vendredi 30 janvier 2009

JULIEN BAUMGARTNER ET GREGOIRE LEPRINCE-RINGUET

Tous deux sont nominés comme meilleur espooir 2008 aux Césars, pour Le plaisir de Chanter et la Belle Personne respectivemen ! Bravo à eux (et aux autres).


© Photo : Richard Schroeder - Académie des César - Chaumet 2009

GRANDE SOIREE POUR LA LIBERTE DE L'INFORMATION A 20H00 AU THEATRE DU CHATELET

Le droit à l'information, à la libre expression et à la libre critique, ainsi qu'à la diversité des opinions est une liberté publique fondamentale. C'est un droit des citoyens et non pas un privilège des journalistes : sans information libre, sans une presse indépendante et pluraliste, il ne saurait y avoir d'authentique délibération démocratique.
Or, loin de réduire les retards français en ce domaine, l'actuel président de la République les aggrave, tant par sa pratique personnelle du pouvoir que par les décisions qu'il impose à la hussarde. Mise en oeuvre au mépris des droits du Parlement, la réforme de l'audiovisuel public résume cette régression de nos libertés. Accorder au seul chef de l'Etat le pouvoir d'en nommer et révoquer les dirigeants, c'est abolir symboliquement l'indépendance des radios et des télévisions publiques. C'est un abus de pouvoir, et c'est l'abus de trop.
Une République où le pouvoir exécutif impose ainsi sa loi au pouvoir législatif et ses désirs au contre-pouvoir médiatique n'est pas une démocratie digne de ce nom. Mus par cette conviction commune et cette inquiétude partagée, nous avons exceptionnellement décidé de nous adresser ensemble à l'opinion publique, par-delà la diversité de nos titres, de nos histoires et de nos sensibilités. Et nous appelons à un vaste sursaut citoyen contre ce recul des libertés qui affaiblit notre démocratie et discrédite notre pays.

Charlie Hebdo, les Inrockuptibles, Marianne, Mediapart, le Nouvel Observateur, Rue89, avec le soutien de Reporters sans Frontières

Le Nouvel Observateur

mardi 27 janvier 2009

PETER KNAPP A LA GALERIE ANATOME


Le terme de directeur artistique, né aux Etats-Unis au début du XXe siècle (Art Director), prend consistance en France seulement à partir des années 1950. Peter Knapp est l’un des premiers à en assumer pleinement la fonction, d’abord au sein des Galeries Lafayette, puis dans le cadre du magazine Elle. Il commence d’en installer les principes à la télévision avec l’émission Dim Dam Dom.
Par la suite, il offrira de nombreux exemples de son talent dans la presse, l’édition ou la publicité. Comme tout grand directeur artistique, il saura, au fil du temps, privilégier sa recherche personnelle. Les qualificatifs de peintre, photographe, cinéaste, lui conviennent autant que celui de DA.
Malgré l’importance de son travail pour Elle, reconnu comme un des monuments du graphisme, « Peter Knapp, directeur artistique » a été présenté de manière accessoire dans les hommages qui lui ont été rendus. L’exposition à la Galerie Anatome révèle précisément les liens entre recherche pure et création appliquée que cette fonction exige, entre les disciplines et les auteurs qu’elle oblige
à savoir orchestrer. Elle lui offre enfin ses lettres de noblesse en France.
Calerie Anatome, rue Sedaine, 75011 PARIS

dimanche 25 janvier 2009

TROIS NOMINATIONS AUX CESARS, POUR LA BELLE PERSONNE, DE CHRISTOPHE HONORE

Vous l'avez peut-être déjà noté, il y a 3 nominations aux Césars pour
La Belle personne :
Meilleur jeune espoir masculin : Grégoire Leprince-Ringuet
Meilleur jeune espoir féminin : Léa Seydoux
Meilleure adaptation : Gilles Taurand,Christophe Honoré
On croise les doigts !

GRANDE RETROSPECTIVE DAVID LACHAPELLE A LA MONNAIE DE PARIS


La Monnaie de Paris accueillera la Rétrospective de David LaChapelle à partir du 6 février au 31 mai 2009. Plus de 200 œuvres du célébrissime photographe américain vont être exposées pour la première fois en à Paris, la plus vaste et la plus complète jamais réalisée en France. Dans les salons du 1er étage de l’hôtel de la Monnaie, le public pourra découvrir la complexité de son travail. Artiste reconnu en 1996 comme le meilleur photographe de l’année par la revue française Photo ainsi que American Photo magazines.
Dans le cadre de sa nouvelle politique d’accompagnement et de valorisation de la création contemporaine, l’artiste exposera ses clichés les plus connus comme - les portraits de grande célébrités, les scènes qui reflètent, exposent et commentent le « culte » de la personnalité, - le monde des stars hollywoodiennes ou encore -le sensationnalisme de la vanité et de la gloutonnerie réalisées pendant ces 25 dernières années-. Enfin, ajouté à cela, et pour la première fois en Europe, le public pourra découvrir la toute dernière nouvelle série de photographies réalisée courant de l’année 2008 s’intitulant « Présages d’Innocence » en référence au poème de William Blake - peintre et un poète pré-romantique britannique du XIXe- « Auguries of Innocence ». Cette série repoussant les frontières de la photographie/illustration, fait preuve d’une démarche très innovante mettant en œuvre des modes de fabrication à la fois industriels et de haute technologie pour faire naître un mélange exquis entre la 2D et la 3D. Ce dynamisme créé par la collision de l’image et de la forme, de la forme et du contenu vous embarquera une dernière fois pour vous faire découvrir une nouvelle série inédite : "Eveils", "Déluge" inspirée du chef d'œuvre de Michel Ange réalisé à la Chapelle Sixtine.

Cette superbe exposition est née d’une diligente relecture critique du travail de l’artiste par les deux commissaires : Gianni Mercurio, un des plus importants commissaires d’expositions monographiques réalisées ces dernières années en Italie (Andy Warhol, Keith Haring, Basquiat, etc.) et Fred Torres, agent et commissaire des expositions de David LaChapelle depuis plus de 20 ans. Cette exposition est organisée et coordonnée par Lina Lopez, directrice des expositions chez Lin’Art.
Ouvert tous les jours de 10h30 à 19h, jusqu'à 22h les lundis & vendredis. Gratuit pour les moins de 10 ans, 12€ pour les autres. Début de l'exposition le 6 février, le 5 étant le vernissage.

samedi 24 janvier 2009

JACQUES TATI A LA CINEMATHEQUE EN AVRIL !


En 2007, Tati aurait eu cent ans…
En 2009, il aura 102 ans, le temps justement pour la Cinémathèque française de lui rendre hommage hors des commémorations obligées. Un peu de retard… cela lui aurait plu… L’année en tout cas que nous avons choisie pour honorer son génie. Et jouer avec lui. 2009 donc, c’est le grand chambardement. Exposition de 650 m2 organisée par Macha Makeïeff et Stéphane Goudet (commissaires de l’exposition), films projetés en salle, et un vaste terrain de jeu dans le hall de la Cinémathèque française. N’était-ce pas le plus grand souhait de Tati de voir tous les arts du
spectacle investir les lieux du cinéma ?
Cette exposition sera donc un hommage original et excentrique au brillant cinéaste français, Jacques Tati, dont les films (Playtime, Mon Oncle…) sont l’emblème même de la modernité (espace, design, automobile, mode, architecture). La scénographie originale conçue par Macha Makeïeff, à la fois dans le but de plaire et de désorienter joyeusement le public, propose une déambulation à
rebours, depuis Parade, le dernier film de Tati, jusqu’à ses débuts au music-hall où tout s’invente ; elle mettra le spectateur acteur dans une suite d’impressions visuelles et sonores singulières, réunira
différents types d’oeuvres d’art qui, esthétiquement, sont proches de l’univers filmique de Tati. Des oeuvres qui interrogent le rapport de la société à l’espace, de la couleur au son, de l’abstraction au réel : dessins de Saul Steinberg et de Pierre Etaix, des photographies d’Henri Cartier-Bresson et
de Willy Ronis, des oeuvres de Raoul Dufy et de César (qui fit une apparition dans Les Vacances de Monsieur Hulot, et s’intéressa comme Tati aux compressions de voitures), une photographie architecturale de Dan Graham, une oeuvre originale de Pierrick Sorin, un livre de Guillaume Cassar, une machine dynamique de Jean Tinguely, une création sonore de Pierre Henry… sans oublier une série de meubles typiques du modernisme de l’après-guerre édités par Domeau et Pérès
et la collaboration enthousiaste de quelques écoles d’art.
Ces oeuvres seront confrontées, dans une épure assumée, à ce qui permet de documenter l’univers cinématographique de Jacques Tati : photographies rares, carnets de gags dessinés de sa main, maquettes, archives (provenant des Films de Mon Oncle) et affiches (dont certains font partie de la
collection de la Cinémathèque française), costumes et accessoires, sans oublier croquis et aquarelles de son ami et collaborateur Jacques Lagrange, qui fut son conseiller artistique jusqu’à Parade.
Après l’immersion visuelle et sonore dans l’oeuvre de Tati vient le temps de l’exégèse. « Les 6 leçons du Professeur Goudet », dispensées sur 12 écrans au centre de l’exposition, font, de façon ludique,
oeuvre de pédagogie et abordent, par l’analyse filmique et le travail sur les archives, à la fois la formation de Tati, son travail sur le son, son rapport aux Etats-Unis ou encore son souci permanent de la transmission.
Des entretiens exceptionnels ont en outre été réalisés avec des personnalités du monde de l’art dont le travail a été nourri par la connaissance des films de Tati . Ces témoignages de Michel Gondry, Wes Anderson, David Lynch, Elia Suleiman, Otar Iosseliani, Olivier Assayas, Jean- Jacques Annaud, Jean-Claude Carrière, Blanca Li, Sempé, Jean Nouvel, Dominique Perrault, Andrée Putman trouveront leur place en marge de l’exposition (mezzanine et catalogue) pour que la
succession désirée par Tati s’accomplisse et qu’en un sens il en soit de l’exposition comme de Playtime vu par son réalisateur : qu’elle commence « quand vous quitterez la salle »… Projections, conférences, lecture, stages, visites contées, ateliers jeune public et catalogue de l’exposition (Editions Naïve) accompagneront cet événement.
Rendez-vous prochainement sur www.taticinematheque.fr
Attachée

jeudi 22 janvier 2009

CORRESPONDANCE DE REINALDO ARENAS AVEC MARGARITA ET JORGE !


Près d'un quart de siècle de correspondance entre l'écrivain cubain maudit et deux maîtres du surréalisme. Nul exercice stylistique de haut vol dans ces lettres que Reinaldo Arenas envoie à ses amis. Elles sont, pour la plupart du temps, écrites dans l'urgence, par un homme traqué, sans cesse au bord de l'abîme. Mais elles constituent, jusque dans leur maladresse parfois, leur désespoir souvent et leur sincérité toujours, un témoignage des conditions de vie de l'homme autant qu'un reflet du besoin vital de créer, de faire paraître à tout prix puis d'organiser, face à l'imminence de la mort, l'avenir de son oeuvre.

Axtes Sud

THE TUDORS REVIENT SUR CANAL +, AVEC LA SAISON 2 !


L'occasion de regarder cette image du beau Jonathan Rhys-Meyer, qui interprète Henri VIII dans la série, prise par le photographe François Rousseau !

mardi 20 janvier 2009

UN SANG PAREIL AU MIEN...


Une saga familiale et homosexuelle où, progressivement, des années 1950 aux années 2000, se révèlent les liens entre les différents personnages. L’histoire d’une évolution personnelle et sociale. Une situation de départ où aucune échappatoire n’est possible, sauf à transcender la réalité par l’imagination, la fiction (ici, le cinéma américain de l’âge d’or). Puis des temps de rupture - révélation des secrets de famille, libération, émigration aux Etats-Unis. Pour finir, la tragédie du sida… Ambitieux, intriguant, Un sang pareil au mien se déroule entre le Chili et les Etats- Unis, à partir du début des années 1950. Un peu comme les pièces d’un puzzle, on y découvre une succession d’épisodes, alternativement racontés par trois narrateurs. Le premier de ces narrateurs est, en 1951, un jeune cinéphile engagé grâce à sa famille par une revue de cinéma. Homosexuel, il reste prisonnier du carcan social et familial. Le deuxième narrateur, Daniel, est le neveu d’Arturo Juliani, important exploitant de salles de cinéma, qui fait de lui son amant. Niant d’abord son homosexualité, Daniel se marie et, avant de divorcer, aura deux enfants. Le troisième narrateur, également prénommé Daniel, appartient à la génération suivante. Il doit faire le deuil, au début des années 2000, de son compagnon Jaime, victime du sida. Ce second Daniel a quitté le Chili pour les Etats-Unis dans les années 1960, avec sa mère ; il apparaît au cours du récit qu’il est le fils du premier Daniel. Autour de ces trois narrateurs gravitent une dizaine de personnages (père, mère, oncle, soeur, ami, amant…), liés à eux par des liens d’amour, d’amitié, ou familiaux. Un sang pareil au mien se présente comme une saga – originale, élaborée, convaincante – où le « sang » du titre, a écrit un critique, est le « sang transmis, révélé, infecté ». Des années de l’hypocrisie sociale à la tragédie du sida, le récit est irrigué par la question de l’identité et de l’émancipation homosexuelle. Si ce thème est empreint de gravité, le ton du livre, lui, ne l’est que rarement. Distance et humour dominent, ainsi que le recours subjectif à des références cinématographiques qui, mises en parallèle avec les scènes vécues, permettent de transcender la réalité.

Editions Autrement

LE NOUVEAU MATHIEU LINDON, EN ENFANCE, VU PAR TELERAMA !




Cent onze scènes vécues par un gamin en manque d'affection... qui ressemble à Mathieu Lindon.

Pas facile de raconter sans pathos, sans émotion convenue, des souvenirs, des séquences d'enfance. Cent onze exactement, et d'une systématique longueur : trois petites pages. « 111 », trois fois le chiffre « 1 »... Trois pages... Etrange trinité entre le père, la mère, le fils. Ou le fils, le frère, la soeur. Ou le fils, le grand-­père, la grand-mère. Ou... Il y a de la contrainte et du jeu, de la règle et de la jouissance dans l'écriture sensuelle et pudique, ouatée et ­sèche de Mathieu Lindon. On pourrait dire, par exemple, que sa manière de « feuilletoner » en brefs récits ses scènes enfantines capitales et futiles évoque les aventures du Petit Nicolas de Sempé et Goscinny. Il a dû les lire petit garçon ; il partage son obstination, son ingénuité et sa malice. Sauf que ce petit Nicolas-là est plutôt intello, parle une langue châtiée, n'a pas beaucoup d'amis. Il est d'une famille bourgeoise rive gauche –père brillant, élégante mère au foyer –, part en vacances dans la propriété de ses grands-­parents, s'y ennuie, reste très bien ­élevé. Et va tout jeune, ­déjà, chez la psy, qu'il fait tourner en bourrique avec esprit... Derrière le portrait éclaté du garçonnet désuet, ­avide de ­reconnaissance et ­d'affection, se devine tant de souffrances tues, tant de chagrins indicibles que les cent onze épisodes en deviennent presque tremblants de peines, zébrés de pauvres sourires et de regrets. ­Mathieu Lindon convoque ici magistralement les tourments et les ­folies de l'enfance. Comme s'il ne l'avait jamais quittée, comme s'il en connaissait encore par coeur les innocences et les perver­sités. Le lire est un retour en terres enfouies, en émotions, en inquié­tudes oubliées.

De livre en livre, le romancier part en quête de son propre passé, s'interroge sur l'amour, l'amitié, le temps. En enfance joue à merveille de la fiction et de l'autobiographie ; et si le « je » n'est pas de mise dans ce récit tout de rigueur, le « il » semble nourri d'aveux, les angoisses se dissimulent à peine sous l'image de bon élève. Ce n'est pas du Petit Nicolas, mais du jeune Marcel Proust du début de La Recherche du temps perdu qu'on est finalement le plus proche. Quel parcours...

lundi 19 janvier 2009

REMEMBER THE MAMAS AND THE PAPAS !



Parce que c'est la BO de BEAUTUFUL THING, qui se joue actuellement tous les soirs, sur la scène du Vingtième Théâtre, (dans le vingtième ardt), qui est un véritable enchantement et qu'il faut absolument aller l'applaudir, jusqu'au 1er mars !

PAUL AUSTER LIT SON DENIER LIVRE AU THEATRE DU VIEUX COLOMBIER



Nous avons assisté à la lecture d'etraits par Paul Auster himself et par Irène Jacob, de Dans le noir, publié chez Actes Sud, la dernière fiction de Auster. La lecture à deux voix se répartissait entre la vesrion anglaise dite par le grand Paul Auster, puis la traduction française incombait à la comédienne Irène Jacob, qui mit tout son charisme et son talent, pour faire vivre le texte. Mais il faut reconnaître que l'on s'ennuya fermement, d'autant^plus que le découpage effectué par Paul ne nous permis pas de prendre la pleine mesure de l'intrigue qui parait très mince. Le public, celà dit, semblait conquis !

samedi 17 janvier 2009

LE PDG DE RADIO FRANCE POSE POUR LE CATALOGUE ABRAXAS : BRAVO !


Le PDG de Radio France, Jean-Paul Cluzel, a posé devant l'objectif de Vincent Malléa, pour la catalogue Abraxas, dont une partie des recettes des ventes, seront données à Act Up Paris. Belle performance. Le petit journal de Canal + l'a révélé au grand public, et depuis, le buzz fait son travail. Espérons que la médiatisation de "l'affaire", aura des répercussions sur les ventes !
Le plus pénible, c'est que Jean-Paul Cluzzel semble être accusé d'actes illicites et qu'il doive réponde à des inteviews pour justifier sa présence dans ce calendrier.
Que la route est encore longue vers l'égalité !

JOSE LEVY EXPOSE A LA GALERIE EMMANUEL PERROTIN


José Lévy a été d'abord styliste de mode. En totale rupture avec les codes de l'époque, qui exaltent les valeurs des années quatre vingt, ses collections s'inspiraient de Tati, Modiano ou Jacques Demy et lui ont assuré une reconnaissance internationale. En 13 ans, il s'impose ainsi son univers sur la scène de la mode masculine avec sa maison, José Lévy à Paris, et s'affirme à la fois comme un coloriste hors pair et un tailleur au regard précis. Dans le même temps, il enchaîne les collaborations extérieures marquantes en dirigeant le style de Holland et Holland, Nina Ricci, Cacharel et Emanuel Ungaro. Désireux de s'adresser au plus grand nombre, il signe également des collaborations avec Monoprix, La redoute et André. Créateur libre et curieux, éclectique et précis, il a toujours illustré son regard très personnel en collaborant depuis le début de sa carrière avec de nombreux artistes (photographes et plasticiens tels que Jack Pierson, Gotscho et Nan Goldin, Philippe Parenno, Jean Pierre Khazem, les Kolkoz ; architecte comme Xavier Gonzales, ou musiciens à l'image de Jay Jay Johanson, Benjamin Biolay...)

Depuis 2007, il ses consacre désormais totalement à ce travail de création transversale, des arts plastiques et des arts décoratifs. Les Musée des arts décoratifs vient de l'inviter à exposer dans ses vitrines la collection d'objet en porcelaine dessinée par Deshoulières, il prépare les costumes et le mobilier pour la pièce Ordet mise en scène par Arthur Nauziciel et présentée au festival d'Avignon. Il travaille aussi avec la Manufacture de Sèvres et sur plusieurs projets aussi variés qu'une pharmacie, du linge de lit, de la vaisselle...

En exprimant son univers, il joue sur les notions de familiarité, d'intime, d'étrange et de théâtralité souvent piquées d'ironie. Il aime à prolonger les souvenirs, les traces du passé, les archétypes, les racines des Maisons qu'il rencontre pour en jouer et y poser un regard respectueux mais libre et distancié — mêlé d'hybridations, de mutations et d'accouplements subversifs, grinçants et naïfs à la fois.

Allées, bassin, joueurs d’échecs… Le designer s’inspire du poétique jardin pour créer un mobilier tout ce qu’il y a de décalé. « Oasis : LucoNoctambule » est à découvrir galerie Emmanuel Perrotin, dès le 17 janvier.

Travailler à embrouiller les souvenirs est un jeu proposé par José Lévy, passé maître dans cet art. Il arrive à nous faire croire qu’une bougie présentée dans un verre ballon pourrait être un verre de lait. Une pile de livres serait une sculpture lumineuse, tandis qu’un jeu d’échec vu de près dévoile des souris reines et cavaliers empaillées, rebrodées et même caparaçonnées d’orfèvrerie… Cette dernière pièce burlesque risque de tenir la vedette de l’exposition proposée à la galerie Emmanuel Perrotin. José Lévy, styliste, puis designer, travaille depuis un moment avec des musiciens, des plasticiens et des photographes, comme Nan Goldin, en parallèle de son activité de mode. Il expose chez ToolsGalerie, une galerie de designers, œuvre pour la Manufacture nationale de Sèvres, Deshoulières, Robert le héros, etc. La nature en ville l’inspire mais, cette fois, il en propose une vision en nocturne : silhouettes d’arbres (importante sculpture de 2,60 m de diamètre) diffusant des lumières, ombres de feuilles en feutre. « Oasis : LucoNoctambule » fait appel à notre inconscient, à nos petites madeleines proustiennes et finalement très parisiennes… À vous maintenant d’entrer dans ce délicat monde d’étrangetés, où un objet en cache toujours un autre.

« Oasis : LucoNoctambule »
17 janvier – 7 mars, du mardi au samedi, de 11 heures à 17 heures.
Galerie Emmanuel Perrotin
76 rue de Turenne, 75003 Paris.
Tél. 01 42 16 79 79

jeudi 15 janvier 2009

MY NAME IS TONY STARK


Une nouvelle image du photographe Sylvaain Norget, dont j'ai dit ici tout le bien que je pense de son travail.
Retrouvez-le sur www.butportraaiture.com

PAUL AUSTER A PARIS AU THEATRE DU VIEUX COLOMBIER


Contraint à l’immobilité par un accident de voiture, August Brill, critique littéraire à la retraite, trouve refuge contre les inquiétudes des temps présents et le poids des souvenirs qui l’assaillent lors de ses innombrables insomnies en se racontant une nuit l’histoire d’un monde parallèle où le 11 septembre n’aurait pas eu lieu et où l’Amérique ne serait pas en guerre contre l’Irak mais en proie, « ici et maintenant », à une impitoyable guerre civile.
Mais imagination et réalité en viennent peu à peu à s’interpénétrer comme pour se lire et se dire l’une l’autre, et pour interroger la responsabilité de l’individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l’Histoire. En plaçant ici la guerre à l’origine d’une perturbation capable d’inventer la « catastrophe » d’une fiction qui abolit les lois de la causalité, Paul Auster établit, dans cette puissante allégorie, un lien entre les désarrois de la conscience américaine contemporaine et l’infatigable et fécond questionnement qu’il poursuit quant à l’étrangeté des chemins qu’emprunte, pour advenir, l’invention romanesque.
Paul AUSTER lira des extraits de son roman en compagnie d’Irène JACOB
au Théâtre du Vieux-Colombier (21, rue du Vieux-Colombier, 75006 Paris)
le dimanche 18 janvier 2009 à 16 heures

Entrée libre dans la limite des places disponibles, réservation indispensable :
Théâtre du Vieux-Colombier : 01 44 39 87 00

mardi 13 janvier 2009

UN SIECLE DE JAZZ, AU MUSEE DU QUAI BRANLY


Le jazz constitue, avec le cinéma et le rock, l’un des événements
artistiques majeurs du XXe siècle. Cette musique hybride, née
dans les premières années de ce siècle, l’a traversé en marquant
chaque aspect de la culture mondiale de ses sons et de ses
rythmes. Plus qu’un simple genre musical, le jazz a non seulement
révolutionné la musique, mais a également initié une nouvelle
façon d'être dans la société du XXe siècle qui a profondément
influencé l'histoire de l'art du siècle dernier.
Le Siècle du jazz invite le public à comprendre, sur près de 2000
m2 d’espace d’exposition, combien la bande-son du jazz a coloré
tous les autres arts, de la peinture à la photographie, du cinéma
à la littérature, sans oublier, les arts graphiques, la bande
dessinée et les dessins animés. Elle offre une lecture
pluridisciplinaire et vivante de l’histoire complexe de cette
musique à travers dix sections chronologiques et près de 1000
oeuvres : objets et documents, partitions illustrées, affiches,
disques et pochettes, photographies, audiovisuels, etc.
La variété des nombreux documents présentés témoigne de la diversité des disciplines touchées parle phénomène Jazz : des toiles de Léger, Pollock, Dubuffet, Basquiat ou Bearden côtoient des photographies de Man Ray, Carl Van Vechten, Jeff Wall, ou d’artistes moins connus en Europe. Des exemplaires de la revue Survey Graphic, des pochettes des labels Columbia ou Atlantic, des bande dessinées de Loustal ou Guido Crepax, une installation de David Hammons Chasing the blue train, près de 40 sources sonores dont des enregistrements du célèbre Strange fruit de Billie Holiday, repris notamment par Maria Schneider. Une salle dédiée au cinéma présente de nombreux extraits de films tels que Begone Dull Care un film abstrait de Norman Mac Laren,
Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle, ou encore Jammin' the Blues de Gjon Mili (1944) projeté dans son intégralité.

lundi 12 janvier 2009

BEAUTIFUL THING : UN PEU DE SOLEIL DANS L'EAU FROIDE !


Beautiful Thing raconte l’histoire de Jamie et Ste, voisins et camarades de classe, qui grandissent dans le béton d’une banlieue londonienne. Ils ont 16 ans et partagent un palier, où se jouent toutes les affres des journées longues et chaudes de cet été-là : la voisine, Leah, qui écoute à tue-tête la musique des Mamas and Papas, tout en se prenant pour la chanteuse obèse Mama Cass ; la mère de Jamie, Sandra, qui, entre deux entretiens d’embauche, épingle son fils pour avoir séché l’école parce qu’il n’aime pas le sport ; le père ivrogne de Ste, qu’on entend régulièrement frapper son fils ; Tony, le copain de Sandra, qui n’est jamais avare de sa philosophie de vie. Jamie et Ste partagent également un secret qui risque de briser la paix fragile du palier. Les premières amours ne sont pas loin, mais pas forcément là où on les attend…
L’histoire est ancrée dans le quotidien d’une banlieue de Londres au début des années quatre-vingt dix. Toute l’action se passe sur la coursive étriquée d’un immeuble en béton, où les personnages se livrent à des joutes verbales et parfois physiques, tel un match de boxe, avec des crochets, des feintes, des coups bas. Ce qui les relie est à la fois comique et choquant, cruel et inattendu. Dans la promiscuité de ce passage trop étroit, les personnages se heurtent ou s’esquivent mais ne peuvent pas s’ignorer. Ce huis clos parfois suffoquant n’est pas sans espoir puisque la coursive est ouverte sur le ciel d’un été qui s’étire. La pièce s’ouvre sur un arc-en-ciel : un orage vient de passer. D’autres se préparent. Beautiful Thing est la suspension de ce moment magique : la rencontre amoureuse qui dure le temps que dure un arc-en-ciel, chose rare et éphémère qui éveille en chacun des émotions intimes et universelles. La pièce raconte l’amour juste au moment où il naît, avant que les galères de la vie ne viennent l’interrompre, avant les prochains orages… L’agressivité crue des personnages est un masque qui cache mal l’affection qu’ils cherchent tous. La tendresse finira par gagner le duel, mais pas forcément là où on l’attend. Et tout au long de la pièce, comme un message d’amour subliminal, la musique des Mamas and Papas plane au-dessus de la morosité, nous invitant à « dream a little dream ». L’histoire se termine sous les étoiles… par une danse de l’amour que l’on voudrait sans fin, un moment de bonheur simple qui fait oublier un instant que toutes les bonnes choses sont éphémères. La pièce traite d’un rite de passage – la déclaration du sentiment amoureux et du désir sexuel. Elle sera d’autant plus crédible que les comédiens n’auront eux-mêmes que récemment basculé de l’enfance à l’âge adulte. Il est donc important de choisir de jeunes acteurs pour jouer les rôles des trois adolescents, d’autant que le personnage de la mère est une jeune maman de 35 ans. Les premières scènes ne laisseront pas deviner trop tôt le thème central de la pièce et les relations d’abord teintées d’agressivité se transformeront progressivement en tendresse entre deux adolescents de 16 ans qui découvrent l’amour pour la première fois. Le défi pour la mise en scène est d’équilibrer et marier deux couleurs opposées : le gris du béton, avec sa dureté et sa résistance et le rose du soleil couchant, avec son espoir d’un avenir meilleur transcendé par la tendresse et l’amour. Tous les personnages sont condamnés à vivre dans cette grisaille. Mais pour essayer d’en sortir, chacun s’accroche à son rêve. L’auteur revendique le côté « pièce rose », pourtant ses personnages n’échappent pas à la tragédie humaine. Naviguant entre réalisme cru et conte de fées métropolitain, Beautiful Thing n’est ni un drame social, ni une caricature. Les nombreuses touches d’autodérision donnent leurs nuances et leur épaisseur aux personnages. La tendresse, l’affection, la complicité, le désir sont les moteurs des relations humaines : Beautiful Thing, par son traitement dramatique, éveillera par surprise ces sentiments primordiaux en chaque spectateur. Servi par des comédiens excellents et une mise en scène efficace, Beautiful Things est une parenthèse tendre dans ce monde noir et brutal. Jamais autant nous avons eu besoin de cette pièce.

du 9 janvier au 1er mars 2009 du mercredi au samedi à 21h30, dimanche à 17h30 Réservations : 01 43 66 01 13 Tarifs : 22€ – 17€ – 12€ Vingtième Théâtre 7, rue des Plâtrières, Paris 20ème Mise en scène : Kester Lovelace Traduction : Pascal Crantelle Avec : Tadrina Hocking Simon Hubert Ivan Cori Matila Malliarakis Aude-Laurence Clermont Assistante à la mise en scène : Amandine Raiteux Scénographie, communication graphique : Samuel Aden Anthony Fabre Costumes : Stéphane Puaultlt Lumières : Richard Brousse Dramaturgie : Joëlle Aden
www.beautiful-thing.fr

vendredi 9 janvier 2009

BEAUTIFUL THINGS, SUR LA SCENE DU VINGTIEME THEATRE, C'EST PARTI !



Merci à Yagg pour ce reportage sur la dernière répétition !

Vingtième Théatre, rue des Plâtrières dans le 20ème.

jeudi 8 janvier 2009

SCOTT HEIM REVIENT !


Treize ans après la sortie de Mysterious Skin, son premier roman encensé par la critique et magistralement adapté au cinéma par Gregg Araki, Scott Heim revient sur le devant de la scène littéraire avec Nous Disparaissons. Un semi-échec avec son second roman (In Awe), des problèmes de drogue et une panne d'écriture n'ont, heureusement, pas eu raison de lui. Rencontre avec un écrivain brillant, angoissé et hypersensible.

Fluctuat : Vous avez connu un succès immédiat en 1995 avec Mysterious Skin puis un relatif échec avec votre second roman, In Awe en 1997. Comment êtes-vous revenu à l'écriture plus de dix ans après avec Nous Disparaissons ?
Scott Heim : J'ai connu une vraie désillusion avec le monde de l'édition après la sortie de In Awe. Le danger quand on a un grand succès tout de suite réside dans les attentes que vous suscitez pour la suite. Quand on a du succès, l'avenir s'annonce radieux et on a tendance à oublier ce que c'est que de ne pas avoir de bonnes critiques et la reconnaissance du public. De plus, l'édition a changé : des amis écrivains n'ont plus de contrat et des éditeurs perdent leur job après avoir publié seulement deux ou trois titres. Et puis, je n'arrivais pas à venir à bout de ce troisième roman. J'avais beaucoup de matière dont je ne savais pas quoi faire tout en me demandant si je voulais vraiment consacrer encore deux, trois ans de ma vie sur un roman dont je ne savais pas comment il serait accueilli, ni s'il serait apprécié. Frustré de ne pas être reconnu, j'ai perdu de vue le véritable but de l'écriture : celui de s'exprimer et de se faire comprendre. J'ai donc abandonné ce premier jet pour le laisser reposer et vivre ma vie personnelle qui était déjà assez compliquée.

On retrouve dans Nous disparaissons des thèmes communs à Mysterious skin comme l'enfance victimisée, la mémoire retrouvée et le Kansas. Pouvez-vous expliquer ces obsessions ?
Quand j'écris, je ne suis pas conscient de ce qu'on lira et je ne fais pas forcément le lien entre mes œuvres de la même manière que le fait le lecteur. Des amis m'ont fait remarquer que Nous disparaissons pourrait presque être la suite de Mysterious skin tant le personnage de la mère ressemble à celle du héros de mon premier roman. Il est vrai que je suis toujours autant fasciné par les souvenirs d'enfance : cette relation entre ce dont on croit se rappeler et ce qui s'est vraiment passé. Et le Kansas, mon lieu de naissance, est presque un personnage à part entière de mes livres. C'est un lieu chargé d'une ambiance, d'une atmosphère intense qui lui est propre.

A l'époque de la sortie de Mysterious skin vous disiez être gêné qu'on vous interroge sur la part autobiographique dans votre roman. Avec ce dernier livre vous livrez votre roman le plus intime. Pourquoi ce changement ?
J'étais naïf à l'époque, je ne m'étais pas préparé à ces questions. Je pensais que les livres parlent d'eux-mêmes et qu'on ne devrait pas devoir les justifier. L'écriture de Nous disparaissons a pris tellement de temps, était si difficile que je n'ai pas tout de suite réalisé qu'il était si personnel. Dans ma première version, les personnages étaient complètement différents. Je les ai remplacé par ma mère et moi pour faciliter l'écriture, qui est devenue plus fluide, naturelle. J'ai fait ensuite le choix conscient de ne pas remplacer les noms et de nous laisser, ma mère et moi, être les héros. A quelques nuances près. J'ai, en effet, usé de distorsions temporelles : j'avais décroché de la drogue quand je me suis occupé de ma mère et j'ai aussi outré des traits de la personnalité du narrateur ou de la mère qui ne nous correspondent pas. Les éléments de ma vie personnelle ont finalement été la clé pour faire fonctionner la trame de fond fictive.

Pouvez-vous nous expliquer le titre, Nous disparaissons ?

J'ai utilisé ma propre addiction à la drogue, pour moi l'effacement de soi, de sa personnalité et j'y ai vu un parallèle avec la maladie et finalement la mort - d'où le titre du roman. La mère du narrateur, comme les enfants disparus qui l'obsèdent, s'efface peu à peu - autant physiquement que psychologiquement - à mesure que la maladie gagne du terrain. On revient également sur la notion de mémoire et des souvenirs refoulés qui refont surface. J'aimais aussi l'idée de faire disparaître le Scott-auteur derrière le Scott-narrateur.


Le livre est dédié à votre mère. Comment êtes-vous parvenu à décrire avec tendresse les détails très crus de sa déchéance pour finalement sublimer le moment douloureux de sa mort ?
Accompagner ma mère jusqu'à la mort a été l'expérience la plus intense de ma vie. Nous étions, comme dans le livre, coupés du monde. J'ai fait des choses dont je ne me serais jamais senti capable et ne me suis jamais senti aussi vivant qu'à ce moment là. Assister à cet instant le plus intime d'une vie ma donné le besoin d'écrire, de transformer en fiction cette expérience. Je ne voulais pas seulement parler d'une expérience somme toute banale tant elle est universelle, mais en faire quelque chose d'autre, de plus intéressant. Je crois que d'une certaine façon ça a été thérapeutique. Mon défi d'écrivain a toujours été de transformer la laideur en me concentrant sur un détail plaisant, rassurant. J'ai procédé de cette manière pour décrire la mort de ma mère. Dans la première version, cette scène durait dix pages. Mon éditeur me l'a heureusement fait réduire. L'ombre de sa mort plane sur tout le livre et il ne fallait pas faire de cette mort inéluctable un moment trop pénible pour le lecteur.

Quand Mysterious skin est sorti, on vous a catalogué comme représentant la littérature dite « gay ». Comment l'avez-vous vécu et que devient la littérature gay aux Etats-Unis ?
J'ai eu de la chance de ne pas être vraiment cantonné aux rayons "gay" des librairies. Mais c'est vrai qu'au début des années 90 est apparue cette littérature dite gay, très engagée, qui devait être le prochain mouvement littéraire comme il y avait eu une littérature afro-américaine. Or avec la crise de l'édition, ces petites niches tendent à disparaître et il suffit qu'un auteur indien aie du succès pour que l'attention se concentre quelque temps sur la littérature indienne. Mysterious skin ne traitait pas directement de l'homosexualité mais est devenu culte dans la communauté. Mais je crois aussi que le sujet de la pédophilie touchait tout le monde et était alors dans l'air du temps. Il y a avait eu à l'époque le scandale des prêtres pédophiles dans l'église catholique et ces affaires de souvenirs d'inceste refoulés qui refont surface. Je suis juste arrivé au bon moment, avec le bon sujet.

Quels sont vos projets ? Nous disparaissons va-t-il être adapté sur grand écran ?
Il y a eu quelques approches qui n'ont pas abouti et avec la crise, je doute qu'un tel projet se monte à Hollywood. Les plus intéressés pour l'instant sont les italiens. Même s'il semble curieux d'adapter en Europe un roman si américain, je me dis qu'il serait intéressant de voire le livre devenir quelque chose de complètement différent à l'écran. J'ai tellement vécu un rêve avec l'adaptation de Mysterious Skin à laquelle j'ai participé à part entière que je ne suis pas contre une expérience totalement différente. En ce qui concerne l'écriture, j'ai une idée que je laisse mûrir avant de la coucher sur le papier. Pour moi, tout le travail de l'écrivain se fait en amont, dans la réflexion de son sujet et je ne commence à écrire que quand je sais où je veux aller. Mais je me demande toujours si j'ai vraiment envie de continuer à écrire. Avec la crise, la situation va s'aggraver dans l'édition et je me demande si je devrais à nouveau m'infliger ce processus long et douloureux pour un résultat, qui plus est, incertain... L'écriture est véritablement un "labor of love" !

Scott Heim, Nous disparaissons, Au Diable Vauvert, janvier 2009.

Propos recueillis par Mélanie Duwat 'fluctuat.com)

mercredi 7 janvier 2009

THE DISCIPLINE OF DE,, TOURNE PAR GUS VAN SANT EN 1982

The Discipline of DE, court métrage de Gus Van Sant réalisé en 1982 et adapté d’une nouvelle de William S. Burroughs (Festin nu) débarque sur le net.
En 1982, Gus Van Sant veut convaincre des producteurs de financer une adaptation de la nouvelle Do Easy de William S. Burroughs qui constituerait son premier long métrage. Il ne parvient qu’à obtenir les fonds nécessaires à la réalisation d’un court métrage, disponible aujourd’hui sur le net. Intitulé The Discipline of DE, ce court métrage marque le premier intérêt cinématographique porté par le cinéaste à l’auteur de Festin nu. D’autres adaptations ont suivi : Drugstore Cowboy en 1989, Thanksgiving Prayer l’année suivante et Even Cowgirls Get The Blues en 93.
Pour les adeptes du réalisateur d’Elephant, le prochain long métrage de Gus Van Sant, un biopic du premier leader politique gay de San Francisco Harvey Milk interprété par Sean Penn arrive en salle le 4 mars prochain (voir le trailer de Milk).

mardi 6 janvier 2009

TANT DE BELLES CHOSES, PAR PIERRE MIKAILOFF


Françoise Hardy est partie d’une idée simple : prendre le meilleur de ces chanteurs américains qu’elle écoutait adolescente sur Radio Luxembourg et composer des hymnes pop. Le plan a bien fonctionné. Trop bien, peut-être... En quelques mois, presque contre son gré, la sage étudiante en propédeutique de lettres était devenue la nouvelle idole des teen-agers européens.
De ce premier vinyle acidulé au succès immédiat, "Tous les garçons et les filles de mon âge", en 1962, à ce CD de duos certifié platine le jour de sa sortie, "Parenthèses", en 2006, Françoise Hardy a traversé les modes et les supports.
Elle est cette voix qui accompagne les « dimanches de la vie », pour paraphraser Queneau. La voix de ces journées où l’on réécoute en boucle "L‘Éclairage" ou "La question", en attendant que le destin frappe à la porte.
Si l’on s’en tient au vieil adage selon lequel une icône pop se juge à la qualité de ses fans: Étienne Daho, Jacno, Nick Drake, Benjamin Biolay, Keren Ann, Bertrand Burgalat, vous, moi…, il n’y a guère qu’une Marianne Faithfull qui puisse rivaliser, à cette altitude.
Au fil de ce riche portrait nourri d’anecdotes et d’interviews se dessine donc le mystère Françoise Hardy - mystère qui s’épaissit encore dès qu’il est conjugué au paradoxe Jacques Dutronc.
l fallait tout le talent et la sensibilité de Pierre Mikaïloff, écrivain rock par essence (Some clichés, une enquête sur la disparition du rock’n’roll - L’Écarlate, 2006) et exégète pop désormais incontournable (Cherchez le garçon – Scali, 2008), pour nous dresser ce portrait ou le respect le dispute à la passion.

dimanche 4 janvier 2009

TOUT CONTRE LEO, DE CHISTOPHE HONORE


Tout contre Léo, un téléfilm de Christophe Honoré (jamais diffusé)
Marcel est un enfant de 11 ans. Un soir, il entend un secret : son frère Léo a contracté le virus du sida. Marcel est le plus jeune d’une fratrie de quatre, ils ont toujours été proches, heureux, complices. Ce drame soudain vient jeter une ombre au sein de cette famille unie.
Les parents ont imposé ce secret pour protéger Marcel, pour se protéger eux aussi, faire comme si tout était normal. Mais il n’en est rien, la tension est palpable, et Marcel se rebelle contre le non-dit, il ne veut pas être écarté de son frère même dans le drame.

C’est l’histoire d’un enfant, Marcel, qui allait faire la bise à ses parents avant de se coucher, mais il s’arrête dans les escaliers et entend un secret. Ce secret on a pu le découvrir dans TOUT CONTRE LÉO, livre pour la jeunesse écrit par Christophe Honoré et édité par « L’Ecole des Loisirs », puis M6, pour sa collection « Carnet d’Ado » a demandé à l’écrivain de mettre en image son roman. Les enfants ont pu lire le livre, mais les téléspectateurs français n’ont pas encore eu le loisir de voir ce très beau téléfilm - qui a pourtant été adoubé par tous les festivals où il est passé, et qui est aujourd’hui sorti en DVD dans de nombreux pays (USA, Allemagne, Espagne …) - à cause d’une scène jugée trop osée entre deux hommes, que le réalisateur a refusé de couper à la demande de M6.
« C’est très énervant de voir que l’homosexualité à la télévision passe s’il n’y a pas d’homosexualité. Dès qu’on veut parler du désir, du corps, et de cette sensualité un peu différente, les gens se crispent et pensent – comme M6 – que c’est susceptible de choquer les gens. »
Christophe Honoré

Pourtant ce téléfilm n’a rien de polémique. Il relate l’histoire de Léo, 20 ans, il est beau, il a trois frères, il est gay, ses parents l’aiment. Mais Léo apprend qu’il est séropo, et comme c’est grave on ne dit rien à son plus jeune frère, Marcel (11 ans) pour le protéger. On ne sait pas qu’il a tout entendu, et devant ce non-dit, Marcel se rebelle contre l’attitude des adultes. Ce film âpre et émouvant traite de la place de la maladie au sein d’une famille unie, une famille qui doit se préparer à l’inacceptable, faire face à la violence de la mort qui semble si injuste lorsqu’elle touche un jeune de 20 ans. Le sujet est abordé avec justesse. Il évoque les maladresses, les émotions, les élans du cœur autant que la douleur, avec un humour et un style désinvolte toujours pudique.
TOUT CONTRE LÉO touche au cœur car ni démagogique, ni mélodramatique, cette histoire demeure avant tout profondément humaine. Christophe Honoré dit ne pas avoir d’imagination et que tout lui vient de sa vie, de la vie des gens qui l’entourent, ainsi que de l’observation. Cette vérité du quotidien, la finesse du regard porté sur cette famille donnent une grande force au film, elle met à nu le spectateur qui ne peut que se laisser porter par l’émotion.

Peut-être aussi que la beauté du film réside dans le fait qu’il ait été écrit pour quelqu’un, et que dans ce cas il n’y a pas de faux semblants possibles. « J’avais cette histoire, je voulais dire à quelqu’un qui était en train de mourir de cette maladie-là que je n’arrivais pas à l’aider, et cette personne-là je voulais lui dire ça, que j’étais là. »
Une des gageures de TOUT CONTRE LÉO est le portrait que Christophe Honoré donne de Marcel, le plus jeune frère, il y excelle particulièrement à décrire le monde d’un enfant tel qu’il est réellement, un univers débarrassé des poncifs habituels, un enfant avec ses interrogations, son parler vrai et sa franchise qui se heurte au monde des adultes. Il est des drames que les enfants ne peuvent ni ne veulent ignorer. Marcel ne veut pas être séparé de son frère par un mensonge, même si c’est pour son bien. Ce film est la première réalisation de Christophe Honoré, avant «17 FOIS CÉCILE CASSARD», et déjà on trouve tout le talent de mise en scène qu’on lui connaît. Une réalisation inventive mais sobre qui réussit par une suite de tableaux de la vie quotidienne à rendre captivant ce sujet délicat. Christophe Honoré n’a pas peur des silences, ni des temps morts. Il ne cherche pas à dire l’indicible, il le montre. L’image en demi-teinte, comme une bougie qui vacille, parle d’elle même, à cela une économie des dialogues afin de se concentrer sur une contemplation poétique, étrange et sombre qui touche par instants au sublime.

JAMIE, FOR ARMANI JEANS

LOVE IS ALWAYS SEVENTEEN BY DAVID GATES : UN HOMMAGE A LA PLASTIQUE DE LITTLE JOE !

samedi 3 janvier 2009

LES MOTS A LA BOUCHE




C'est au 6, rue Sainte Croix de la Bretonnerie que toute la culture LGBT (comme on dit), est proposée sous les meilleurs auspices, grâce aux conseils bienveillants de Walter et de Marco (photos), sans oublier Sébastien, Claire et les autres... Si cette librairie/galerie est une institution parisienne, elle sait s'adapter à la modernité et aux nouvelles exigences d'un public sans cesse renouvelé, mais fidèle. Les mots à la Bouche sont une part de notre vie et compte parmi les lieux les plus agréables et les mieux fréquentés de la Capitale. Un week-end sans une visite aux MAB est un week-end raté, c'est tout dire !

BEAUTIFUL THINGS, AU VINGTIEME THEATRE, A PARTIR DU 9 JANVIER !



La bande annonce du film, sorti en 1996

jeudi 1 janvier 2009