vendredi 31 octobre 2008

LE PALACE RENAIT DES CENDRES DE LA FETE !




En redevenant un théâtre, le nouveau Palace qui rouvre ses portes le 5 novembre, tourne la page des "Années Palace", folle parenthèse des années 80 où le lieu a été la plus célèbre discothèque d'Europe et une sorte de temple de la culture gay parisienne.

De 1978 à 1985, période la plus faste étudiée aujourd'hui comme un phénomène sociologique, Le Palace, conçu par Fabrice Emaer, figure des nuits parisiennes, a été le quartier général des branchés, intellectuels, bourgeois et artistes underground, dans un brassage savant de toutes les classes sociales, tranches d’âge et sexualités, le tout sur la déferlante disco et au début de la reconnaissance de la culture gay.

"Dans le pays de Giscard, mélanger des riches et des pauvres, des blancs et des noirs, des hétéros et des pédés était tout simplement révolutionnaire", exlique le journaliste gay et co-fondateur d'Act Up Didier Lestrade.

Grace Jones inaugure la discothèque Le Palace en mars 1978. Les Village People, Gloria Gaynor, les Bee Gees et Donna Summer et bien d'autres se succèderont sur la scène.

Parmi les habitués, le philosophe Roland Barthes, Jack Lang, Mick Jagger, Andy Warhol, Paloma Picasso, Andrée Putmann, l'ancien ministre de la culture de VGE Michel Guy, mais aussi les couturiers Kenzo Tagada et Karl Lagerfeld qui y organisent des fêtes grand siècle avec invités poudrés arrivant en gondoles à porteur sur le boulevard Montmartre. Le journaliste Alain Pacadis a raconté les folles nuits du Palace dans les colonnes de Libération.

Dans les sous-sols de la discothèque, Fabrice Emaer avait créé un restaurant, Le Privilège, à l'accès plus réservé. Avant ou pendant la fête, la légende veut qu'on y refit aussi le monde, à la veille de l'élection de François Mitterrand.

Après la disparition de Fabrice Emaer en 1983, le Palace plongera inexorablement vers son déclin, malgré quelques tentatives pour relancer le lieu avec Régine ou les Guetta aux commandes.

Aujourd'hui, le Palace redevient un théâtre sous la houlette de Hazis Vardar, le nouveau propriétaire, associé à un couple d'entrepreneurs belges qui ont décidé d'en faire un lieu dédié à l'humour et aux spectacles comiques.
C'est Valérie Lemercier qui inaugure le nouveau Palace avec un spectacle inédit qui devrait permettre à nombre de spectateurs gay de revenir sur les lieux de leur jeunesse.

Source : E-llico.com


LES SOUVENIRS DU SITE INCONTOURNABLE PARIS70.FREE.FR, DEDIE AU PARIS DES ANNES 70/80 !


En 1977, c'est la vague disco et le succès des grandes boîtes comme le Studio 54 à New York ou la Main Bleue à Montreuil. Fabrice cherche alors un endroit plus grand. C'est Michel Guy, ministre de la culture du 1er gouvernement de Giscard et qui lança le festival d'automne qui lui donna l'idée d'acheter le Palace, théâtre du Faubourg Montmartre alors presque à l'abandon. Après d'importants travaux réalisés en un temps record, c'est l'ouverture le 1er mars 1978, avec un show de Grace Jones. Les serveurs sont habillés en rouge et or par Thierry Mugler. Fabrice voulait en faire un lieu ouvert à tous, différent de la rue Sainte Anne, tout en en gardant l'esprit : ce fut une réussite complète. En plus d'être la discothèque la plus courue du moment, élevée au rang de phénomène sociologique, ce fut aussi un endroit où furent données de nombreuses fêtes (Kenzo, Karl Lagerfeld), et aussi une salle de concerts, organisés par Paul Alessandrini puis par Assaad Debs et Rosebu
n juillet 79, ce fut l'ouverture du Palace de Cabourg. J'y allais avec Diane. Fabrice avait vu les choses en grand : il avait réservé un train entier pour ses invités, ainsi qu'un car ! Une vision inoubliable fut l'arrivée sur le quai de Roland Barthes, plus professoral que jamais avec son cartable à la main et entouré d'une nuée de jeunes minets ! La nuit d'ouverture me laissa un goût bizarre : j'ai eu l'impression d'être dans un rassemblement de zombies. Peut-être était-ce la poudre blanche qui encombrait les narines d'une grande partie des invités ? Il paraît qu'au petit matin, un père de famille local est venu chercher sa progéniture sur la plage transformée en lieu de débauche ! Le lendemain, quelques happy few dont Diane, Babsy et moi, passèrent la journée au Club 13 de Claude Lelouch près de Deauville. Etaient également là, à part l'équipe du Palace, Helmut Berger, ivre mort, avec Clio Goldsmith, et dans l'après-midi Serge G. et Jane B. Le Palace de Cabourg ne connut pas le succès attendu.
En 1980, Fabrice ouvrit le Privilège, sous le Palace, plus élitiste.
La première partie de l'histoire s'est terminée le 14 juin 1983 avec l'enterrement de Fabrice, mort non pas du sida comme beaucoup l'ont cru mais d'un cancer du rein.




A lire : 'LES ANNEES PALACE' de Daniel Garcia (Flammarion)


LE PALACE : REMEMBER de Jean Rouzaud et Guy Marineau

DIDIER LESTRADE PARLE DU PHENOMENE "PALACE", DANS LE MAGAZINE TETU !

De tous les clubs qui ont marqué la scène nocturne parisienne, le Palace est sûrement le plus important, par sa taille et par l’écho qu’il a su avoir dans la société toute entière. Poussé par la vague disco, l’émancipation des gays et les derniers jours d’insouciance avant le sida, le club phare de la rue du faubourg montmartre fut le temple des années 80. Nostalgie d’un monde chic, choc & débridé.


Pour comprendre le phénomène Palace, il faut rappeler que Fabrice Emaer, son propriétaire, n’en était pas à son premier établissement. Le Club Sept, à la fin des années soixante-dix, était au centre du quartier gay de l’époque, proche du Palais-Royal. Situé rue Sainte-Anne, entre le Colony (un club qui s’adressait à un public jeune) et le Pimm’s (l’ancêtre des after hours, plus ancré dans le milieu clone et cuir), le Sept rayonnait sur un coin de Paris riche de petits saunas un peu glauques et de tapins sur l’avenue de l’Opéra. Le club possédait un restaurant au rez-de-chaussée et une minuscule piste au sous-sol. La décoration était simple mais brillante : des murs en miroirs et un plafond recouvert de néons multicolores qui flashaient au rythme de la musique. Car ce qui rendait le Sept si particulier, c’était la qualité de sa musique. Si le Colony se spécialisait dans la new wave, le Sept était déjà l’épicentre de la disco, avec le DJ Guy Cuevas aux platines. Ce n’était donc pas vraiment un club de drague, plutôt un rendez-vous «jet set», où on laissait entrer les jeunes qui voulaient danser ou côtoyer des gens célèbres. Pourtant, pour y pénétrer, l’épreuve du physionomiste était rude. Certains soirs, il était facile d’entrer (c’était gratuit), mais le lendemain, on pouvait se faire refuser l’accès. Il était alors superflu de plaider le fait que, la veille, on était déjà là : le cerbère ne revenait jamais sur sa décision.

En 1977, Fabrice Emaer décide d’acheter le Palace, un vieux théâtre classé (tous les grands noms de la chanson française de l’après-guerre s’y étaient produits), qui était devenu, au fil des ans, un vieux cinéma de quartier un peu insalubre. La rue du faubourg Montmartre, à l’époque, ressemblait assez à ce qu’elle est aujourd’hui : un quartier mal famé, voire dangereux, à peine sauvé par le célèbre restaurant Chartier, en face. Mais Emaer, soutenu par des gens haut placés, décroche l’endroit et commence les travaux. Le secret est bien gardé et jusqu’à son inauguration, très peu d’informations filtrent. C’est qu’il y a beaucoup à faire. Le Palace n’a pas été entretenu et, pour remplir son office de méga-club, il faut tout refaire. Heureusement, la structure de l’établissement est conservée, car elle est classée. Les fresques sont restaurées. L’ensemble de l’établissement, avec son grand balcon, qui devient sa signature, ressemblera à un immense théâtre dont on aurait fait disparaître les sièges.



Dès lors, ce qui rend le Palace spectaculaire, c’est la notion d’expérience. On n’a tout simplement jamais vu un club comme celui-là. Seuls les privilégiés qui allaient à New York pouvaient avoir une idée de ce que représentait le Studio 54. Dans les années soixante-dix, les rumeurs étaient le seul moyen de savoir ce qui se passait de l’autre côté de l’Atlantique : on murmurait avec excitation que Bianca Jagger s’était promenée sur un cheval blanc ou que Richard Gere avait passé la nuit avec Andy Warhol. Paris se devait de posséder un temple de la nuit pour faire «ricochet» avec la scène new-yorkaise. Pour certains magazines comme Interview, il n’y avait alors que deux villes qui pouvaient prétendre être au centre du monde : New York et Paris.

C’est pourquoi tout avait été pensé à la démesure du Palace. Le club s’ouvrait sur un long couloir qui descendait en pente douce vers un foyer, lequel dirigeait les clubbers vers la salle principale. Il y avait là un bar, des tables, des fauteuils et une grande piste de danse, face à la scène. Au premier étage, un deuxième bar donnait accès au troisième étage (avec un troisième bar) et des loges le long du balcon. Dès le début, la particularité du Palace était d’offrir plusieurs zones réservées pour les invités, ce qui influençait les déplacements des clients, et la circulation générale.

Mais la véritable attraction, avant même le public, c’était la mise en scène. Avec les années soixante-dix, le business des clubs avait explosé en France. N’importe quelle petite ville avait sa boîte de disco. Mais on n’avait jamais vu une telle explosion de lumières et d’effets. Le Palace ne comptait pas un mais trois lasers, ce qui en faisait une attraction en soi pour les foules. Les éclairages étaient si importants que les gens, parfois, s’arrêtaient de danser pour admirer ce qui se passait. Au plafond, à dix mètres au-dessus du sol, se trouvait une boule de néons qui descendait deux à trois fois dans la nuit au-dessus de la piste de danse, quand on voulait créer un sentiment de fête et d’explosion, alimenté par le lâcher de ballons ou de confettis. Les néons clignotaient de manière désordonnée et les gens levaient les bras pour essayer de se rapprocher de la lumière. Il y avait aussi les fumigènes (version dry ice tapissante), qui envahissaient la piste et avalaient littéralement les danseurs. Sur de grands écrans apparaissaient des photos de gens de tous les jours, préparation ultime pour l’arrivée d’un immense miroir qui remplissait tout l’espace de la scène. Le club semblait devenir alors doublement plus grand, tout en réfléchissant de nouvelles lumières. Et surtout, il y avait les sculptures sur la scène. Trois ou quatre fois par nuit, le grand rideau s’ouvrait et dévoilait un spectacle de ruines éclairées ou une immense statue de quatre mètres (une divinité égyptienne avec les bras tendus) qui avançait toute seule vers le devant de la scène. Un autre jour, c’était une imposante statue de sirène qui avait été construite par le décorateur de Fellini. Personne n’arrivait à comprendre comment de tels décors pouvaient tenir dans les coulisses. Tout ceci entretenait le mythe que l’envers du club était aussi important et immense que ce qu’on pouvait voir en payant son ticket d’entrée. Le club était donc une machine, une industrie. La nuit, au Palace, était une longue succession de tableaux lumineux, qui devaient capter l’attention des clubbers en même temps que ceux-ci s’amusaient.

Le deuxième élément qui fit le succès du Palace fut bien sûr la musique. Le Club Sept n’avait été qu’une répétition, en plus petit, de ce qui était à venir. Dès la soirée d’ouverture, le Palace fut le reflet de l’avènement de la disco avec une Grace Jones entourée de fumigènes et de lumières roses, chantant La Vie en rose sur une Harley Davidson rose. C’était le temple d’une musique nouvelle, quelque chose de foudroyant qui avait pris le monde entier par surprise. En 1978, Paris et Londres étaient encore en pleine période post-punk, mais c’est le Palace qui renversa complètement la situation en donnant ses lettres de noblesse à une musique au départ dénigrée. La grande majorité des tubes étaient des invitations à la danse. Get Up And Boogie de Freddy James, Let’s Start The Dance de Bohannon, Everybody Get Dancing des Bombers, Dance ! Disco Heat de Sylvester exhortaient les gens à danser parce que le fait de pénétrer dans une foule bougeant sur un dance floor était alors très intimidant. Face au côté asocial du punk, la disco était un courant musical qui encourageait la mixité, la sociabilité, l’excès et le sexe. Il n’y avait tout simplement pas la moindre place pour la tristesse ou la retenue. Guy Cuevas avait suivi Emaer au Palace et sa sélection était toujours la même : flamboyante. Pour la première fois, des gens dansaient tout le temps, qui ne quittaient la piste de danse que pour un rapide détour aux toilettes et au bar. La musique était si sensationnelle qu’elle donnait l’impression que le Palace était un tremplin au-dessus de l’Atlantique : on savait que Let’s All Chant de Michael Zaeger Band était un tube en France comme aux États-Unis. Tout d’un coup, la danse est devenue une façon de vivre. Surtout, la musique était le reflet de la vie de ceux qui l’écoutaient : Paris By Night de Patrick Juvet, album produit par Jean-Michel Jarre, était la chronique d’une vie obsédée par le besoin de s’amuser. Amanda Lear, à travers le morceau Fashion Pack décrivait le circuit : «In Paris, you’ve got to be seen at Maxim’s / Le Palace, Le Sept and then go to Régine.» Même Kraftwerk, avec son hit Les Mannequins, institutionnalisait l’art du clubbing : «Nous entrons dans un club / Et commençons à danser / Nous sommes les mannequins.» Dans I Love The Nightlife d’Alicia Bridges, la nuit était célébrée comme s’il était devenu secondaire, voire honteux, de dormir «comme tout le monde». La disco était devenue un phénomène musical tellement populaire qu’il réunissait l’ensemble de la société, tout en consacrant la libération homosexuelle. Parce que Emaer était ouvertement gay, la fusion entre la musique et le business que représentait “l’entreprise Palace” faisait que pour la première fois, les homosexuels pouvaient se dire : «Cet endroit nous appartient.» Ce n’est pas pour rien si, un an après, commençait l’aventure Gai Pied.

Le troisième élément clef du Palace, c’est le plus connu : le mélange. Fabrice Emaer a eu une idée de génie en pariant que ce qui avait été fait avec le Studio 54 pourrait être appliqué en France. Dans le pays de Giscard, mélanger des riches et des pauvres, des blancs et des noirs, des hétéros et des pédés était tout simplement révolutionnaire. À l’entrée, Edwige, Paquita Paquin – toutes deux égéries du mouvement punk en France – ou Jenny Bel’Air, décrétaient qui entrait ou non. Comme au Studio 54, la foule se massait devant la porte, les gens criaient et attiraient l’attention des physionomistes les bras en l’air, en criant : «Moi ! Moi !», parfois pendant une heure ou deux. Certains croyaient bien faire en montrant une liasse de billets, mais pour Edwige ou Paquita, c’était loin d’être un détail déterminant. N’importe qui pouvait entrer si un effort avait été fait sur le look ou sur l’attitude.

C’est pourquoi aucun club d’aujourd’hui ne pourrait prétendre ressembler au Palace, parce que ce qui se fait aujourd’hui, Emaer le faisait déjà il y a vingt ans. La musique, les lumières, la foule, tout devenait renversant. Tout le monde s’amusait. Le champagne coulait à flots. Il suffisait d’aller au bar, de demander à un vieux monsieur riche et il vous offrait des verres. Il y avait des michetons (comme on les appelait alors) partout. On s’amusait tellement qu’on oubliait de draguer. L’idée était de rentrer chez soi en Rolls, accompagné par un vieux monsieur de Neuilly qui avait trop bu et de raconter les potins le lendemain. Au marché de la rue de Buci, à Saint-Germain-des-Prés, la journaliste de Libération Hélène Hazerra rentrait d’une fête du Palace à Cabourg et faisait sentir ses aisselles parce qu’elle n’avait pas eu le temps de prendre une douche. Pascale Borel, plus tard dans le groupe Mikado, chantait sur le trottoir des chansons de Marilyn Monroe avec un pick-up accroché à la fenêtre de son studio, qui donnait sur la rue Saint-André-des-Arts. Tous les samedis après-midi, sur le boulevard Saint-Germain, des couples de pédés cuirs torse nu se promenaient en se tenant en laisse. Le café Mabillon était LA terrasse clone de Paris, à une époque où il y avait deux quartiers gays, le Palais-Royal et Saint-Germain-des-Prés.

Quelques souvenirs personnels. Je me rappelle qu’en 1978, nous habitions tous dans un squatt pédé rue Dutot, dans le 14e arrondissement. Tous les gens qui ont fondé ensuite Gai Pied vivaient là. Nous étions fauchés mais nous économisions chaque sou afin d’entrer le samedi soir au Palace pour passer la nuit près du sound system. Un jour, nous n’avions pas d’argent et, pour attirer l’attention de Fabrice Emaer, nous avons pris des draps et nous nous sommes déguisés en fantômes, avec des trous dans le tissu pour faire des yeux. Emaer a ri : «Votre déguisement est vraiment ridicule mais ça ira pour cette fois». Nous étions assez fiers d’être entrés au Palace avec des vieux draps sur lesquels ils y avait sûrement des taches de sperme. Notre jeu était assez drôle : l’idée était de se rembourser obligatoirement le prix d’entrée en volant quelqu’un. Les gens étaient tellement joyeux, tellement insouciants, qu’ils laissaient leur sac à main ou leur porte-monnaie sur leur fauteuil. Il suffisait simplement de les prendre. Personne ne surveillait. Nous étions une nouvelle catégorie de racailles radicales. Avec ses deux mille personnes, le Palace ressemblait à ce qu’il était vraiment : un théâtre, où, pendant un ou deux ans, tous les rôles ont été renversés. Les riches se faisaient dépouiller en riant, les jeunes devenaient des stars (toute la bande de Krootchey, Pierre et Gilles, Paquita Paquin, Edwige, Philippe Gautier, etc.), les clodos faisaient la revue mondaine (Pacadis), les punks devenaient disco (nous), les barmen devenaient tout-puissants, avec des combinaisons blanches semblaient «designées» par Thierry Mugler. Le journal Façade était le reflet du club, un média nouveau où n’importe qui pouvait devenir une célébrité parce qu’il ou elle avait une tenue fantastique. Parfois, un bon sens de la répartie ou une façon de danser particulière suffisait pour devenir quelqu’un. Dans une société pas encore très riche (c’était, après tout, la fin des années soixante-dix), le Palace était une porte dorée vers un futur qui serait aussi brillant que les minijupes à sequins des filles. La haute couture côtoyait les costumes faits avec des sacs-poubelles, les travelos dansaient avec les clones moustachus, les jeunes post-modernes regardaient passer avec dédain et amusement les bourgeois en costume trois-pièces. La drogue était rare – ou nous étions tout simplement trop pauvres pour y accéder – et se résumait à la cocaïne pour les chanceux et au Fringanor pour les autres. Krootchey avait dix-sept ans à l’époque et s’habillait en Victor Mature, avec spencer et fume-cigarette. Alors DJ aux Bains-Douches, il se souvient des shows préparés au Palace : «Un jour, Fabrice est venu me voir en me disant : “Bébé d’amour, la semaine prochaine, c’est mon anniversaire, vous devez faire une fête.” On était tous habillés en smoking blanc et on se serrait sur un chariot élévateur, sur lequel on était censés ressembler à des cigarettes Gitanes pendant qu’on chantait “Smoke Gets In Your Eyes”. On répétait tous les shows et on se prenait très au sérieux. Je me rappelle aussi d’une fête où on a fait un spectacle inspiré de l’enlèvement des Sabines. Pierre et Gilles étaient habillés en centurions, et ils ont dû se mettre à deux pour soulever Paquita. Ou alors la fête pour Loulou de la Falaise, où j’étais habillé en Chat botté. Pendant toutes ces années, j’ai offert des verres à des centaines de personnes, et personne n’est venu me reprocher de n’avoir jamais rien payais.»

Très vite, le Palace a attiré tellement de monde que l’agenda des fêtes est devenu ingérable. Il y avait des projections privées de cinéma ou des concerts (le premier passage de Prince n’a pourtant attiré que deux cents personnes). Avec l’arrivée massive des hétéros, la programmation musicale a aussi changé. Le ska avait alors beaucoup de succès et chaque samedi, One Step Beyond de Madness introduisait un «passage ska». Alors tous les gays quittaient la piste de danse en maugréant. En 1982, Fabrice Emaer est l’une des premières victimes du sida en France. Avant de décéder, il décrète que le mercredi soir sera une nuit réservée au gays. Pierre et Gilles dessinent la carte de membre qui permettra à tous les gays d’entrer gratuitement au Palace. C’est le premier pas vers la création du Tea Dance, tous les dimanches après-midi, qui va devenir l’événement gay le plus important des années quatre-vingt.
Portrait publié dans le Têtu n°32 - Mars 99
Texte : Didier Lestrade

© Têtu Magazine, 1999 -

jeudi 30 octobre 2008

BOUCHE A BOUCHE, DE LOUIS DUPONT, EN VOD SUR ARTE !


Thomas a un secret. Il a dix-sept ans et il est lycéen à Abbeville. Et ce secret, il pense ne pouvoir le transmettre à personne.

Fiction expérimentale, 15’- (Super 16 et Super-8)
Scénario de Louis Dupont avec la collaboration de Gilles Taurand.
La Luna Productions
"Abbeville, bombardée, ravagée, ma grand-mère m’en montrait les photos lorsque j’étais petit . Combien de fois, en voyant les images des bombardements de Dresde, les combats de rue à Grosny ou l’incroyable direct des assauts aériens sur Bagdad, j’ai repensé à la ville de mon enfance ! Il y a des ressemblances dans les horreurs de toutes les guerres même si elles ont des origines très différentes. J’ai alors imaginé quelques jours dans la vie de Thomas (Jean-Sébastien Haigneré), un jeune lycéen submergé et, handicapé socialement, par l'évidence de son désir. Dans sa famille, mais aussi avec ses copains de lycée ou au cours de secourisme, il pense être tenu au secret. Au-delà d'une simple toile de fond, les images de la collégiale d’Abbeville détruite et reconstruite servent d'écho lointain à son parcours psychologique. De son balcon, une vieille dame (Ginette Garçin) rencontrée au cimetière lui montre, comme une promesse, l’immense édifice reconstruit.
La présence de cette collégiale me semble constituer une approche cinématographique passionnante pour ce sujet : l'ancien et le moderne, la mémoire enfouie - mais révélée par les images ou par le partage d'un secret -, le passé et le présent, les souvenirs perdus de la vieille dame du cimetière, ses confidences d'une autre époque, autant d'effets d'opposition dans mon filmage, à la fois proche des visages, de leur opacité, de leur quête d'un lien impossible.
Bouche à Bouche est une œuvre de fiction, mais aussi une passerelle entre le narratif et le cinéma expérimental. En effet pour traduire le malaise du garçon, son sentiment d’être sali et son point de vue sur le monde, un important travail de recherche plastique a été nécessaire. Le formel passe avant le réel.
Le travail technique de l’image au montage est très complexe. Après un tournage en Super 16, des rushes ont été refilmés en Super8 , projetés sur micro écran et refilmés en numérique, puis le film gonflé en 35mm. Quelque fois, avant le kinéscopage en 35mm, les plans (comme par exemple le générique réalisé sur une vieille titreuse Super8) ont été à nouveau refilmés en super 8, reprojetés , et refilmés en numérique. La référence au cinéma argentique est présente à presque chaque image, rayures, poils, accidents chimiques, etc… La volonté d’imposer une image palpitante et marquée, face à la netteté et la « perfection » de l’image numérique. Tout cela pour aussi rendre un vibrant hommage à la pellicule argentique, souvent submergée maintenant par le tsunami du numérique.
J’ai donc parfois le sentiment de travailler comme l’alchimiste. J’utilise de la matière première noble : l'argentique, je "la chauffe dans un creuset", je mélange avec d’autres substances, superpose, colore, je provoque l'émulsion pour chercher une image subversive, loin des codes de la culture visuelle dominante.
Après être passé par ce processus de refilmage des images, interdisant par là même toute synchronisation directe avec les sons originaux, la partie « sound design » a été créé par Damien Salançon avec qui je collabore depuis de nombreux années. Ensemble nous avons intégré les dialogues aux textures sonores. Concernant la partie musicale, Damien a composé une musique au piano pour souligner la solitude du personnage principal. Elle a été intégrée à l’ensemble en profitant des larges espaces que laissait le montage image. Faisant appel à la sensibilité du spectateur, à travers les codes de l’expérimentation, il était nécessaire de retrouver cette démarche au niveau sonore.”
Louis DUPONT

PREMIERE DE "MILK" DE GUS VAN SANT, A SAN FRANCISCO !

Le Castro Theater, le cinéma du quartier gay de San Francisco, a accueilli hier soir la première mondiale du trés attendu « Milk », nouveau film de Gus Van Sant sur la vie d'Harvey Milk, activiste gay et premier élu ouvertement homosexuel de San Francisco, assassiné avec le maire George Moscone en 1978. Sean Penn, James Franco, Josh Brolin, Emile Hirsch, Diego Luna, toutes les stars du film étaient présentes ainsi que de nombreuses figures de la lutte pour les droits des homosexuels, comme le maire de San Francisco, Gavin Newsom.
30 ans après son assassinat, le combat d'Harvey Milk est toujours d'actualité en Californie avec la Proposition 8 qui veut retirer aux couples homosexuels le droit de se marier. La première du film fut l'occasion pour les opposants à cette mesure discriminatoire de manifester leur rejet de cette proposition. Certains acteurs du film (comme James Franco) portaient d'ailleurs un badge « No on Prop 8 ».

Source Gayclic.com



mercredi 29 octobre 2008

SYLVAIN NORGET






Ces clichés de Matthieu, photographié sur une plage de l'Atlantique, expriment mieux que les mots l'union de l'homme et de la mer. Harmonie, simplicité, paix... merci au photographe bordelais Sylvain Norget pour ces traces fugaces (mais éternelles) d'une esthétique affirmée et assumée !
www.butportraiture.com

mardi 28 octobre 2008

CRIS MARTIN POUR OBAMA !



Le mythique Saturday Night Live étant devenu, depuis les imitations fameuses de Sarah Palin par Tina Fey, l'un des plus influents média lors de la campagne électorale US, le message clair que Chris Martin de Coldplay y ont fait passer lors d'un récent passage pourrait avoir son petit impact. Lors d'une prestation du groupe dans l'émission, Martin portait ainsi très ostenciblement un brassard blanc marqué du nom du candidat de son choix -Barack Obama. Nom qu'il a fini par hurler publiquement à la fin des trois chansons jouées par le groupe.

Ce n'est pas la première fois que Martin fait ainsi publicité de sa préférence. "Si Obama devenait président, cela changerait imédiatement, en une nuit, l'opinion qu'a le monde dans son ensemble sur les Etats-Unis, avait-il déclaré il y a quelques mois. L'image publique de l'Amérique est terrible en ce moment. Et c'est triste parce que la moitié des Américains sont les gens les plus cools de la planète. Ils sont simplement mal représentés."


Thomas Burgel

Source : Les Inrockuptibles

RETROSPECTIVE JULIETTE BINOCHE A LA CINEMATHEQUE

Révélée par Rendez-vous d'André Téchiné en 1984, Juliette Binoche n'a pas cessé d'adopter des choix forts et de travailler avec des cinéastes à la personnalité affirmée : Léos Carax, Michael Haneke, Krzysztof Kieslowski, Chantal Akerman, Abel Ferrara, Hou Hsiao Hsien... Elle atteint une renommée internationale avec Le Patient Anglais d'Anthony Minghella, pour lequel elle obtient un oscar.

La très intello Juliette Binoche parle son rôle dans l'Heure d'Eté, d'Assayas, pour Trois couleurs

samedi 25 octobre 2008

QUI ETES VOUS, MONSIEUR PHILIPPE GARREL ?


Je vous parlais de lui, il y a peu de temps, à l'occasion de la sortie de son dernier film, les Frontières de l'Aube. Cinéaste politique, Garrel exprime à travers ses films, un immense désenchantement Celui 'avoir vécu l'utopie de 68, d'avoir été un des chantres de la révolutio et de la quête d'un nouveau monde...puis d'avoir ensuite, été confronté à la terrible réalité d'une société réactionnaire, qui renie jusqu'à ces tentatives progressistes Combien il doit être difficile pour lui de vivre les années Sarkozy...
Fils (de Maurice Garrel) et père (de Louis Garrel), Philippe Garrel a choisi de s'illustrer derrière la caméra. Se situant dans la lignée de la Nouvelle Vague, son oeuvre doit beaucoup à Jean-Luc Godard et à l'esprit anar' de Mai 68. Il participera notamment au film à sketches hommage à Eric Rohmer et les autres, Paris vu par... vingt ans après.
Mais le réalisateur possède son univers propre, en germe dès son premier long métrage, Marie pour mémoire, film sur le mal de vivre adolescent, peuplé de visages de femmes sublimés par le noir et blanc. Tournant à l'instinct, Philippe Garrel privilégie toujours la première prise. La trilogie La Cicatrice intérieure, Athanor, Le Berceau de cristal, doit beaucoup à sa relation avec Nico, l'égérie du Velvet Underground. Le réalisateur décrit des corps errants, évanescents, laissant peu de place aux dialogues.
A partir de 1989 (Les Baisers de secours), sa collaboration avec l'écrivain Marc Chodelenko marque le retour à la narration. Introspection sur la douleur de la perte, celle de Nico, il obtient l'Ours de Berlin pour J'entends plus la guitare (1991). L'amour compliqué et l'errance nocturne sont encore dans La naissance de l'amour et dans Sauvage innocence l'amour est un art qui veut, "comme l'incendie, naître de ce qu'il brûle" (Hélène Raymond, Fluctuat). Après quatre ans d'absence, il fait un retour remarqué avec Les Amants réguliers, film-fleuve sur sa jeunesse disparue, sur fond de révolte étudiante.

En 2008, son dernier film, La frontière de l'aube, est sélectionné en compétition officielle du Festival de Cannes.

Ci-dessous, un extrait emblématique des Amants Réguliers, avec Louis...

jeudi 23 octobre 2008

STEPHAN GUERIN-TILLIE


Je l'ai découvert aux côtés de Cyrille Thouvenin dans le téléfim Juste une question d'amour. Sa bonne bouille et sa force tranquille doublée d'une grande sensibilité à fleur de peau font de lui un acteur/comédian qui se distingue. Il fait partie de ses "touche à tout" qui explorent avec une certaine frénésie cinéma, télévision et théatre, que ce soit comme comédien ou comme metteur en scène, avec la même sincérité. Vous l'avez peut-être vu dans Marie-Octobre, aux côtés de Nathalie Baye, un film réalisé par Josée Dayan, qui le fait souvent travailler. Il a mis en scène l'Effet Papillon cet été à Avignon !

Le Fils de l'épicier (2007), de Éric Guirado
Cavalcade (2005), de Steve Suissa
Edy (2004), de Stéphan Guérin-Tillié
Le Grand Rôle (2003), de Steve Suissa
Je m'indiffère (2003), de Alain Rudaz, Sébastien Spitz
La Sirène rouge (2002), de Olivier Mégaton
Requiem(s) (2002), de Stéphan Guérin-Tillié
Pov' Michel (2002), de David Vincent
HS (2000), de Jean-Paul Lilienfeld
J'ai fait des sandwiches pour la route (2000), de Stéphan Guérin-Tillié


GAINSBOURG A LA VILLETTE !


Tour à tour peintre, écrivain, poète, auteur, interprète, compositeur, acteur, et réalisateur... L’exposition à la cité de la musique, mettra en valeur les différents aspects de la vie de ce grand homme de la chanson française, à partir d'octobre prochain.

La popularité de cette légende française est loin d'être finie et même sur le plan international ! Tokyo connaît en ce moment une véritable « gainsbourgmania », l'occasion de rendre une fois de plus hommage à l'artiste.

L'exposition s'organisera en deux parties :

Un premier parcours en 3 dimensions intitulé Images, Mots et Musiques. Vous découvrirez un espace kaléidoscopique où miroirs et écrans se renvoient les images de l'homme à la tête de choux.Vous pourrez tout connaître grâce à une trentaine de piliers thématiques composés d’écrans, de photographies et de textes. Dans de longues vitrines seront présentés des manuscrits, œuvres plastiques et divers objets issus de l’univers de Serge Gainsbourg.

Et un second parcours qui traverse les quatre grandes périodes de l'artiste, avec pour chaque temps sa chanson :

La période bleue jusqu'à 1965, celle de ses débuts imprégnée du jazz et des rythmes africains, teintée de réalisme et d'existentialisme.

Les idoles (1965 – 1969), le moment ou il décide d'abandonné la scène pour devenir un grand compositeur qui fait chanter les autres. .

La Décadence des années 70 ou le scandale de « Je t’aime moi non plus », lui ouvre une période de dix ans d’intense création.

Et Ecce Homo, les inoubliables années quatre-vingt avec le scandale de la marseillaise version reggae. Mais aussi ses nombreuses compositions pour les stars du cinéma français.

Cette exposition extrêmement complète se déroulera du 20 octobre 2008 au 1er février 2009 à la cité de la musique...

Du mardi au samedi de 12h à 18h, le dimanche de 10h à 18h, fermeture le lundi. La vente des billets se termine 45 minutes avant la fermeture des portes.

Musée de la musique – Cité de la musique
221, avenue Jean-Jaurès
75019 Paris

Par Corentin Coeplet

En collaboration avec LeMost.fr

mercredi 22 octobre 2008

LE CASTING DU BIOPIC SUR LE GRAND GAINSBOURG EST ANNONCE !



S'il nous a longuement parlé de sa passion pour Gainsbourg (exposé à partir d'aujourd'hui à la Cité de la Musique) dans les Inrocks, Joann Sfar était resté très secret sur le casting du film qu'il lui consacre. Lequel, énorme, vient d'être dévoilé en bloc.
Tandis que débute aujourd'hui l'ample exposition que la Cité de la musique consacre à Serge Gainsbourg, le casting quasi complet de Serge Gainsbourg, vie héroïque vient d'être dévoilé. Si l'on savait déjà que le rôle principal reviendrait à Eric Elmosnino, Joann Sfar avait tenu secret le reste de la distribution.
La voici : du côté des femmes, la chanteuse Fréhel, influence rencontrée par Gainsbourg enfant, sera interprétée par Yolande Moreau, Anna Mouglalis sera Juliette Gréco, Laetitia Casta Brigitte Bardot, Sara Forestier prêtera ses traits à la jeune France Gall, et Myléne Jampanoï (récemment vue à l'affiche de Martyrs) jouera Bambou. Pour ce qui est des hommes, quelques noms manquent encore à l'appel, mais on sait à présent que Philippe Katerine interprètera Boris Vian.

Parmi les rôles principaux, quelques places ne sont pas encore pourvues officiellement, notamment les rôles de Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg. Mais on devrait en savoir plus d'ici au lancement véritable du tournage, à la mi-janvier.

Source : Les Inrockuptibles

mardi 21 octobre 2008

L'ADO, LA FOLLE ET LE PERVERS : UN ESSAI DE MARC-JEAN FILAIRE


Quelles images de l'homosexualité le cinéma donne t-il à voir ? Quelles représentation fonde t-il dans l'esprit des spectateurs ? A l'heure du PACS en France et du mariage gay dans d'autres pays d'Occident, il est pertinent de se demander comment le cinéma a participé à l'évolution des mentalités ou au contraire à l'immobilisme idéologique. De Luchino Visconti à Cyril Collard, de Cabaret à Priscilla, de Michel Serrault à Tony Ward, les images homosexuels au cinéma sont multiples et aucune d'entre elles ne peut se prévaloir de cerner ce qu'est l'homosexualité dans sa totalité. La folle maniérée, le pervers manipulateur et l'adlescent en crise identitaire constituent, c les clichés les plus rébattus, mais ils ne peuvent suffire à définir l'ensemble des idées sur lesquelles s'est construite l'image d'une sexualité en marge des modèles sociaux. A l'aide d'études filmiques détaillées, cet ouvrage établit une typologie des figures qui ont entretenu jusqu'à nos jours une vision réductrice des homosexuels sans oublier celles, souvent pluss discrètes, qui ont subverti les schémas simplificateurs ou dégradants, tout en offrant aux gays, les premiers supports de rennaissance.

L'auteur est enseignant en Lettres modernes à l'unversité de Nîmes, et auteur de nombreux articles consacrés au cinéma et, en particulier, à des films de Tim Burton,Ang Lee, Roman Polanski ou d'animation.Il collabore également au site Les Toiles Roses.

A noter : l'introduction de Didier Roth-Bettoni, véritable expert du sujet qui a publié il a un an un ouvrege de référence et qui est aujourd'hui programmateur au Festival du Film Gay et Lesbien de Paris.

ET FRANCOIS ROUSSEAU CREA ORA !




Dans ce projet ambtieux pour lequel il sest investi durant plusieurs années, le photographe François Rousseau pose un regard de narrateur-peintre-photographe sur le décor naturellement enchanteur des îles Marquises à travers de grandes compositions et une vidéo-son, dont le fil d’Ariane sont les perles rares de Tahiti. Sa vision de ces lieux de rêve est loin de celle des cartes postales trop ensoleillées. C’est une vision embrumée, mystérieuse, empreinte d’une fraîcheur toute tropicale. Intrigué par le langage symbolique des tatouages rituels et par le chant des corps, l’artiste nous entraine dans un parcours initiatique oscillant entre l’Art et le Religieux.

On retrouve tous ces visuels dans un livre édité aux éditions Marval "Ora, voyage à Tahiti".

www.francoisrousseau.com

dimanche 19 octobre 2008

DEUX RENCONTRES AUX MOTS A LA BOUCHE


Jeudi 6 novembre 2008, 19 heures
Rencontre-débat avec
Louis-George Tin
autour de son nouvel ouvrage
L'invention de la culture hétérosexuelle
(paru aux Editions Autrement)



Dimanche 16 novembre 2008, à partir de 15 heures :
Rencontre-signature avec le photographe
Fred Goudon
à l'occasion de la sortie de son nouvel album
Virility
(paru aux Editions Bruno Gmünder)




Le jeune photographe français a déjà publié trois albums aux Editions Bruno Gmünder: Bedtime Stories, Aqua et Sunday Morning. Il a été le photographe du calendrier Dieux du Stade 2006. Ses photos de beaux hommes figurent dans toutes les anthologies dédiées au nu masculin, sur des couvertures de livres gais, sur calendrieres et cartes postales.

Librairie Les Mots à la Bouche
6 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, 75004 Paris
tél : 01 42 78 88 30 / www.motsbouche.com

samedi 18 octobre 2008

DECIDEMENT, COLDPLAY ADORE DELACROIX !



C'est un autre tableau du peintre Français qui servira de pochette au prochain single du groupe.
Coldplay avait surpris son petit monde en choisissant, pour illustrer son récent Viva La Vida or Death and All His Friends l'une des plus fameuses toiles du Français Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple.
On ne change pas une équipe qui gagne : c'est encore une fois Delacroix, avec cette fois un tableau moins célèbre, La bataille de Poitiers, qui verra son oeuvre utilisée par Coldplay pour la pochette de son prochain maxi, Prospekts March, constitué de morceaux enregistrés lors des sessions de Viva la Vida. Le pauvre homme doit en tressaillir dans sa tombe froide.

Source Les Inrockuptibles

jeudi 16 octobre 2008

CYRILLE THOUVENIN LE JEUDI 30 OCTOBRE SUR FRANCE 3 !


Jeudi 30 Octobre, à 20H50, FRANCE 3 diffuse un magnifique film de la réalisatrice Virginie Sauveur, avec laquelle Cyril avait déjà tourné (Quelques Jours Entre Nous), LA VEUVE TATOUEE. "Un savoureux mélange de comédie et d'émotions...Je partage 'l'affiche' avec Martine Chavallier, Roland Giraud, Daniel Russo, Anne Bouvier...et une pléiade d'acteurs extraordinaires...A VOIR ABSOLUMENT! " c'est Cyril lui-même qui le dit ! Donc, à vos écrans !
Et pour le plaisir, un court avec Curille !

mercredi 15 octobre 2008

BIENTOT EN DVD !

Magnifique film du duo Ducastel et Martineau, Né en 68 est sorti en ... mai 2008 et est passé complètement inaperçu. Aucune promo, erreur de programmation, il n'est resté qu'une semaine au MK2 Beaubourg... j'espère que la sortie DVD va remédier à ce vrai naufrage d'un film qui méritait beaucoup mieux. On en reparle !

KENZO POWER !



Ce garçon est beau, magnifiquement troublant, le film est sublime, quand à la musique.... Kenzo est un créateur à part, qui depuis des decennies créé une mode colorée, gaie et intelligente. Dans les années 70, c'était le début du prêt à porter et des stylistes. Ses défilés étaient de vrais évènements et des spectacles merveilleux, tout comme ceux de Castebajac, Thierry Mugler, Claude Montana, Dorothée Bis... c'était le bon temps !

mardi 14 octobre 2008

CHARLOTE GAINSBOURG ET ROMAIN DURIS DANS LE PROCHAIN CHEREAU


Charlotte Gainsbourg et Romain Duris seront à l'affiche du prochain film de Patrice Chéreau, dont le tournage débute à Paris ces jours-ci.
Patrice Chéreau, dont le dernier film, Gabrielle avec Isabelle Huppert et Pascal Gréggory était sorti en 2005, commence le tournage à Paris de son nouveau long métrage, Persécution. Cette histoire d’amour, de domination et de jalousie mettra en scène Charlotte Gainsbourg, Romain Duris et Jean-Hugues Anglade (déjà présent dans deux autres films de Chéreau, L’homme blessé et La reine Margot), membres d’un même trio d’amoureux à la poursuite les uns des autres et se persécutant mutuellement. Le scénario du film est cosigné par Chéreau et Anne-Louise Trividic déjà co-scénariste de Gabrielle, Son frère ou Intimité. Charlotte Gainsbourg, vient par ailleurs de tourner le prochain film de Lars Von Trier, Antichrist aux côtés de Willem Dafoe.

source Les Inrockuptibles


Service Cinéma

PLUS TARD OU JAMAIS DE ANDRE ACIMAN :


Elio est un jeune étudiant italien, fils d'une famille bourgeoise et intellectuelle du sud de l'Italie. Chaque été, la famille accueille un jeune étudiant américain, qui peut ainsi découvrir l'Europe et c'est, pour le clan, l'opportunité de se frotter à une autre culture. Oliver, l'étudiant américain de cet été là, est désinvolte,, parfois distant ou très affable et attire la curiosité et la convoitise d'Elio, qui peu à peu, devient dépendant et désire fortement Oliver. Ce dernier, semble jouer avec l'attirance d'Elio, avant de s'offrir... L'auteur excelle dans la description de ce désir et des fantasmes qui l'accompagnent, avec une rare intensité On est pris en otage par cette montée en puissance des désirs du jeune étudiant et il parait impossible d'être insensible à ces fantasmes obsessionnels, à ces remises en cause, à ces interrogations et à la culpabilité qui assaillent Elio. Evidemment, certains prétendront que c'est du déjà vu, ou plutôt du déjà lu ! Ils n'ont pas tort. L'initiation érotique et les troubles sexuels liés à l'adolescence ont été maintes et maintes fois racontées, mais n'est-ce pas un des facteurs qui participent intrinsèquement à la construction de l'homme et un passage incontournable (ceux qui sont passés à côté le regretteront certainement beaucoup plus)? Ecrit sous la forme de souvenirs obsedants, et à travers le prisme de la mémoire, l'auteur raconte cette période incandecente qui au fil du temps et de la vie prend une dimension supplémentaire, où la passion et le manque sont magnifiés et amplifiés !
A LIRE !

dimanche 12 octobre 2008

LES FONTIERES ENTRE LA VIE ET LA MORT, L'AMOUR ET LAPASSION, L'ORDRE BOURGEOIS ET LA LIBERTE !



François est un jeune photographe qui réalise un reportage sur une actrice Carole. Celle-ci est mariée à un producteur débordé, qui est à Hollywood. Elle est seule, fragile, radieuse de vulnéraibilité et tombe immédiatement amoureuse de François, sentiment partagé par le jeune homme. Mais Carole est aussi excessive, ssuicidaire et très idéaliste. Imaginant que François ne l'aime pas aussi fort qu'elle, elle sombre dans la depression est est hospitalisée en HP. En en sortant, ne ressantant pas la chaleur de François, elle se donne la mort. Le temps passe et François rencontre une jeune femme avec qui il entreprend une liaison. Elle tombe enceiinte. Tout d'abord refractaire à l'enfant, il accepte ensuite l'idée et le mariage, mais le fantome de Carole revient le hanter...
Filmé en noir et blanc tout comme les Amants Réguliers, son précédent film, magnifiquement eclairé, le film est lent, rytmé par le violon de Didier Lockwood. Les visages de Louis Garrel et de Laura Smet irradient d'une lumière inrérieure ou parfois les ombres plus accentuées donnent une intensité bouleversante à ces mêmes visages. Des plans tres courts succèdent à des plans séquences qui renforcent la narration. Bien-sûr, on ne peut que saluer les thèmes récurrents des films de Garrel qui sont décidemment imuables. Des phrases évoquant la révolution dites en voix off par les acteurs déconcertent les spectateurs, certaines scènes sont too-much comme l séance d'électo-choc quand Carle est hospitalisée, et le spectre de la même Carole, dans la glace...mais Garrel se mérite ! Louis Garrel acquièrt de l'épaisseur de film en fim et son charme est toujours aussi troublant. Ce n'est donc pas un film gai-gai, vous l'aurez compris, mais la désespérance est collée au cinéma de Garrel, comme une moule à son rocher. C'est un bon cru et les Garrel père et fils semblent désormais voués aux chefs d'oeuvres ! Allez-y voir !

vendredi 10 octobre 2008

ALEX BEAUPAIN 33 FOIS 33 TOURS : 33 FACONS DE DIRE JE TAIME !


Le nouvel album (tant attendu)de Beaupain est surprenant, car il semble traversé par une énergie insatiable qui parfois, domine la mélancolie qui colle aux textes du bel Alex. Autobiographiques certainements, ces derniers parlent d'absence, de manque et d'un amour qui s'en est allé... Mais la vie continue, hein, Alex ? Le scénario des Chansons d'Amour de Christophe Honoré ne serait-il pas inspiré de l'histoire d'Alex et de cette disparition soudaine de l'être aimé ? On retrouve dans la deuxième chanson de l'album, Comme la pluie, les douces voix de Chiara Mastroianni, Chlotilde Hesme et Ludivine Sagnier et Grégoire Leprince Ringuet...une suite logique du film qu'on ne veut pas quitter ... Ambiance pop, instruments plus nombreux et présents, arrangements très sophistiqués, on reconnait les influences de Taxi Girl. Textes plus crûs mais toujours mangnifiquement ciselés... seule la voix d'Alex est parfois limite crispante, sinon, c'est du tout bon !

Voici le clip du premier extrait de l'album I want to go home

mercredi 8 octobre 2008

TRISTAN GARCIA PARLE DE LA MEILLEURE PART DES HOMMES !

Véritable phénomène littéraire de cette rentrée, le jeune toulousain normalien Tristan Garcia a écrit dans La meilleure part des Hommes une étrange ôde aux années 80, autour d'une ralation amoureuse entre le fondateur d'une association homosexuelle de lute contre le Sida et un écrivain barabaker complètement déjanté et pitoyable... toute ressemblance avec qui vous savez est pûrement fortuite (il a osé le prétendre !) En attendant, le jeune homme est encenssé par les média et en lice pour les prix littéraires...




mardi 7 octobre 2008

A LIRE : BELLE CRITIQUE DE LA BELLE PERSONNE DE CHRISTOPHE HONORE !


Pour celles et ceux qui n'ont pas encore vu le film, voilà qui va vous convaince...
Avec « Les Chansons d’amour » Christophe Honoré s’était déjà attaqué avec brio à l’un des styles les plus « casse gueule » du cinéma : la comédie musicale à tendance dépressive. Aujourd’hui, il réitère l’expérience avec le drame sentimental adolescent, un autre sujet également très difficile à traiter sans tomber ni dans le pathos ni dans le cliché.

Librement inspiré de « La Princesse de Clèves » de Mme La Fayette, « La Belle Personne » cumule sur le papier les handicaps et les idées immettables en scène. Effectivement il s’agit tout de même d’un film traitant des histoires d’amour d’adolescents du 16ème qui, dans le quotidien de leur enfance bourgeoise, déclament des passages d’un des classiques de la littérature française. Ils sont tous beaux, tous relooké par Hedi Slimane, et on pourrait presque craindre qu’on nous refasse le coup du « Péril Jeune ».



Mais non, une fois de plus, Chistophe Honoré évite tous les pièges qui étaient pourtant si nombreux. Tous d’abord il supprime tous les clichés et tous les passages obligés de ce genre de film. Ici nul question de rengaine sociale, le film se passe dans le 16ème mais il s’agit juste d’un cadre qui n’est jamais utilisé pour faire passer un message politique. Rien n’est exagéré, les élèves ne sont pas rendus plus intelligents ou plus prétentieux. Mais surtout le film évite tous clichés. On ne nous sort jamais le coup du jeune riche qui au fond est mal dans sa peau parce que ses parents ne font que travailler, l’ignorent et achètent son amour avec de l’argent. Pas de personnages édulcorés, non plus, comme la pétasse de service, manipulatrice qui est au fond mal dans sa peau, pas de second rôle avec le jeune ado débile et obsédé. Pas de scènes où les jeunes fument des pétards et picolent, comme on peut en voir dans tous les autres films pour dénoncer je ne sais quoi ou pour faire cool. Aucun discours sur l’éducation, aucune blague débile. Aucun faux pas.

C’est bête mais c’est beau de voir un réalisateur se focaliser sur son sujet et de se foutre du reste ; ça parait évident mais c’est si rare aujourd’hui de protéger comme ça son sujet. Et le sujet de « La belle Personne », c’est clairement les relations amoureuses et la tristesse qui les accompagne toujours. C’est même plus que le sujet de « La Belle Personne », c’est le sujet de toute la filmographie de Christophe Honoré. Que l’on parle de ses deux dérangeants premiers films « 17 fois Cecile Cassard » et « Ma Mère », du à la fois léger et dark « Dans Paris » ou encore du chef d’œuvre « Les Chansons d’Amour », tout cela n’est au fond que des variations différentes sur la tristesse de l’amour.

Et puis surtout il y a Louis Garrel, acteur fétiche de Honoré, un acteur qui pourrait être le jeune premier du cinéma français, qui pourrait tourner dans des bouses sentimentalistes mais qui reste ici à trinballer son mélange de dépression et de classe, avec sa démarche si personnelle, son style et ses mimiques. Louis Garrel joue ici le rôle d’un professeur, d’un adulte qui est indubitablement attiré vers l’adulescence. Plus le film avance, plus il devient l’un de ses élèves, plus il redevient cet acteur à qui il est si difficile de donner un âge. Il a 25 ans, soit deux ans de moins que moi, ce qui me fait, je ne sais pourquoi, vraiment bizarre, sûrement à cause de cette prestance.



A mes yeux, lorsque l’on cherche à faire des films émotionnellement fort, il y a un point culminant qu’il faut atteindre mais surtout ne pas dépasser sous peine de sombrer dans la niaiserie absolue, et la force de Honoré, c’est de toujours savoir où est ce point. C’est ce talent qui lui permet d’utiliser au mieux les chansons d’Alex Beaupain, où d’enchaîner des scènes de dialogues criantes de vérité et de naturelle (cf la scène où Louis Garrel est au bar avec le prof de maths) avec des scènes ultra théâtrales et maniérées.

Au final, on ne nous casse jamais les couilles avec la morale, on se fout moralement qu’un prof se tape une élève, on se fout moralement que deux amis garçons ayant eu une aventure se partagent la même fille, et que l’un se barre pour un autre mec. En fait on se fout de tout ici, le seul truc qui compte est la dramaturgie, le lyrisme de l’impossibilité amoureuse permanente. Tout ce qui n’y concourre pas est éludé. Alors bien sûr, tout prend ici des proportions capitales pouvant mener aux décisions les plus extrêmes, mais c’est justement ça que recherchait Honoré en réalisant un film adolescent : rien n’y est rationnel et la « passion » y prend tous son sens.

Après, c'est sûr que ce film en insupportera plus d'un, ceux qui lui reprocheront le milieu dans lequel il évolue, ceux qui ne seront pas toucher et qui tourneront tout à la dérision. Car sur ce registre, il n'est pas malvenu de ne rien ressentir et de se moquer ; simple question de sensibilité, même si perso j'ai choisi mon camps. De plus, il faut noter un détail qui inquiète un peu : Honoré tourne de plus en plus vite, et ce qui est une qualité pourrait rapidement se retourner contre lui. Si au niveau image le film ne souffre pas trop de la rapidité du tournage, il n'en est pas de même pour le son. Effectivement, la prise de son est plus qu'approximative, certains dialogues étant à la limite de l'audible. C'est peut être un détail mais ça entâche le film d'un certain manque de professionnalisme.

Mais bon, malgré les légers défauts cités plus haut, "La Belle Personne" s'inscrit parfaitement dans la filmographie sans faux pas de Christophe Honoré, qui peut maintenant se targuer d’être avec Jacques Audiard, l’un des réalisateurs français contemporains les plus excitants. « La Belle Personne » clôturait sa trilogie parisienne. Je suis maintenant curieux de voir comment Honoré va évoluer, car il doit évoluer, prouver qu’il peut composer avec autre chose que la tristesse mais toujours avec la même justesse. S’il réussit ce chalenge, il aura sa chance de passer à la postérité.

Note : 8,5/10

Publié par Benjamin F

lundi 6 octobre 2008

MELVIL POUPAUD ILLUMINE LE CLIP DU GRANDL BASHUNG : RESIDENTS DE LA REPUBLIQUE !



Le superbe Melvil Poupaud (l'un des acteurs les plus admirables (le) du cinéma d'auteur français et parfois international, touche à tout génial... les superlatifs manquent..., mais avouons qu'il est diablement sexy !), donne une nouvelle dimension au morceau de Bashung "Résidents de la République". Décors grandioses, présence magistrale de l'acteur... un clip exceptionnel !

LE LATINA FAIT PEAU NEUVE !


Le Nouveau Latina !
Du 01 Octobre au 19 Décembre

À partir du 1er octobre, le cinéma Le Latina fait peau neuve et devient Le Nouveau Latina ! Une continuation mais aussi une évolution…
Dès le 1er octobre, Le Latina devient Le Nouveau Latina. Situé dans le vivant quartier du Marais à deux pas de l’Hôtel de Ville, le cinéma indépendant Le Latina prend un coup de jeune avec son cadre rénové et sa programmation renouvelée. L’esprit latin indissociable de votre cinéma est conservé avec les nouveaux films à l’affiche. La programmation s’ouvre à d’autres cinématographies, pour le plaisir de tous les cinéphiles. Les deux salles classées Art & Essai offrent ainsi de nouveaux rendez-vous autour du patrimoine, des documentaires, des cycles, du jeune public, des séances à midi et à minuit, des nuits …

Au premier étage, l’espace cocktail, entièrement réagencé, allie une galerie d’exposition, un coin librairie Cinédoc, et un espace restauration qui accueilleront tout au long de l’année des soirées dégustations, des brunchs, des ciné-apéro… à découvrir courant octobre.
Parmi les rendez-vous incontournables, venez découvrir :
LES MIDIS DU NOUVEAU LATINA : des films en continuation et des cycles liés à l’actualité sont à retrouver tous les jours à midi à un tarif privilégié.
LES MINUITS CULTES ! : des films cultes et des comédies déjantées programmés tous les samedis à minuit sur nos deux écrans.
LES NUITS DU NOUVEAU LATINA : une fois par mois, de minuit à sept heures du matin, le Nouveau Latina organise ses nuits thématiques, avec un petit-déjeuner inclus !
DES CLASSIQUES EN AVANT-PREMIÈRE : une fois par mois, un grand classique du cinéma est projeté en copie neuve et en avant-première de réédition.
LES RENDEZ-VOUS DU DOCUMENTAIRE AVEC ARTE EDITIONS : Arte Editions s’installe une fois par mois au Nouveau Latina pour une séance exceptionnelle autour de sujets d’actualité et de société.
LES SÉANCES DE RATTRAPAGE : si vous avez raté l’un des grands films de ces derniers mois, c’est l’occasion de se rattraper, tous les dimanches autour de 18h.

Et pour vous tenir informé de notre programmation et de tous nos rendez-vous, le premier numéro de la gazette du Nouveau Latina paraît dès le mois d’octobre … un programme édité tous les deux mois !

vendredi 3 octobre 2008

BEAUTIFUL PEOPLE SPLENDEUR ET MISERE DE LA MODE : A LIRE PENDANT LA FASHION WEEK !


Dans «Beautiful People», la journaliste britannique Alicia Drake raconte la rivalité entre Yves Saint Laurent et Karl Lagerfeld, lequel a porté plainte et demandé l'interdiction du livre en France. Enquête

Plus noir qu'une Série noire, «Beautiful People», le livre-choc de la journaliste britannique Alicia Drake, est un des événements de cette rentrée. Sous-titré «Saint Laurent, Lagerfeld: splendeurs et misères de la mode», il plonge dans un milieu bien plus féroce, stratégique et vaniteux que le monde des lettres: la fashion. L'aventure de cet ouvrage, sorti en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis en septembre 2006, est marquée par un procès, des menaces, un parfum d'autocensure et le courroux de la super star du luxe, Karl Lagerfeld lui-même.

Alicia Drake a collaboré au "Vogue" britannique, au magazine américain "W" et à l'"International Herald Tribune". Elle a quitté le journalisme, se consacre à l'écriture et vit à Paris depuis treize ans.
A quelques jours de la publication en France, Alicia Drake avoue avoir souffert de ce climat. Elle espère qu'il n'y aura pas d'esclandre ni d'action en justice car, dit-elle, «ce n'est pas un livre-scandale. En 2001, j'ai commencé mes recherches sur la mode dans le Paris des années 1970 car j'étais fascinée par cette période. J'ai compris que je ne pouvais que tourner autour de deux pôles, Saint Laurent et Lagerfeld, dont l'approche créative et les tempéraments opposés ont marqué l'époque. J'ai enquêté à New York, en Allemagne, en Italie...» Il y a quarante pages de notes et de références. Chez Denoël, les éditeurs Olivier Rubinstein et Abel Gerschenfeld (qui répond ici aux questions de BibliObs) affirment ne pas vouloir jouer la polémique. «Les avocats de M. Lagerfeld ont envoyé la liste des points qu'ils désapprouvent et ont demandé à lire la traduction, explique Gerschenfeld. Nous ne le faisons jamais. De fait, nous avons effectué peu de modifications. Certaines explications historiques ont été allégées et nous avons supprimé des détails qui, selon la loi, pouvaient passer pour des atteintes à la vie privée.» Alors que le livre arrive dans les rédactions (les épreuves ont été distribuées au compte-gouttes pour éviter les fuites), les avocats ne se sont pas manifestés.

«Qu'est-ce qu'on attend? Que j'attaque! Je m'en fous! C'est un livre-poubelle, signé par une médiocre, avec les témoignages d'un ramassis de ratés que j'ai le plus souvent virés. Certains, je ne les ai tout simplement jamais croisés. Quant à ce cousin Kurt, que mon père appelait «Service Kurt» et à qui Mme Drake accorde du crédit, il nous haïssait ma mère et moi», s'emporte Karl Largerfeld dans un entretien téléphonique. Très en verve, avec le débit stroboscopique qu'on lui connaît, il affuble Alicia Drake du surnom de «Drake-ula»: «Je ne l'ai pas reçue car j'ai pris mes renseignements chez ses employeurs et il est apparu, pour le dire gentiment, qu'elle n'était pas une journaliste prestigieuse.» Pourtant, il ne s'en est pas toujours «foutu».

Le lendemain de la sortie de ce livre couvert d'éloges par la presse, en 2006, il adresse en effet à Alicia Drake une lettre dans laquelle il pointe «cent erreurs et plus», notamment sur son enfance et ses origines sociales, qu'elle décrit comme un poil moins «nobles» que dans ses interviews. Dans cette missive citée par «Women's Wear Daily», quotidien américain de référence spécialisé dans la mode, Mrs Drake est présentée comme une affabulatrice. Lagerfeld porte plainte et demande l'interdiction du livre en France. Il est débouté le 15 janvier 2007 par la 17e chambre correctionnelle au motif que «l'ouvrage écrit par un auteur anglo-saxon et pour un public anglo-saxon ne porte pas atteinte à la vie privée du demandeur, homme éminemment public, qui s'est largement médiatisé». Il n'aurait été débouté, soulignent les conseils de M. Lagerfeld, dans une lettre qui nous a été adressée en octobre 2007, que parce que le livre n'avait pas vocation à être publié en France... Quelques mois plus tard, l'agent littéraire d'Alicia Drake fait le tour des maisons d'édition. Les rumeurs commencent: on murmure que personne ne veut prendre le risque de se fâcher avec le puissant Karl, directeur artistique de la maison Chanel. Alicia Drake affirme qu'elle a trouvé chez Denoël (maison du groupe Gallimard, l'un des derniers indépendants) un éditeur bilingue qui «l'a parfaitement accompagnée dans son travail. Sans jamais vouloir faire du livre autre chose que ce qu'il est».

L'essai décrit, avec ce soin maniaque du détail qui caractérise les journalistes anglo-saxons, une époque proprement extraordinaire. On aurait tort d'y chercher ce qui a pu provoquer l'ire de Karl. D'ailleurs, s'il y a un reproche à lui faire, c'est d'enfoncer le clou de cette enfance «enjolivée» pour coller à la légende façonnée par Lagerfeld le magnifique. D'autant qu'il s'agit de tout sauf d'une biographie de Karl. Son destin croise juste celui de Saint Laurent, génie blessé et autocrate fragile. Ce qu'Alicia Drake donne à voir, c'est le spectacle passionnant d'une décennie (et plus) où Karl, Yves, Warhol et Barthes se croisent sur la piste du Sept puis du Palace, sur fond de tubes de Donna Summer.

Le titre anglais «The Beautiful Fall» dit tout: «fall», c'est l'automne et la chute, c'est la décadence flamboyante, entre frasques sexuelles et références littéraires, salons mondains et shoots d'héroïne, dont parle Jacques de Bascher, figure centrale, compagnon de Karl et grand amour d'Yves. C'est aussi une histoire très française, une version disco de «la Comédie humaine», avec ses figures (Yves, Karl), ses mentors (Bergé), un Rastignac (Bascher), des muses (Loulou de la Falaise, Betty Catroux) et quelques parasites. L'Histoire est là: l'Algérie, Mai-68, la libération sexuelle et l'homosexualité qui s'affichent, mai 81, le sida. Ceux que les chiffons intéressent seront fascinés de découvrir la mode d'avant les groupes financiers et la globalisation. S'il est permis d'éprouver de la nostalgie, il faut constater que Lagerfeld, infatigable bosseur, apparaît pour ce qu'il est: le démiurge de la mode actuelle. Précurseur, il a montré comment vamper une marque, dompter l'air du temps, flirter avec les médias.

La sortie de «Beautiful People» suscite pourtant un malaise dans la mode. Les magazines hésitent entre le silence et la promo de «Karl Lagerfeld, un roi seul», un documentaire de Thierry Demaizière et d'Alban Teurlai opportunément diffusé le 3 octobre sur France 5 (à 20h 30). Ceux qui analysent sa colère réclament l'anonymat. Car il n'est pas tendance de fâcher l'homme le plus puissant de la mode. On craint d'être black-listé, de perdre, peut-être, des budgets publicitaires. Ce qui n'a jamais été le cas jusqu'à présent. «La vraie histoire, c'est moi qui l'écris! J'ai signé un contrat avec un éditeur américain. J'ai tous les documents. Vous serrez surpris», prévient, déjà, Lagerfeld.

Marie-Pierre Lannelongue

«Beautiful People. Saint Laurent, Lagerfeld: splendeurs et misères de la mode», par Alicia Drake, trad. de l'américain par Bernard Cohen et Odile Demange, Denoël, 570 p., 25 euros.
Source: «Le Nouvel Observateur» du 18 septembre 2008

jeudi 2 octobre 2008

LE 14EME FESTIVAL DU FILM GAY ET LESBIEN DE PARIS DU 4 AU 11 NOV AU REX ET AU NOUVEAU LATINA


La quatorzième édition du Festival de Films Gays & Lesbiens de Paris se tiendra du 4 au 11 novembre 2008. Entre Grands Boulevards et Marais, un rendez-vous festif et culturel au programme exceptionnel.

La quatorzième édition du Festival de Films Gays & Lesbiens de Paris 2008 se déroulera cette année dans deux salles : le Rex pour l’essentiel de la programmation, mais aussi Le Latina - en plein coeur du Marais - pour des séances "ciné-apéro" et certaines séances spéciales.
Pendant huit jours, entre Grands Boulevards et Marais, l'édition 2008 affiche un programme prometteur.


Au programme de la 14ème édition, des inédits, des avant-premières, le panorama, des thématiques spécifiques, des court-métrages, des cartes blanches, des débats, des rencontres, des fêtes… Bref, un foisonnement d’idées et de sensibilité artistiques.

C'est une équipe renouvelée qui est à l'origine de la programmation 2008. Aux côtés de Florence Fradelizi, déléguée générale, Didier Roth-Bettoni devient programmateur adjoint, Jérosme Marie-Pinet administrateur et Pascale Ourbih, présidente.

Fidèle à sa vocation de découvreur, le festival présentera dans le cadre de son Panorama 2008 des inédits, des avant-premières et le meilleur de la production 2007/2008. Une occasion d'accueillir le réalisateur Bruce LaBruce, qui viendra présenter son nouvel opus Otto, or Up With Dead People.

Le Festival, qui fait la part belle aux courts métrages, promet un accent particulier sur la création française et le Prix du Court Métrage Canal+ récompensera le meilleur film court.

Les "Ecrans spéciaux" proposeront notamment une sélection de documentaires, de fictions et de courts métrages venus d’Iran, de Turquie, du Maghreb… sur le thème "Islam et homosexualité", un sujet inhabituel dans le cinéma.

Une "Carte blanche" sera offerte à Pascal Lièvre qui présentera un programme où ses vidéos et celles de plasticiens qu'il a invité se rencontrent.

Au programme aussi, la "Nuit Gay Canal+" consacrée aux Etats-Unis, en cette année d’élection présidentielle, Vincent Dieutre qui présentera ses nouveaux films, "Despues de la Revolucion" et "EA2".

A l’occasion de leur ressortie en copie neuve on pourra revoir "The Living End" de Gregg Araki, "Edward II" de Derek Jarman ou encore "Les Prédateurs" de Tony Scott, des films essentiels pour la mémoire du 7ème art.

Le grand succès de l'an passé "Porn underground" revient: une sélection de films pornos inédits de la scène queer et underground.

Des rencontres, débats et fêtes complètent ce programme avec notamment une soirée spéciale cabaret interlope, présentée par Madame H. au Divan du Monde.

LE GRAND PHOTOGRAPHE SUISSE WALTER PFEIFFER EXPOSE EN NOVEMBRE A PARIS !




Walter Pfeiffer est un artiste d’origine suisse de réputation internationale.
Il commence à exposer et publier son travail au début des années 70 et fait voler en éclats de nombreux tabous relatifs à la sexualité. Dés les débuts de sa carrière, il n’a pas hésité à montrer le corps masculin d’une façon totalement nouvelle, sensuelle et parfois scandaleuse. Ses images ont marqué toute une génération d’artistes dont l’influence se retrouve dans les travaux de Jürgen Teller, Terry Richardson ou Wolfgang Tillmans.
Walter est un garçon charmant, volubile, chaleureux, érudit... et timide. Il a réssi cependant à photographier des garçons non-professionnels sous des angles très intéressants. Il photographie aussi des nature- mortes, des femmes (une expérience nouvelle qui fera l'objet de cette exposition et d'un livre) Sa marque de fabrique, ce sont ces couleurs acidulées qui constituent les fonds devant lesquels posent ses modèles. Il vit à Zurich, ville suisse très cosmopolite !

En novembre à la galerie Baumet-Sultana, 20 rue Saint-Claude dans e 3ème ardt de Paris.

mercredi 1 octobre 2008

DES MERCREDI PROCHAIN SUR LES ECRANS, LE DERNIER FILM DE PHILIPPE GARREL





Un film en noir et blanc avec le magnifique Louis Garrel (fils de), Laura Smet....qui fit polémique à Cannes. J'irai !