mardi 30 septembre 2008

GUS VAN SANT REVIENT A UN CINEMA PLUS MILITANT AVEC MILK !


Après une trilogie expérimentale intéressante, mais parfois hermétique comme Gerry, après avoir exploré l'univers dus shatters, dans un thriller halletant, porté par de jeunes comédiens adlescents débutants, dans Paranoid Park, Gus Van Sant se tourne (à nouveau) vers un cinéma plus militant et paradoxalement plus grand public. grâce à un casting de premier plan : Sean Penn, Josh Brolin, James Franco, Emile Hirsh, Diego Luna…, Milk raconte l’histoire vraie de Harvey Milk, une figure de la communauté gay américaine. Elu conseiller municipal à San Francisco en 1977, il fût assassiné onze mois plus tard, par Dan White, l’un de ses collègues et restera connu comme l’un des premiers hommes politiques à avoir parlé ouvertement de son homosexualité. Sa mort reste également célèbre pour le procès qui s’en suivit, et le scandale qu’il provoqua au sein de l’opinion publique. Son meurtrier ayant été jugé coupable d’homicide involontaire, pour ingestion immodérée de junk-food (nourriture grasse et sucrée) !
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Ecrit par Dustin Lance Black, l’un des auteurs de la série Big Love, le long-métrage marquera la cinquième collaboration entre l’excellent directeur de la photographie Harris Savides (The Game, Zodiac, American Gangster) et Gus Van Sant qui pour l’occasion semble s’écarter de son virage semi-expérimental, entrepris depuis l’envoûtant Elephant, lauréat de la Palme d’or 2003 à Cannes.



lundi 29 septembre 2008

MICHAEL NAVA FAIT SES ADIEUX A LA LITTERATURE AVEC UN SUPERBE POLAR !


L’avocat Henry Rios est confronté à un "problème" familial : sa soeur lesbienne a eu une fille qu’elle a abandonnée, mais cette dernière réapparait, soupçonnée d’avoir tué son compagnon. Malgré la "haine" de sa nièce, Rios prend l’affaire en main et la défense de cette dernière presque contre son gré : il parviendra à metttre à jour la vérité !
C’est le dernier tome des aventures du détective gay et mexicain, Henry Rios, créé par Michael Nava et qui ressemble comme deux gouttes d’eau à son auteur, puisque ce dernier est avocat, gay et mexicain ! Défenseur des causes perdues, il se bat contre l’homophobie et le racisme ambiant, toujours avec intelligence, droiture et conviction. Longtemps avocat au barreau de San Francisco, Nava a cessé d’écrire des polars après cette série, et instruit désormais les dossiers des condamnés à mort pour la Cour suprême de Californie. Il est également l’auteur d’un essai sur les droits des homosexuels aux États-Unis. Le titre énigmatique de ce roman est emprunté à un poème de Yeats, La désertion des animaux du cirque. C’est dire que le polar est un moyen pour Nava de promouvoir ses idées, mais aussi que la littérature reste son premier centre d’intérêt. En témoigne son écriture lyrique, empreinte d’émotion, voire sentimentale. Ici, Henry Rios, qui se remet d’un infarctus, va devoir défendre Vicky, la fille de sa propre sœur, dont il ignorait l’existence. La jeune femme était maltraitée par un mari brutal, lequel a fait de la prison pour possession de drogue. Vicky elle-même a un casier : prostitution et usage de drogue. Et voici qu’elle avoue avoir tué son mari. Ce qui semble être à première vue une banale histoire de femme battue acculée à la légitime défense va évoluer vers quelque chose de beaucoup plus troublant et complexe. Parrallèlement, Henry rencontre un de ses voisins, avec qui une relation sérieuse va se nouer. On laissera donc l’avocat entre de bonnes mains (enfin), après sa liaison orageuse et tourmentée avec Josh, mort du sida après avoir quitté Henry pour un séropositif, qui mourra peu après. Henry restera le fidèle compagnon et le garde-malade dévoué de Josh, jusqu’à la fin. Eprouvé et traumatisé par l’échec de cette relation dans laquelle il s’est tellement investi, il a ensuite sombré dans une solitude pesante. Tout cela vous paraît peut-être truffé de bons sentiments, un poil mélo. Non, Nava réussit à mixer intelligemment le suspens et les énigmes à tiroirs, dignes du grand polar avec toute l’humanité et la compassion que son statut d’homme blessé par la haine et le rejet dus, d’une part, à sa nationalité et d’autre part à son orientation sexuelle, lui confèrent !

dimanche 28 septembre 2008

POPPY Z BRITE A LA BONNE RECETTE : ALCOOL


Rickey et G Man, deux jeunes garçons de la Nouvelle-Orléans, cumulent des expériences multiples dans la restauration. Ils sont tous les deux passionnés par la cuisine et rêvent d’ouvrir leur restaurant, avec un concept unique. Le propiétaire du restaurant où travaille Rickey est séduit par cette idée et propose une association : c’est le début des ennuis pour les deux garçons....
Les premiers romans de Poppy Z. Brite, cruels et décalés, avaient fait de nombreux adeptes, et révélé un auteur capable d’allier sans fausse note le trash, le drôle et le branché. Depuis quelques années, l’écrivain a pris un nouveau tournant. Exit les vampires et autres cannibales. Les lecteurs fidèles accueilleront cette fois une savoureuse "trilogie culinaire", dont le premier volet, Alcool, paraît pour cette rentrée littéraire 2008. On y retrouve les deux garçons aperçus dans ses précédentes nouvelles, Rickey et G Man, qui ici, deviennent les héros de cette intrigue très.... goûteuse. Rickey est extraverti, colérique, anxieux, alors que G Man est plus reflechi, plus mature. Les deux garçons se connaissent depuis leur enfance et ont "basculé" de la camaraderie à une relation amoureuse. Ils vivent ensemble, mais n’en font pas tout un plat ! Et dans un environnement plutôt hostile, ils s’en sortent très bien, en préservant leur relation amoureuse très fusionnelle. Leur philosophie de vie pourrait être : pour vivre heureux, vivons cachés ! Poppy Z Brite a choisi ses deux héros en prenant le parti de ne pas en faire des caricatures. Merci à elle. Les deux petits gars sont dépeints avec leurs forces et leurs faiblesses. Comme tous les habitants de la Nouvelle-Orléans, ils se saoulent souvent et en viennent même aux mains ! Mais ils ont l’ambition d’ouvrir leur restaurant avec un concept unique à base de de plats alcoolisés ! Ne manque qu’un ingrédient essentiel pour être à point : l’argent. Mais voilà, Lenny Duveteau, un caïd de la restauration apprend la nouvelle et propose aux deux garçons une association... Après bien des renâclements, Rickey accepte. Les garçons se mettent en quête d’un lieu et jettent leur dévolu sur un restaurant désaffecté où, ils l’apprendront trop tard, un crime a eu lieu, il y a quelques années.... Poppy Z Brite s’amuse beaucoup avec ce thriller culinaire qui a pour cadre sa ville, la Nouvelle-Orléans, cité de tous les contrastes et nous fait saliver (elle est la femme d’un grand chef), avec ses spécialités et son intrigue épicée, dont on attend la suite avec appétit !

samedi 27 septembre 2008

FREDERIC CHOURAKI GINSBERG ET MOI


Frédéric Chouraki est un véritable ovni littéraire et ce n'est rien de le dire. Il n'y a que lui pour se moquer avec une telle frénésie de la communauté juive et de son histoire. Chouraki se présente comme un intello-précaire parisien trentenaire (il est trentre-cinq ans environ aux dernières nouvelles): après avoir été prof, journaliste.... il a décidé d'écrire et il a eu bien raison. Ginsberg et moi est son 5ème roman. J'ai lu et aimé son ptécédent ouvrage "L'Hôte",' paru chez Fayard, où il racontait les aventures d'un garçon qui devient Hôte à la réception d'une Tour de la Défense,dans un environnement ultra-féminin, avec humour ét dérision. Chouraki aime lutter contre les idées reçues et aller à contre sens. Dans Ginsberg et moi, Simon est un jeune juif affrachi qui allie une sexualité compulsive dans les bas-fonds des clubs du Marais, à un statut d'assistant du Rabbin de la Synagogue du Temple et écirt dans une revue féministe appelée Bitch, tout celà sans le début de la moindre remise en cause, car Simon a des ambitions et un égo surdimenssionné, qui l'empêche sans doute de constater l'anachronisme de sa condition. Il rencontre dans une back-room Allen Ginsberg, le chantre de la Beat Génération, qui fréquenta Kérouac, Burrough... qui se fait allègrement fister ! Très impréssionné par la performance du vieillard, il va chercher à le rencontrer et ils vont devenir amant. Entre temps, Simon s'est marié avec sa co-locataire qui a accouché d'un fils ... noir. Miracle ! Simon devient le nouveau guide spirituel de la communauté du Temple et impose Ginsberg, qui professe et instaure le règne de la luxure avec des accents new-age et hyppie...et là le livre bascule dans le grand n'importe quoi. Entre deux tendances politico-religieuses qui s'affrontent, Un grand poète ridiculisé et dénué de la moindre grandeur d'âme, qui ne cherche qu'à satisfaire ses bas-instincts... Fréderic Chouraki se perd dans des délires touffus et inextricables dont on ne parvient pas à distinguer un quelconque message. Dommage ! Ginsberg a dû se retourner dans tombe !

INEDIT / QUAND DEUX AUTEURS SE RENCONTRENT ET CREENT DEUX OEUVRES SINGULIERES




C'est une expérience inédite dans les domaines de la littérature et du cinéma. Combien de romans ont été adaptés au cinéma ? Des milliers ! Dans le cas présent, un scénario, celui du dernier film de Gael Morel (photo ci-dessis), New-Wave , a servi de base à un roman éponyme écrit par la belle plûme d'Ariel Kenig. Le résultat est étonnant, car si l'intrigue et les personnages sont les mêmes, les deux oeuvres sont différentes sur bien des points. J'ai, en ce qui me concerne découvert le livre en premier. Ariel Kenig est un jeune écrivain fougeux, singulier, au style puissant, violent, jusqu'auboutiste, comme le sont les adolescents dont il aime dresser des portraits sans complaisance. Son premier roman, Camping Atlantic, qui vient d'être publié en poche chez J'ai lu, racontait la relation ambigue de deux frères liés au-delà de la fraternité par un amour, entre admiration et dévotion... plongés dans l'environnement hostile de vacances en camping dans les Landes. Ici, on retrouve le monde de l'adolescence, de la fratrie, et du fossé qui sépare les générations.

Romain débarque dans le lycée d'une petite ville de province. C'est un jeune musicien, charismatique, mystérieux, qui intrigue rapidement un de ses condicsiples Eric, jeune garçon réservé, issu d'un milieu paysan s'ennuie dans son existence étriquée sans surprise... il voit débarquer Romain avec complaisance et devient très vite "accro" à la nouveauté que représente Romain. Ce dernier prend Eric sous son aile, semble jouer avec lui et lui passe le fil à la patte !

Romain est guitariste et collectionne les hits "new wave" (nous sommes dans les années 80) !. Il rêve de filmer SON clip et Eric va devenir son caméraman. On découvre en parallèle la relation de Romain et de sa mère, qui est ultra -possessive et couve son fils quand elle ne l'étouffe pas. ! Les profs sont en grève contre la loi Devaquet et un voyage pour un défilé national à Paris est organisé par les grévistes. Romain et sa mère sont partants, tandis qu'Eric reste. au lycée. Et là, il comprend combien déjà il est dépendant de Romain ! Le livre se lit très vite et il semble presque inconsistant. La musique et les années 80 ne sont pas là... Je suis un peu déçu. Mais je me rend à la rencontre organisée par les Mots à la Bouche, avec Ariel Kenig et Gael Morel. Ariel est beau, fougueux, drôle, pétillant ... et défend son travail avec ferveur... J'ai presque le sentiment de ne pas avoir lu le même livre. Quant à Morel, il est dans l'ombre, maussade, peu dissert, sur la défensive... On dirait Romain et Eric : l'un brille, l'autre pas!!!! Bref, je parviens à me convaincre que je n'ai pas été assez attentif à l'écriture du charmeur Ariel. Et j'ai hâte de découvrir la fiction de Morel qui, il semblerait, est un regard très différent sur la même histoire ! Maintenant, le film : Arte le 19 septembre




Pour tous savoir sur le bel Ariel, rendez-vous sur arielkenig.com
et pour le plaisir une interview passionnante...

jeudi 25 septembre 2008

LA PTITE MUSIQUE DES MOTS


Ce blog est dédié aux auteurs, aux livres, aux artistes, à tous ceux qui créent, qui nous font réagir, réflechir... et qui embelissent aussi notre imaginaire et le décor de nos vies. Créer, c'est aussi accomplir un acte politique, c'est prendre position, donner son point de vue... susciiter des réactions... la critique sociale ne sera pas absente et la part belle seraa donnée aux artistes "progressistes.
Dans ce blog, je parlerai de projets auxquels je crois, vous ferez peut-être découvrir des artistes peu médiatisés, et puis bien-sûr, je donnerai libre cours à ma fascination pour la grâce des garçons...Jamie Dornan en est le bel exemple, non ?