en français.

L’exposition explore la création télévisuelle d’Andy Warhol à travers différentes thématiques :
— La création des débuts : les « soap operas »
— A la recherche des talents dans la chanson, la mode, le cinéma
— La fascination d’Andy Warhol pour la beauté…
— … pour les artistes…
— … pour la transformation
— Minutes de célébrités d’Andy Warhol à la télévision : son passage dans l’émission « Saturday night live »
— Les mondanités et les célébrités dans l’objectif d’Andy Warhol
— Warhol joue son propre rôle
— Le dernier épisode de Fifteen Minutes : l’oraison funèbre d’Andy Warhol prononcée par Yoko Ono
Les étapes de la Warhol TV
— 1973-1975 : les “soap operas”
Vivian’s Girls (1973), Phoney (1973) et Fight (1975)
Andy Warhol imagine de petites séquences filmées destinées à la télévision, des « Soap Operas » stylisés, réalisés avec les habitués de la Factory, dans lesquels il explore le mélodrame télévisuel. Ces premières vidéos, qui ne seront finalement jamais diffusées à la télévision, sont réalisées et produites avec Vincent Fremont, son compagnon de route dans ses années télé.
— Entre 1979 et 1987, année de sa mort, Andy Warhol a produit et réalisé 42 programmes, d’une demiheure, diffusés sur les chaînes câblées qui se multiplient alors dans le paysage télévisuel américain.

vendredi 20 février 2009

WWW.BUTPORTRAITURE.COM




Le génial et superbe photographe Bordelais Sylvain Norget, dont je parle souvent. Un talent fou, un decalage toujours intéressant, l'art de ne pas se prendre au sérieux, mais de travailler avec un grand sérieux. Bref Sylvain Norget est un Grand !

www.butportraiture.com
www.myspace.com/sylvainnorget

jeudi 19 février 2009

MILK OSCARISE DIMANCHE ?


L'Oscar du meilleur film avait échappé en 2006 au western gay Le Secret de Brokeback Mountain, à la surprise générale. Trois ans plus tard, la biographie du héros gay Harvey Milk a-t-elle une chance devant ce jury parfois jugé conservateur ?
Tourné par Gus Van Sant, Harvey Milk, qui sort sur les écrans français le 4 mars, raconte le destin du premier homme politique américain ouvertement homosexuel à avoir été élu à un poste à responsabilités, à San Francisco dans les années 1970. L'œuvre a été nommée à huit reprises pour les 81e Oscars, et dans des catégories prestigieuses: film, réalisateur, acteur pour Sean Penn dans le rôle titre, second rôle masculin pour Josh Brolin et scénario original.
Mais l'histoire récente des Oscars incite à la prudence sur les chances de victoire d'une telle oeuvre. En 2006, Brokeback Mountain, qui était donné favori pour le trophée le plus convoité, celui du meilleur film, avait perdu face à Crash (Collision en version française). Ang Lee s'était consolé avec l'Oscar du réalisateur. Certains commentateurs avaient affirmé que des électeurs de l'Académie des Oscars avaient voté pour Crash par hésitation à récompenser un film perçu comme «gay».
«Il n'y a pas de doute que l'homophobie et la nature de Brokeback Mountain aient incité certains membres de l'Académie à ne pas le soutenir. Je ne pense pas que cela ait été la majorité, mais cela a pu être assez pour faire pencher la balance», observe Neil Guiliano, président de l'association américaine de défense des homosexuels GLAAD. «Cette année, je suis certain que les problèmes d'il y a trois ans auront servi de leçon aux membres de l'Académie et qu'ils voteront pour le film dont ils estiment vraiment que c'est le meilleur de l'année», explique M. Guiliano à
l'AFP.
En brisant les conventions du western et l'image du cow-boy, Brokeback Mountain avait provoqué l'exaspération de groupes conservateurs. Harvey Milk est loin d'être aussi polémique, souligne Larry Gross, professeur de communication à l'université de Californie du sud et spécialiste des rapports des médias à l'homosexualité: «il s'agit d'une "biographie filmée assez classique, il n'y a pas beaucoup de sexe, juste un baiser au début». Mais il note aussi qu'un tel film «n'a pu se monter que parce que Sean Penn était là». La présence de cet acteur de premier plan, Oscar en 2004, a contribué à débloquer un projet dans les limbes depuis 15 ans.
Pour M. Guiliano, le simple fait que ce film ait pu se tourner montre que «notre culture est en train de changer, et devient plus tolérante». Sorti par coïncidence quelques semaines après le rejet des mariages homosexuels par les électeurs californiens, Harvey Milk permet de «rappeler à Hollywood que le public a soif d'histoires qui racontent des histoires authentiques et significatives sur les homosexuels et les lesbiennes», selon lui.
Même optimisme pour Todd Heusen, directeur du festival du film gay Outfest de Los Angeles, où Gus Van Sant avait été récompensé il y a dix ans pour l'ensemble de sa carrière. Il rappelle que le début du changement d'attitude de Hollywood sur les personnages homosexuels a eu lieu lorsque Tom Hanks a reçu un Oscar pour son rôle de malade du sida il y a quinze ans dans Philadelphia. «Puis il y a eu de plus en plus de rôles d'homosexuels dans les séries télévisées», note-t-il.
«Cela nous a mené à voir Brokeback obtenir un important succès et être accepté par le grand public, et le fait qu'il ait été nommé (aux Oscars) et obtenu le trophée du réalisateur constituait un sacré succès», selon M. Heusen, pour qui ce film «a montré le pouvoir du cinéma à faire évoluer» les mentalités.

tetu.com

WECOME, DE PHILIPPE LIORET, BIENTOT EN SALLE


L'autre jour, je me demandais, en passant sous le fronton du palais de justice, quelle valeur pouvaient bien avoir les mots sensés représenter les fondements de la République française: liberté-égalité-fraternité- sans un quatrième ingrédient: l'amour? Réflexion faite, pas une grande valeur, si l'on regarde ce qu'il en est advenu de ce package dont se prévaut l'Etat français, comme un héritage moral sur lequel on peut compter... et s'endormir.
C'est ce que nous renvoie en pleine face le film de Philippe Lioret. Nous sommes engourdis. Sinon trouillards, mesquins, et, et et.?.. la liste peut continuer.
Avec mille raisons de fermer les yeux ...
Egoïstes, ça on le savait déjà. Mais barricadés à ce point-là?!
On a peur de quoi? Que les afghans viennent nous piquer notre camembert?
Qu'un africain meilleur que notre fils en sport, rafle les médailles à sa place?
Qu'un réfugié kurde achète avant nous le dernier paquet de bonbons en rayon au supermarché?

J'ai honte.
Tant de notre politique face à l'immigration, que d'avoir ignoré jusqu'ici -et c'est ce que montre en partie le film- avec quels moyens le pays où je vis, -et vote- accueille les étrangers. Ou plutôt, avec quelle diligence il ne les accueille pas.

J'avais été touchée par le film "The visitor". Celui-ci m'a fait bondir, serrer les poings, et pleurer. Oui, pleurer abondamment. Pas simplement parce que l'histoire est tragique, pas simplement parce que les acteurs m'ont ému (Vincent Lindon est tout à fait convainquant, Audrey Dana -que personnellement j'aurais aîmé voir davantage-est émouvante à chacune de ses apparitions... et surtout, le jeune Firat Ayverdi (Bilal), qui campe magnifiquement le véritable héros de l'histoire, avec son entêtement poignant et sa candeur éraflée, en évitant au personnage de ressembler à une caricature, ou encore Derya Ayverdi(Mina), dans un rôle mineur mais qui étoffe la profondeur du propos et y insuffle encore un peu plus d'intensité )

C'est un film sur l'immigration, mais pas seulement...C'est un film sur nous, les citoyens, sur la façon dont nous contribuons quotidiennmement, dans nos actes, à
la vie sociale du pays. Sur la perte des valeurs de notre société, où la liberté, l'égalité et la fraternité sont réduits à une peau de chagrin, accrochée en trophée au mur des mairies, comme une peau de lion au musée de la chasse...

Ce film est un appel à la conscience... et au delà, à la sauvegarde de notre nation comme terre d'accueil.


Allez le voir! Parlez-en autour de vous! Envoyez-y vos enfants (car c'est eux qui feront ou subiront la République de demain) . De nombreuses projections scolaires sont prévues en France d'ici la sortie du film sur les écrans le 11 mars. Encouragez vos élèves à y assister!

Marine

MILK ARRIVE BIENTOT EN FRANCE : UN EVENEMENT SUR LES ECRANS !

Gus Van Sant recrée l’ambiance de San Francisco
des années 70 pour nous raconter le destin tragique
de Harvey Milk, qui s’est sacrifié pour ses idéaux.
L’histoire vraie de Harvey Milk, le premier homme politique gay qui fut
assassiné à San Francisco dans les années 70 pour s’être battu pour
la tolérance et l’intégration des communautés gay.

C'est sans conteste un des plus grands films de Van Sant, et de l'année cinématographique à venir. Il a déjà recu un excellent accueil aux USA et des prix... peut-être un Oscar ?

Ci-dessous deux extraits et la bande annonce pour vous mettre en appêtit !



v

mardi 17 février 2009

HARVEY MILK EXPOSE AU NOUVAU LATINA



Harvey Milk : l’émergence d’une icône politique
Exposition de photographies rares de la GLBT Historical Society de San Francisco
utour de la sortie du film Harvey Milk de Gus Van Sant au Nouveau Latina
Du 4 mars au 7 avril 2009
Au 1er étage du Nouveau Latina
A travers une série de photos rares d’époque et de documents inédits (badges, brochures, flyers), l’exposition retrace en quelques clichés les moments phares de la campagne politique de Harvey Milk, évoquant aussi l’atmosphère du San Francisco des années 70. Un éclairage indispensable au film de Gus Van Sant.
Entrée libre, tous les jours de 12h à 20h

Le Nouveau Latina – 20, rue du Temple 75004 Paris www.lenouveaulatina.com

DONNE MOI LA MAIN,, DEMAIN SUR LES ECRANS


Demain sort sur les écrans Donne-moi la main, son premier long métrage. Deux frères jumeaux traversent la France pour assister à l'enterrement de leur mère qu'ils ont très peu connue. Un voyage initiatique à la recherche de leur identité, au cours duquel ils vont aussi découvrir que l'un embrasse les garçons et l'autre pas…

Des images magnifiques, une mise en scène maîtrisée et deux acteurs à la beauté magnétique (Alexandre et Victor Carril) font de Donne-moi la main un très beau moment de cinéma à ne pas rater.view du réalisateur réaklisé par Yagg

UN NOUVEAU ALMODOVAR ?



Réalisé durant le tournage du dernier long-métrage d'Almodóvar, Les Etreintes brisées, ce court de 7mn y est étroitement lié. Au générique, la réalisation est signée Mateo Blanco... Bizarre. Renseignement pris, il s’agit du personnage des Etreintes brisées, un homme qui réalisait des films avant de perdre la vue. Les actrices du long sont également présentes dans le court : Pénelope Cruz y apparait brièvement, tandis que La Concejala antropófaga se concentre sur un monologue de Carmen Machi. L’actrice y interprète le même rôle que dans Les Etreintes brisées, soit une conseillère municipale de droite au fort appétit sexuel.
La diffusion de La Concejala antropófaga serait-elle une opération marketing avant la sortie des Etreintes brisées (en mai prochain et probablement au festival de Cannes) ? Le court-métrage n’en reste pas moins drôle, coloré, original. Et c'est encore mieux si l’on comprend l’espagnol.

Les Inrochuptibles.com

lundi 16 février 2009

EN ENFANCE, DE MATHIEU LINDON


Ca y est, à nouveau il est un enfant. Il veut s'accaparer celui qu'il a été. Cette fois-ci, l'enfance est une décision. Comme si un enfant l'attendait dans une grotte, protégé du monde et du temps depuis toutes ces années. Avec ses trésors et ses naufrages, il est ce voilier qui flotte à tout vent. Armé de souvenirs, de sensations retrouvées qui s'agglutinent, fidèles et infidèles, il sera à jamais cet enfant-là, dorénavant.
Construit comme un puzzle de souvenirs tous singuliers, se dessine dans le livre, peu à peu, le portrait de l'homme (l'auteur), qui tente, dans chacun de ces souvenirs de lui donner un sens. Un travail à la limite de la psychanalyse, mais avec la légèreté ou la gravité, du regard de l'enfaance, même si souvent, elle peut être douloureuse pour le gamin qui se sait différent !

Editions P.O.L.

HARVEY MILK TRES BIENTOT A PARIS !

dimanche 15 février 2009

UN SANG PAREIL AU MIEN, DE JORGE MARCHANT LAZCANO


Une saga familiale et homosexuelle où, progressivement, des années 1950 aux années 2000, se révèlent les liens entre les différents personnages. L’histoire d’une évolution personnelle et sociale. Une situation de départ où aucune échappatoire n’est possible, sauf à transcender la réalité par l’imagination, la fiction (ici, le cinéma américain de l’âge d’or). Puis des temps de rupture - révélation des secrets de famille, libération, émigration aux Etats-Unis. Pour finir, la tragédie du sida… Ambitieux, intriguant, Un sang pareil au mien se déroule entre le Chili et les Etats- Unis, à partir du début des années 1950. Un peu comme les pièces d’un puzzle, on y découvre une succession d’épisodes, alternativement racontés par trois narrateurs. Le premier de ces narrateurs est, en 1951, un jeune cinéphile engagé grâce à sa famille par une revue de cinéma. Homosexuel, il reste prisonnier du carcan social et familial. Le deuxième narrateur, Daniel, est le neveu d’Arturo Juliani, important exploitant de salles de cinéma, qui fait de lui son amant. Niant d’abord son homosexualité, Daniel se marie et, avant de divorcer, aura deux enfants. Le troisième narrateur, également prénommé Daniel, appartient à la génération suivante. Il doit faire le deuil, au début des années 2000, de son compagnon Jaime, victime du sida. Ce second Daniel a quitté le Chili pour les Etats-Unis dans les années 1960, avec sa mère ; il apparaît au cours du récit qu’il est le fils du premier Daniel. Autour de ces trois narrateurs gravitent une dizaine de personnages (père, mère, oncle, soeur, ami, amant…), liés à eux par des liens d’amour, d’amitié, ou familiaux. Un sang pareil au mien se présente comme une saga – originale, élaborée, convaincante – où le « sang » du titre, a écrit un critique, est le « sang transmis, révélé, infecté ». Des années de l’hypocrisie sociale à la tragédie du sida, le récit est irrigué par la question de l’identité et de l’émancipation homosexuelle. Si ce thème est empreint de gravité, le ton du livre, lui, ne l’est que rarement. Distance et humour dominent, ainsi que le recours subjectif à des références cinématographiques qui, mises en parallèle avec les scènes vécues, permettent de transcender la réalité.

vendredi 13 février 2009

DAMIEN GUILLAUME AU CENTRE IRIS






Toujours la même émotion à la vision des photos de Damien. La sensation de partager l'intimité et l'inssouciance de ses modèles, dans un moment doux et privilégié. Damien fait des tirages en noir et blanc et colorise ses images à l'ordinateur, en laissant quelques détails en noir et blanc (à vous de les trouver). Du réel au rêve, ces couleurs (prûne, vert d'eau...) sont d'une douceur extrême...et iradie d'un bonheur tout simle...

SEBASTIEN LIFSHITZ AU 104 !



Depuis une dizaine d’années maintenant, je réalise des films de fictions et de documentaires. Depuis peu, je suis devenu un régulier intervenant dans des écoles de cinéma afin d’aider les étudiants dans leur parcours d’auteur-réalisateur. Là, j’ai rencontré certains talents évidents de ces prochaines années. Mais les temps sont rudes et il devient de plus en plus difficile pour ces jeunes réalisateurs de se faire connaître. A peine sorti de l’école, ils se retrouvent souvent démunis, découragés. En partant de ce constat, j’ai proposé à toute l’équipe du CENTQUATRE, de me rendre dans plusieurs écoles de cinéma en France et dans quelques pays européens, afin de rechercher des films et des auteurs forts, impertinents, nouveaux.

Cette sélection, je la voudrais subjective, différente des habituelles compilations que l’on retrouve souvent dans les festivals. Diriger mon regard vers des esthétiques radicales, neuves (s’il en est) pour mieux faire ressortir la part de recherche et de liberté. Par "esthétique radicale ", j’entends une proposition plastique originale et des sujets personnels, filmés sur tous supports, de la dv au portable d’un téléphone comme du film argentique. Il ne s’agit pas de mettre en avant une quelconque excellence technique, pur exercice de style parfois pratiqué dans les écoles, mais d’œuvres qui engagent le regard de leur auteur sur le monde qui les entoure et qu’ils réinventent.
Je souhaite partir sans idée préconçue, mais garder au contraire un esprit libre de découverte, c’est pourquoi il m’est difficile de définir pour l’instant une "ligne éditoriale". Cette sélection se construira au fur et à mesure. Je préfère me laisser guider dans un premier temps. En accord avec l’équipe du CENTQUATRE, nous avons aussi choisi d’écarter toutes les productions de films de plasticiens comme celles du cinéma dit « expérimental », pour rester dans une définition plus traditionnelle du cinéma, à savoir une prégnance de la réalité, fictionnelle ou documentaire, sur des enjeux purement plastiques.

Après plusieurs mois de recherche et de visionnage, une sélection d’une trentaine de films sera présentée en février 2009, lors d'un festival intitulé "Nouveau Cinéma". Ces projections auront pour but de mettre en relation les réalisateurs avec le milieu de la production et de l’industrie en général, afin de faciliter leur parcours dans leur projet de futur premier long métrage, mais aussi de les confronter à leur premier public.

Sébastien Lifshitz

QUELQUES NOUVELLES IMAGES DE DAMIEN GUILLAUME QUI EXPOSE A L'ESPACE IRIS




Toujours la même émotion à la vision des photos de Damien. La sensation de partager l'intimité et l'inssouciance de ses modèles, dans un moment doux et privilégié. Damien fait des tirages en noir et blanc et colorise ses images à l'ordinateur, en laissant quelques détails en noir et blanc (à vous de les trouver). Du réel au rêve, ces couleurs (prûne, vert d'eau...) sont d'une douceur extrême...et iradie d'un bonheur tout simle...
238 ru St Martin, 75003 Paris
0148870609

jeudi 12 février 2009

A LIRE DANS LE DERNIER NUMERO DE LA PRECIEUSE REVUE TRANSFUGE, ENTRETIENS AVEC SCOTT HEIM, DANIEL MENDELSOHN ET FRANCOIS OZON...

DANIEL MENDELSOHN PARLE DE L'ECRITURE DE L'ETREINTE FUGITIVE



A l'occasion de la parution en France de "L'Etreinte fugitive" (1998 aux USA ; janvier 2009 chez Flammarion), l'écrivain américain Daniel Mendelsohn parle de sa littérature, de l'évolution du roman US vers le genre de l'autofiction... et de l'Amérique d'Obama ! http://www.rue89.com/cabinet-de-lecture/2009/02/01/mendelsohn-un-auteur-en-phase-avec-l-amerique-qui-mute.

mercredi 11 février 2009

BENJAMIN SIKSOU A LA CIGALE

MAIS OU SONT PASSES NOS CAHIERS ? !


Les Cahiers du cinéma ne sont plus en vente. On savait depuis plusieurs mois que le groupe Le Monde avait opté pour l'offre de l'éditeur anglais Phaidon, mais les termes de la cession restaient à négocier. C'est désormais chose faite. Quel sera le visage des nouveaux Cahiers ?
Créé le 10 février 2009- par Service ActuAjouter un commentaire Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte Imprimer Envoyer à un ami
Ça y est, après des mois d’atermoiements, tractations et incertitudes, les Cahiers du cinéma ont changé de propriétaire. On avait appris dès octobre dernier qu’entre tous les candidats déclarés à la reprise du titre (parmi lesquels des projets portés par Antoine de Baecque, le producteur Alain Kruger ou encore les Inrocks) c’est Phaidon, éditeur anglais de livres d’arts, qui avait formulé l’offre la plus satisfaisante au regard des attentes du groupe le Monde, propriétaire depuis 1998. Consultée, la Société des amis des Cahiers, actionnaire minoritaire principalement composé d’anciens acteurs de la revue et de figures importantes du cinéma français, ne s’était pas opposée à cette décision. Et Phaidon vient donc finalement de conclure la cession, après qu’un accord définitif a été trouvé avec Le Monde, qui reste néanmoins actionnaire minoritaire.
Un immense chantier attend le nouveau repreneur, puisque les Editions de l’étoile, propriétaires du titre, accusent un déficit annuel considérable tandis que les chiffres de vente s’érodent depuis plusieurs années. Dans un communiqué, Richard Schlagman s’affirme "persuadé que les Cahiers peuvent redevenir pertinents dans l'époque qui est la nôtre et atteindre une nouvelle génération de cinéphiles". Il avait déjà redressé la barre après avoir racheté Phaidon en 1990 alors que l’éditeur était en grand péril financier. Rien, pour l’heure, ne permet de savoir si ces nouveaux Cahiers du cinéma, ceux de Phaidon, se feront avec l’équipe rédactionnelle actuelle ou si celle-ci, pointée du doigt par certains comme principale responsable de la crise traversée par la revue, sera évincée par Schlagman et remplacée.

Source : Les Inrockuptibles.

mardi 10 février 2009

NEW PAINTING VIDEO HEATH LEDGER TRIBUTE !

FRANCOIS ROUSSEAU TOUJOURS A LA MAISON EUROPENNE DE LA PHOTO



Maison Vandenvos, l’entreprise de mode Belge, a commandé son catalogue été 2009 à François Rousseau. Très beau, non ? Si vous aimez, allez voir la superbe expo l'Atelier de François à la MEP.

LITTLE JOE FETE A BERLIN !


Aujourd'hui, mardi 10 février 2009, « Little Joe », le documentaire de Nicole Haeusser sur l'acteur américain Joe Dallesandro, sera projeté à la Berlinale, le Festival International du Film de Berlin.

Découvert par Andy Warhol quand il avait 18 ans, le jeune Dallesandro est rapidement devenu le sex-symbol du cinéma underground des années 70 en même temps qu'une icône de la culture gay, notamment grâce aux films « Four Stars » de Warhol, « Flesh », « Trash » et « Heat » de Paul Morrissey. Aux côtés de Jane Birkin, Joe Dallesandro tenait également le rôle principal dans le cultissime « Je T'aime Moi Non Plus » de Serge Gainsbourg.
Si la vidéo ne fonctionne pas, cliquez ici.

L'acteur, qui vient de fêter ses 60 ans, recevra vendredi 13 février un Teddy Award Spécial lors de la cérémonie qui récompense les films LGBT à la Berlinale.

Merci à gayclick.com

lundi 9 février 2009

MELVIL....

A la veille de la sortie du nouveau film de François Ozon "Ricky", avec Alexandra Lamy et Sergio Lopez, l'occasion est trop belle de evoir l''excellent Melvil Poupaud dans un de ses plus beaux rôles (mais c'est partial puisqu'il joue un homo) celui d'un jeune photographe de mode, atteint d'une maladie incurable... Le Temps qui reste, sorti en 2005 !

dimanche 8 février 2009

DAMIEN GUILLAUME EXPOSE AU CENTRE IRIS, A PARTIR DU 11 FEVRIER



Dans le cadre de l'expo collective LE PETIT THEATRE DU CORPS

au 238 rue Saint Martin dans le 3ème.

BEAUTIFUL THING AU VINGTIEME THEATRE JUSQU'AU 1 MARS !



J'ai dit tout le bien que je pensais de cette adaptation du film culte anglais des années 90, qui est servi par une mise en scène efficace et par des comédiens tout simplement épatants ! Il faut aller les applaudir, je compte sur vous !

De Jonathan Harvey
Traduction : Pascal Crantelle
Mise en scène : Kester Lovelace assisté d’Amandine Raiteux
Avec : Aude-Laurence Clermont, Ivan Cori, Tadrina Hocking, Simon Hubert, Matila Malliarakis.
Coréalisation : Vingtième Théâtre et Drama Ties Theatre Company.

Deux adolescents de la banlieue londonienne découvrent l’amour et partagent un secret qui risque de briser la paix fragile du palier où ils vivent avec leurs familles. C’est l’occasion de découvrir, pour la première fois en France, l’auteur anglais, Jonathan Harvey.
du 9 janvier au 1er mars 2009

du mercredi au samedi à 21h30 et le dimanche à 17h30

www.beautifulthing.com

samedi 7 février 2009

INFLUENCES POP... A LA GALERIE JEROME DE NOIRMONT


A l’aune du XXIe siècle, l’influence du Pop Art est universelle et multiple, s’exprimant par son héritage tant intellectuel que plastique, avec des artistes tels que Valérie Belin, Jeff Koons, Pierre et Gilles...
Le « Pop Art », courant pictural majeur né en Angleterre dans les années 50 et qui a explosé ensuite aux Etats-Unis, en particulier à New York, a marqué plusieurs générations d’artistes en consacrant le retour spectaculaire de la figuration, face à l’expressionnisme abstrait alors dominant, et en réintroduisant l’objet dans l’œuvre, selon un esprit néo-dada. Art populaire, éphémère, consommable, peu coûteux, produit en série, jeune, spirituel, sexy, séduisant, tel que le définissait Andy Warhol, il consacre des sujets empruntés directement à la culture populaire et véhiculés par la bande dessinée, la publicité, les magazines, le cinéma, la télévision…

En créant ainsi des « images d’images », le Pop Art mit en évidence l’emprise des moyens de communication sur l’imaginaire collectif et les liens entre art, publicité, mode et argent. Parallèlement, il offrit une nouvelle liberté aux artistes, qui explorèrent de nouveaux moyens techniques et plastiques issus de l’univers de la pub et des media, avec des reports photographiques et sérigraphiques, des couleurs clinquantes, une peinture lisse aux contours nets, des modifications d’échelle et des répétitions sérielles d’images.

vendredi 6 février 2009

BACHELOT NE VEUT PAS DU SANG DES PEDES !

En début de semaine, le conseil de Paris a voté à l'unanimité un voeu visant à l'ouverture d'un débat sur l'arrêté de la ministre de la Santé qui maintient l'exclusion des homosexuels masculins des dons de sang.
SOS homophobie salue cette résolution consécutive à la position de la ministre de la Santé, mais doute de l'utilité d'un débat qui a déjà eu lieu.
En effet, un groupe de travail a déjà été réuni au ministère de la santé en 2006* alors que les données scientifiques à l'époque étaient les mêmes qu'aujourd'hui. Le ministre s'était alors prononcé pour ouvrir la possibilité aux homosexuels de donner leur sang.
Pour justifier son changement de position, la ministre a précisé les conditions auxquelles les gays pourraient donner leur sang : prévalence égale entre homosexuels et hétérosexuels. SOS homophobie est révoltée par ces propos puisque cela signifierait qu'il faudrait, soit le décès des nombreux gays séropositifs, soit la nouvelle contamination de nombreux hétérosexuels.
Cette condition est absurde : autant dire clairement que les homosexuels ne pourront jamais donner leur sang. Cela serait plus honnête.
En fait, c'est bien, comme le rappelle Act Up Paris, du taux de nouvelles contaminations dont il faut tenir compte puisqu'il indique bien les comportements actuels des deux groupes vis à vis du VIH et de sa prévention. Et il montre clairement que le taux de contamination est plus important chez les hétérosexuels que chez les gays. Mais ce constat scientifique impliquerait alors, par le même principe de précaution, d'interdire de don les hétérosexuels...

* En mai 2006, Xavier Bertrand, alors ministre de la Santé, avait conduit une série de réunions avec des associations LGBT et de lutte contre le VIH, la Halde, l’Établissement Français du Sang et la Direction Générale de la Santé. Au terme de ces entretiens, Xavier Bertrand, avait annoncé le 7 juillet 2006 mettre fin à cette discrimination : il le confirmait dans des entretiens avec Têtu et Le Monde (10 juillet) : « La contre-indication permanente actuelle visant "les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes" ne me semblait pas satisfaisante, car elle stigmatisait de facto une population et non des pratiques. Elle va donc disparaître », « J'entends que l'on ne parle plus à l'avenir de "populations à risque" mais bien de "pratiques sexuelles à risque" », précisait le ministre toujours dans Le Monde. Dans le questionnaire médical que tout candidat au don doit remplir, la question « Avez-vous eu des rapports homosexuels? » devait donc être changée en « Avez-vous eu des pratiques sexuelles à risque ? ». Comme la levée de l'exclusion des homosexuel-le-s tardait à venir, SOS homophobie avait, en septembre 2007, demandé audience au cabinet de Roselyne Bachelot, pour connaître le point de vue de la nouvelle ministre de la Santé. Le 27 novembre 2007, la ministre annonçait à la presse sa décision d'ouvrir le don de sang aux homosexuels. Sur France Info, elle qualifiait cette mesure de "démarche discriminatoire qui n'est pas tolérable" et ajoutait que cette suspension interviendrait "d'ici quelques jours".

Communiqué de presse de SOS HOMOPHOBIE.

LE PREMIER TITRE DE BENJAMIN SIKSOU SORT LUNDI



Rappelez-vous, c'était il y a un an. A la nouvelle Star de M6, un jeune homme brun fiévreux, fragile, gracieux, interprétait avec un tempo et un timbre de voix très "jazzy", des titres cultes et nous enchantait avec son charme vénéneux et son sourire trouble. Benjammin Siksou débarque aujourd'hui sur la planète "music" avec un titre original en écoute dès lundi sur toutes les plate forme de télé chargement et sir son myspace http://myspace.com/benjaminsiksou...
Ecoutez-le!

En attendant, on ecoute le titre qui a tourné sur internet tout l'hiver !

jeudi 5 février 2009

MAIS QUI EST-CE ?


La photo commence à circuler sur la toile: Jude Law en perruque et maquillé pour les besoins du film Rage, de Sally Potter (à qui l'on doit notamment Orlando, d'après Virginia Woolf, réalisé en 1992). Rage, qui raconte une histoire de meurtre dans le milieu de la mode new-yorkais, le tout filmé par un étudiant avec son téléphone portable (!), fait partie de la sélection officielle de la Berlinale 2009, le festival international du film de Berlin, inauguré ce soir et qui durera jusqu'au 15 février. On annonce la venue du beau Jude… mais dans quelle tenue? À noter aussi en compétition, le très attendu Chéri, de Stephen Frears, d'après Colette, avec Michelle Pfeiffer et Kathy Bates (en salles le 8 avril

HOMMAGE A MICHE LEGRAND A LA CINEMATHEQUE




"Un compositeur pour l'image doit être comme une plaque photographique sensible. Il lui faut impérativement adhérer au contenu du projet, en devenir un élément de l'intérieur, visible ou invisible. Je conçois la musique de film comme un second dialogue, une manière de parler à l'inconscient du spectateur, de faire remonter à la surface de l'image des sentiments enfouis, cachés. Ma mission est d'apporter ce qui n'a pas été tourné." Voilà comment Michel Legrand évoque son statut de compositeur pour l'image, celui d'un auteur responsable de l'ultime forme d'écriture du film. "Michel n'est pas un compositeur mais une fontaine à musique" complétait Jacques Demy, son frère d'armes et de création, avec lequel il avait révolutionné l'esthétique du cinéma musical. Palme d'Or à Cannes en 1964, Les Parapluies de Cherbourg imposent mondialement la griffe de Legrand et lui servent de passeport auprès du cinéma hollywoodien. Repris en avalanche, le grand thème de la séparation (Je ne pourrai jamais vivre sans toi) contribue à façonner l'image de marque du compositeur, celle d'un sorcier du romantisme, du lyrisme à l'infini. Image flatteuse mais réductrice. L'étiquette "romantique" est l'arbre qui cache une forêt de cent cinquante films. En écrivant pour l'image, Legrand multiplie les collaborations et se démultiplie comme compositeur. À la façon des Sabine de Marcel Aymé, le cinéma lui offre le don d'ubiquité. Féerique, violente, poétique, parfois frontalement moderne, son écriture explore toutes les contrées et langages possibles, s'amuse à toutes les superpositions. Comme si, à travers le cinéma, le grand Legrand avait trouvé le moyen de faire la synthèse entre ses différentes cultures, entre jazz, baroque et musique d'aujourd'hui. Laissez-vous hypnotiser par le temps suspendu d'Un château en enfer (Castle Keep) ou les harmonies grinçantes de La Piscine : un Grand Canyon les sépare des grands sentiments des Parapluies. En clair, il y a presque autant de Legrand que de films mis en musique par Legrand.

Le fil rouge qui relie ces partitions, c'est un sens thématique et harmonique unique. "La mélodie est la maîtresse de la musique" affirme le compositeur. Ses mélodies accrochent aussitôt la mémoire, tout en débordant de chromatismes, de modulations inattendues. Elles sont d'autant magnifiées par la virtuosité, le feu d'artifice permanent du traitement orchestral. Chez Legrand, l'orchestration n'en finit jamais de faire son intéressante. La preuve qu'il est possible, à travers le cinéma, de toucher un large public avec des partitions vibrantes, directes et, en même temps, savantes dans la forme. Ce qui résume bien le statut de Legrand, à la fois homme de science et de coeur. Doublé d'un boulimique, jamais rassasié de rencontres, d'échanges, de confrontations. Aucun compositeur pour l'image ne s'est autant imposé comme un passeur entre des cinéastes d'esthétiques aussi différentes, aussi divergentes. Michel Legrand, c'est le chaînon manquant entre Chris Marker et James Bond (Never Say Never Again), entre Clint Eastwood et Andrzej Wajda. Ce statut d'agent double sinon triple, il le découvre très jeune, à l'époque où la Nouvelle Vague lui permet d'affirmer son écriture : "C'est vrai, ma première famille de cinéma, c'était Reichenbach, Demy, Varda, Godard, Marker. Avec eux, c'était l'imagination au pouvoir. Nous rêvions tous dans la même direction, mélancolise le compositeur. Mais très vite, beaucoup de cinéastes de l'Ancienne Vague ont commencé à me contacter, comme Marcel Carné ou Gilles Grangier. À leurs yeux, je symbolisais sans doute quelque chose de nouveau, de différent. Moi, j'étais fier de travailler avec le metteur en scène des Enfants du paradis… Quand j'annonçais aux copains des Cahiers du Cinéma que je composais la musique du Cave se rebiffe, je me faisais insulter : "Arrête tes conneries ! Tu déchois, espèce de traître !" En fait, ça m'amusait d'enregistrer le lundi du jazz be bop pour Godard, le mercredi des valses des faubourgs pour Grangier. C'est le propre d'un compositeur pour l'image : s'adapter à toutes les grammaires cinématographiques, être l'homme de toutes les cultures. D'un film à l'autre, comme un comédien, je change de personnage et de costume."

Figure fascinante, multiple et complexe, Michel Legrand a accepté l'invitation de la Cinémathèque Française pour une rétrospective qui sera notamment l'occasion d'un concert et d'une expérience cinéma, au cours de laquelle il dévoilera ses convictions, doutes et enthousiasmes. Un rendez-vous attendu avec un pulvérisateur de frontières, un compositeur savant d'expression populaire. Objectivement, le territoire de Michel Legrand est bien plus vaste qu'on ne l'imagine a priori. A sa manière, cette rétrospective cherchera à en dresser la carte.

Stéphane Lerouge

Stéphane Lerouge est le concepteur de la collection Ecoutez le cinéma ! chez Universal Jazz, incluant notamment l'anthologie 4 CD Le Cinéma de Michel Legrand (2005).

mardi 3 février 2009

L'ATELIER DE FRANCOIS ROUSSEAU A OUVERT CET APRES-MIDI !







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